26 mars 2011
THE KINGSMEN / "JOCKO" HENDERSON : Idoles U.S.A.
Acquis sur le vide-grenier de la rue de l'Hôpital à Epernay le 20 mars 2011
Réf : EPL. 8172 -- Edité par Vogue / Scepter en France en 1963
Support : 45 tours 17 cm
Titres : THE KINGSMEN : Louie Louie -- Haunted castle -/- "JOCKO" HENDERSON : A little bit of everything -- Blast off to love
Youpi, c'est le printemps, et avec lui le retour des vide-greniers ! Dimanche, c'était mon premier véritable vide-grenier de l'année, après les tristes rassemblements hivernaux de professionnels aigris et frigorifiés. Comme à chaque fois en début de saison, je me demandais si ce serait à nouveau l'occasion de faire des découvertes discographiques ou si la source allait finir par se tarir.
J'ai eu très vite la réponse à ma question, puisqu'un riverain de la rue de l'Hôpital vendait dans sa cour sa collection de disques (et celle de son frère) : six ou sept bacs de 45 tours bien rangés et en parfait état et un bac d'albums. Et comme le monsieur avait au bas mot 70 ans, ça signifie qu'il avait principalement des disques de la fin des années cinquante et du début des années 60. Il avait aussi des intérêts musicaux assez larges et étonnamment proches de mes goûts actuels, puisque je suis reparti du stand, tout excité, avec une petite vingtaine de 45 tours qui couvrent quasiment tous les genres de musique abordés dans ce blog : la chanson française (Birkin), les musiques des îles (du séga de La Réunion), le blues (Lightnin' Hopkins), la country (Hank Locklin), le jazz (Louis Armstrong) et le rock, minoritaire, mais ce seul 45 tours aurait largement suffi à faire mon bonheur !!!
Je connais très bien cette pochette de l'édition originale française du Louie Louie des Kingsmen, tout simplement parce que il me semble bien qu'elle est affichée depuis des années au mur du séjour de Dorian Feller.
Pour ce qui concerne la chanson Louie Louie elle-même, mon éducation s'est faite principalement dans les années 80, chez l'ami Phil Sex, à l'occasion d'une soirée passée en grande partie à disséquer The best of Louie, Louie, la première de deux compilation des cinglés du label Rhino comprenant uniquement des versions de Louie Louie. C'est comme ça que j'ai appris que, dans sa version originale par Richard Berry, cette chanson était tout sauf rock.
Quelques temps plus tard, je me suis procuré un CD The best of The Kingsmen dans une série à pas cher. A part celle-ci, je n'ai pas beaucoup d'autres versions de Louie Louie à la maison. En fait, la première qui me vient à l'esprit, c'est celle hip hop des Fat Boys, mais, plus récemment, il y a eu aussi le EP Louie, Louie des Beach Boys.
Mais on est bien d'accord, ils ont beau ne pas en être les créateurs, ni les premiers à en faire une version électrique (ce seraient plutôt leurs voisins The Wailers, dont ils se sont sûrement inspirés), c'est bien The Kingsmen qui ont fait de Louie Louie un grand classique du rock, grâce au succès obtenu avec leur single en 1963. Un succès qui fait de cette chanson l'un des grands classiques du rock garage à riff, et même l'un des plus précoces, avant You really got me, Pushing too hard ou Wild thing par exemple.
Louie Louie par les Kingsmen, tout le monde connait, ou devrait apprendre à connaître, mais c'est aussi le genre de classique qu'on prend rarement le temps d'écouter très attentivement. Là; tout est basique et ça sert avant tout à s'éclater. Riff à l'orgue saturée, basse énorme qui semble avoir été enregistrée dans un hall de gare. Il y a même des paroles, figurez-vous, au-delà du seul "Louie Louie, me gotta go". Il y est question d'un gars qui doit absolument retrouver sa nana jamaïcaine. Pas de temps à perdre, il faut absolument qu'il la revoit. Lui ne prend pas l'avion mais un bateau. C'est long, ça prend plus de trois jours, et il n'en plus d'attendre mais il va la revoir. Il est gonflé à bloc, les hormones suintent de son corps et le guitariste exprime parfaitement ça dans son solo : il est tellement fébrile qu'il essaie de jouer plus de notes à la fois qu'il est capable de le faire et se ramasse au moins deux fois.
Le deuxième titre des Kingsmen sur ce disque, c'est Haunted castle, un instrumental surf-garage plus sage, agréable mais très quelconque, même s'il y a un passage plus musical sur la fin. C'était la face B originale du 45 tours américain.
Au moment d'éditer ce disque en France, j'imagine que Vogue n'avait que ces deux titres des Kingsmen à sa disposition. Hors, le format de référence des singles français à l'époque était le EP 4 titres. C'est pourquoi ce disque est une "compilation" titrée Idoles U.S.A., avec en face B les deux faces d'un autre 45 tours américain, sorti lui aussi comme le Kingsmen chez Wand, une étiquette de Scepter Records, mais deux ans plus tôt, en 1961.
Douglas "Jocko" Henderson était surtout connu comme animateur radio. Il a apparemment été l'un des premiers dans la profession à passer de l'autre côté de la barrière et à sortir ses propres disques. A little bit of everything est un excellent rhythm and blues sur lequel Henderson parle plus qu'il ne chante, lançant divers noms de danse à la mode (Hully gully, Twist, The Pony,...), comme il devait le faire à la radio j'imagine. C'est mon titre préféré des deux, mais Blast off to love, n'est pas mal non plus. C'est un morceau où il chante vraiment, accompagné par des choeurs.
Il s'est fait aidé pour ce disque par des potes qui n'étaient pas des amateurs. A little bit of everything est co-écrit par Luther Dixon, auteur par exemple de Big boss man, producteur des Shirelles et co-auteur (sous pseudonyme) de Baby, it's you. Rien que ça ! Quant à Wee Willie Denson, l'auteur de Blast off to love, il a notamment co-écrit de nombreux titres des Shirelles avec Dixon, dont Mama said.
Il est intéressant de noter que le 45 tours original de "Jocko" Henderson est lui-même un disque rare, recherché notamment par les fans de Northern soul, ce qui me fait deux collectors pour le prix d'un !
Et maintenant, la question pour la fin de l'année c'est de savoir si j'ai déjà fait mon meilleur vide-grenier de 2011, ou si d'aussi belles surprises m'attendent au coin des rues ces prochains mois. On verra...
The Kingsmen, Louie Louie, pour l'émission Shindig!! en 1965, deux ans après le single. Sur ce coup-là, avec leur air trop propret, l'image aurait plutôt tendance à desservir le mythe rock. Le chanteur n'est pas Jack Ely, celui du disque, plutôt Lynn Easton, le fils dont la maman avait déposé le nom Kingsmen.
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3 commentaires:
ben oui, super belle pioche historico/collector/culte. Ca fait partie des quelques morceaux fondateurs ou emblématiques qui font partie de notre inconsccient bonne version, ceci dit les kingsmen n'ont rien fait de bien après, il y a comme quelque chose de complètement fabriqué dans ce groupe (ce que confirme l'anecdote sur le nom déposé
par maman).
J'ai appris qqcse: dixon n'est pas willy et si on m'avait demandé.....j'eusse planté!
C'est irritant à la fin ces trucs que tu trouves quand tout le monde se plaint que les brocs c'est pu com' avant, gnangnangnan!sur ce babaille:me gotta go!
ph
Ma première acquisition 2024, cet EP !
Pas mal pour commencer 2024. Je te souhaite une bonne année 2024 pleine de trouvailles discographiques !
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