05 août 2007

BONNIE "BLUE" BILLY : Little boy blue


Acquis par correspondance chez Insound aux Etats-Unis en 2001
Réf : west009 -- Edité par Western Vinyl aux Etats-Unis en 2000
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Little boy blue I -- Blue boy -/- Little boy blue II

Will Oldham reste vraiment insaisissable. Il y a quelques semaines, il était dans les salles de cinéma françaises, l'un des deux acteurs principaux du film Old joy. La semaine dernière, il était à faire le clown en short orange dans la version agricole du clip de Kanye West Can't tell me nothing.
Pour ce qui est de ses noms d'artiste, c'est bien connu, ce n'est pas la peine d'essayer de suivre. Par exemple, pour ce 45 tours sur le thème très travaillé du "Blue boy" ("Garçon triste", Little boy blue étant le titre d'une comptine populaire très ancienne), il est devenu très brièvement Bonnie "Blue" Billy.
Ce disque fait partie d'une série éditée par Western Vinyl consacrée au portrait, les chansons de ces disques étant inspirées par ou écrites du point de vue du personnage représenté sur la pochette.
Pour ce qui est de ce bonhomme modelé sur la pochette, avec les bras en croix recouverts d'écailles verdatres, ce n'est pas à mon goût ce qu'il y a de plus réussi dans le disque. Mais au moins, la musique qu'il a inspirée est bonne !
Le seul autre raté du disque, visiblement sur une thématique du bleu, est que le vinyl est coloré, malheureusement pas en bleu comme l'étiquette ou la pochette intérieure, mais d'un gris vaguement marbré de blanc du plus mauvais effet.
Les trois titres de ce disque sont des reprises de tubes tous enregistrés entre 1958 et 1960. Little boy blue I, dont le vrai titre est Just little boy blue, est un single country écrit et chanté par George Jones en 1960. Blue boy, écrit par Felice et Boudleaux Bryant, fut un hit country pour Jim Reeves en 1958. Quant à Little boy blue II, c'est Bobby Bland qui en fit un hit rhythm'n'blues en 1958.
Sur ce disque, Will Oldham est simplement accompagné à la guitare électrique par Matt Sweeney, et les deux sont rejoints aux choeurs par Paul Oldham, qui a réalisé l'enregistrement. Il n'est pourtant pas question ici de Superwolf,l'album commun de Will et Matt, même si la chanson de George Jones est basée sur cette supplique simple : "Ouvre-moi la porte de ton coeur, je ne suis pas le grand méchant loup, juste un petit garçon triste".
Mon titre préféré est Blue boy. 93 secondes parfaites, des premières notes de guitare presque slide de Matt Sweeney aux choeurs qui font whouhouhouhou en écho à la plainte de Will : "Un garçon triste, c'est comme ça qu'ils m'appellent depuis que je t'ai perdue".
Little boy blue II est ici créditée à Bobby "Blue" Bland. En fait, si j'en crois cette étiquette de disque et d'autres sources, Bobby n'en est que l'interprète. Quant à Will, il a adapté les paroles pour que l'amour perdu dont il est question apelle et épelle B-O-N-N-Y et non pas B-O-B-B-Y !
Les deux Little boy blue ont été édités très fugacement en CD l'an dernier sur la compilation Little lost blues, fournie en bonus avec les premiers exemplaires anglais de The letting go (Personnellement, j'ai raté le coche !). Les trois sont donc aujourd'hui indisponibles, et on peut espérer qu'elles figureront prochainement sur un véritable troisième volume de Lost blues and other songs.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et tu as pensé quoi du concert sir Oldham à Reims ?

Pol Dodu a dit…

Le concert de Bonnie Prince Billy à Reims en mars dernier, je l'ai beaucoup apprécié, plus peut-être que celui que j'avais vu à Bruxelles il y a quelques années.
Les deux fois il était en solo et c'est d'ailleurs mon seul regret : qu'il n'ait pas pu amener avec lui le groupe qui l'accompagnait en Angleterre au début de sa tournée européenne.
Là, il voyageait visiblement presque tout seul. Je l'ai trouvé très enjoué et très communicatif sur scène. En plus, quand il a demandé si on souhaitait qu'il joue un titre en particulier, il a répondu favorablement à ma demande de "Death to everyone" !
Dommage quand même que La Cartonnerie nous ait installés dans une salle avec des chaises, avec une barrière anti-émeute et une large allée devant la scène, ce qui fait que le premier rang, où j'étais assis, était quasiment à 5 m de la scène (Will a d'ailleurs fait la remarque à un moment qu'on était très loin et qu'il ne nous voyait pas).
Ridicule aussi, alors qu'il y avait deux ou trois cents personnes dans une ambiance évidemment très calme, de voir tout un paquet de vigiles se ballader dans la salle pendant tout le concert, passer devant la scène, etc.