11 mai 2019

THE CLASH / BAD II ‎– Should I stay or should I go


Acquis d'occasion probablement vers la fin des années 2000
Réf : COL 656667 2 -- Édité par Columbia en Europe en 1991
Support : CD 12 cm
Titres : The Clash : Should I stay or should I go -- BAD II : Rush -- BAD II : Rush (Dance mix) -- The Clash : Protex blue

Tout au long de son parcours jusqu'à sa séparation en 1986, The Clash a suscité de nombreuses critiques et polémiques, notamment à cause des contradictions inhérentes entre son statut initial de groupe punk, militant, avec une forte conscience sociale et le fait qu'ils avaient choisi de signer un contrat d'enregistrement avec CBS, l'une des plus grosses multinationales du disque à l'époque, américaine de surcroît. Et voilà comment un groupe se retrouve en 1977 avec un premier album qui contient une chanson intitulée I'm so bored with the USA, album qui ne sortira aux États-Unis, dans une version retouchée, qu'en 1979. Et ça c'était avant que la fascination des membres du groupes pour la culture américaine ne soit de plus en plus évidente au fur et à mesure du déroulement de leur discographie.
Mais la plus grosse polémique à propos de ces "vendus" de Clash est intervenue en 1991, cinq ans après la fin du groupe, quand l'autorisation a été donnée à la marque (américaine) de jeans Levi's d'utiliser la chanson Should I stay or should I go dans une de ses pubs :



Les années 1980 et 1981 ont été des années Clash pour moi (parmi plein d'autres sons), avec les albums London calling et Sandinista ! et deux concerts à Paris en mai et septembre 1981. Mais en 1982 j'étais passé à autre chose, et en tout cas je ne me suis pas du tout intéressé à l'album Combat rock au moment de sa sortie, ni aux 45 tours qui l'ont accompagné. Et pourtant, aujourd'hui, en reprenant à froid la liste des titres, force est de constater qu'il y en a une poignée que j'aime beaucoup : Straight to hell, Rock the casbah, Know your rights, Ghetto defendant et Should I stay or should I go.
Cette chanson est chantée, et sûrement principalement écrite, par le guitariste Mick Jones. Je savais qu'il en avait chanté d'autres, et j'aurais pu citer Stay free, Train in vain et Lost in the supermarket, mais si j'en crois une playlist YouTube dédiée à ces titres, il y en a eu bien plus que ça.
La première sortie en 45 tours de Should I stay or should I go ne s'était que modérément vendue. En 1991, CBS a profité de l'impact de la pub pour la ressortir, avec logo de la marque accolé au nom de The Clash s'il vous plaît !, et là, bingo, le disque s'est retrouvé en tête des ventes en Angleterre, le plus grand succès commercial de toute l'histoire du groupe !
Il faut dire que c'est une bonne chanson, qui sonne comme un classique. Peut-être trop comme un ou plusieurs classiques d'ailleurs, puisque mon estime pour cette chanson a diminué de quelques crans quand j'ai appris en préparant cette chronique que ça structure est plus ou moins pompée sur celle de Little latin Lupe Lu de Mitch Ryder & The Detroit Wheels (1966, j'entends le rapport mais ça ne parait pas trop scandaleux) et sur Let me know de John's Children (enregistrée fin 1966, parue sur l'album Orgasm en 1970, et là il y aurait sûrement matière à procès).
C'est cette réédition CBS que j'ai achetée il y a quelques années au format CD. Les polémiques autour de ce disque ne se sont pas limitées aux liens avec Levi's. En effet, certains ont trouvé que cette réédition faisait une part trop belle à Mick Jones, alors toujours sous contrat avec CBS, chez qui il s'apprêtait à sortir l'album The globe de BAD II.
Or, sur les faces B de ce maxi, crédité de fait à The Clash / BAD II,, on trouve Protex blue, un titre du premier album de The Clash, aussi chanté par Mick Jones, comme par hasard, et surtout le nouveau titre de BAD II, Rush, dans sa version de l'album, celle que j'adore et que j'ai longtemps utilisée dans l'indicatif de mon émission de radio Vivonzeureux! (en attendant la mort...), et dans un mixage dance sans intérêt. Évidemment, le reproche fait à Mick Jones était d'utiliser cette sortie de The Clash pour faire la promotion de son propre groupe, et encaisser des brouzoufs aussi, je suppose.
The Clash s'est distingué par la suite, et a conservé un certain respect, en résistant aux nombreuses propositions lucratives de reformation. Mais, juste avant le décès soudain de Joe Strummer fin 2002, lui et Jones étaient à nouveau très proches, composaient ensemble, se sont produits sur scène ensemble, et on aurait peut-être finalement revu The Clash sur scène en 2003, par exemple quand ils ont été intronisés au Rock and Roll Hall of Fame.


The Clash, Should I stay or should I go, en concert en 1983 au US Festival à San Bernardino en Californie.


BAD II, Rush.

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