16 juillet 2018

THE MONOCHROME SET : The strange boutique


Offert par Thierry T. par correspondance en 2010
Réf : DIN 18 -- Édité par Dindisc en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The strange boutique -/- Surfing S.W.12

Samedi 7 juillet, j'étais dans la forêt ardennaise à Petit Fays en Belgique pour le parfaitement nommé Ptit Faystival. C'est la deuxième fois que je m'y rendais. En 2012, j'y avais notamment vu Arlt et Patrik Fitzgerald. Là, le beau temps étant de la partie, j'ai encore une fois passé un moment des plus agréables, dans une ambiance unique. J'ai joué à la pétanque avec un marseillais, j'ai mangé des frites et des canadas aux rousses avec des belges, et j'ai vu six concerts dans la journée.
Le premier, magique, a eu lieu derrière l'église, sous le marronnier du centenaire, planté en 1930. Tartine de Clous, Alasdair Roberts et Neil McDermott nous ont charmés avec leurs chansons avec (ou sans) folklore, dans l'esprit du Mélusine des années 1970. Un album de la coopération entre ces français et ces écossais est annoncé chez Okraina à l'automne.



Les autres concerts ont eu lieu sous chapiteau et la soirée s'est terminée de façon torride avec plein de fans de The Monochrome Set (tous les fans belges du groupe ?) qui, à la fin du concert, quand le groupe a enchaîné Eine Symphonie des grauens et He's frank, étaient tellement déchaînés que j'ai dû m'écarter et me reculer pour ne pas être trop bousculé, comme on le voit sur cette photo diffusée dans un tweet de David Mennessier :



On trouve de nombreuses photos du festival chez Fabonthemoon, et aussi chez Laurent Orseau, que j'ai dû côtoyer toute la journée sans qu'on se reconnaisse.
C'était la troisième fois que je voyais The Monochrome Set en concert (après 1984 à la London School of Economics et 2013, aussi à Londres mais au Bush Hall), mais c'était la première fois pour moi que le groupe jouait en quatuor, avec deux membres historiques (Bid à la guitare et au chant, Andy Warren à la basse et aux chœurs) et deux plus récents (Mike Urban à la batterie et John Paul Moran aux claviers et aux chœurs). Je me demandais comment ça allait se passer pour les parties de guitare sans "soliste", mais en fait, bien soutenu par l'orgue, Bid s'en sort très bien tout seul.
Le groupe a joué ce qui de fait était un best-of bien sélectionné, se concentrant sur les premières années. Il y a eu environ un petit quart de chansons que je ne connaissais pas, sûrement relativement récentes donc, et ce qui est bien c'est que la plupart de ces chansons m'ont beaucoup plu.
Parmi les anciennes chansons jouées, j'ai cru me souvenir (ce n'est pourtant pas si vieux !) qu'il y a avait l'excellente The strange boutique, la chanson-titre de leur premier album et aussi la face A du 45 tours que j'ai sélectionné aujourd'hui. Je me trompais, mais cette erreur m'a au moins donné l'occasion de ressortir ce 45 tours.
A quelques jours d'écart en avril 1980, Dindisc a donc sorti deux disques de The Monochrome Set titrés The strange boutique. Autant je me suis procuré peu de temps après sa sortie l'album en pressage anglais distribué en France par Arabella Eurodisc (quelques mois plus tard, ce label ira jusqu'à presser une édition française de Love zombies), autant je pense que je n'ai jamais vu à l'époque le 45 tours, le seul extrait de l'album. Je ne pense pas que je me le serais offert de toute façon juste pour sa face B inédite, car mon budget de lycéen était très serré.
Du coup, ce disque a longtemps manqué à ma collection presque complète (jusqu'en 1985 en tout cas) des singles du groupe. Mais en 2010 je suis allé à Marseille pour le lancement à La Poissonnerie de L'estourdisco volume 8, que j'avais compilé, et on en est venu à parler de Monochrome Set avec Thierry, de La Poissonnerie et aussi entre autres de Fall of Saigon. Je ne sais plus comment c'est venu, et je ne sais plus non plus s'il avait le disque en un exemplaire ou en double, toujours est-il que Thierry m'a proposé à Marseille de m'offrir ce disque et il a tenu parole en me l'envoyant quelques semaines plus tard.
Ce 45 tours est intéressant à plusieurs titres.
Pour sa pochette déjà, qui est le pendant de celle de l'album The strange boutique. J'ai toujours trouvé que la pochette de l'album, créditée au groupe et à Peter Saville, aurait mieux convenu à Joy Division ou à un autre groupe lugubre très new wave qu'à ces petits rigolos de Monochrome Set. En tout cas, cette pochette est marquante et elle est très réputée, comme la plupart des travaux de Peter Saville de ces années-là, mais c'est bien dommage qu'à chaque fois qu'on réimprime dans un livre la pochette de l'album avec son fameux plongeur, on ne mette pas en regard celle du 45 tours, avec un carton du même gris, avec le cadre de photo au recto et celui des crédits au verso en relief comme pour les premiers exemplaires de l'album, et surtout avec cette autre photo en noir et blanc, sans plongeur mais avec les traces d'un plouf dans l'eau !
Un autre intérêt du disque, c'est la chanson The strange boutique. Il s'agit de la même version que celle qui clôturait l'album, moins les quelques secondes tout à la fin où le son remontait après s'être presque arrêté. Pour le coup, contrairement par exemple à 405 lines, ça me parait un bon choix de face A, car c'est sûrement l'un des titres les plus directement "rock" de l'album, avec de l'orgue qui rappelle le son garage des sixties. Bon choix donc, mais ça n'a pas suffi car j'ai l'impression que ce 45 tours ne s'est vraiment pas beaucoup vendu.
Autre intérêt de ce disque, sa face B, une vraie chanson, Surfing S.W.12, qu'on ne trouvait nulle part ailleurs à l'époque. C'est peut-être bien l'une des chansons du groupe où l'on entend le plus l'influence que le Velvet Underground a eu sur lui. Il est aussi possible tout simplement que ça en soit une sorte de parodie. Quand le volume 2 de la compilation Volume, contrast, brilliance est sorti en 2016, on a pu découvrir que cette face B était en fait l'une des toutes premières chansons du groupe, puisqu'on y trouve une version de 1978 titrée I wanna be your man.

J'allais écrire qu'on pouvait trouver les deux faces de ce 45 tours sur le coffret 1979-1985 : Complete recordings sorti plus têt cette année, mais la version CD est déjà épuisée et la version 33 tours est à prix prohibitif. The strange boutique se trouve facilement partout avec l'album. Pour Surfing S.W.12, il y a YouTube, ou sinon carrément le 45 tours, qui se vend d'occasion à un prix relativement abordable.


The Monochrome Set, The strange boutique, en concert au festival Marathon '80 à Minneapolis le 22 septembre 1979.


The Monochrome Set, The strange boutique avec un volume faible, en concert probablement à Nottingham le 16 août 1990.

7 commentaires:

Charlie Dontsurf a dit…

Soyons clairs : les 5 derniers albums studio de Monochrome Set sont du niveau des 3 premiers !

Pol Dodu a dit…

Tu le dis souvent, Charlie, et je te fais confiance. Mais je ne connais que "Platinum coils" dans ce lot, et il m'avait un peu déçu à sa sortie. Sinon, j'ai un faible pour "Dante's casino" en plus des trois premiers albums.

Anonyme a dit…

ah ben ce 45 j aimerais bien l'avoir, bonne chronique même vu de Mons, goodbye polo. ph

Charlie Dontsurf a dit…

Nouvel album, Fabula Mendax, dont on dit le plus grand bien (une chronique dans le dernier Rock'n Folk, c'est remarquable) et un concert à Paris le 26 octobre. La vie est belle, non ?

Charlie Dontsurf a dit…

4 ou 5ème écoute de Fabula Mendax et ça sent vraiment le très grand cru.

Pol Dodu a dit…

Tu m'as convaincu ! Je vais y jeter deux oreilles !

Charlie Dontsurf a dit…

Tapete Records vient de sortir Magic, une compilation de Scarlet's Well, le groupe que Bid avait monté entre deux périodes de Monochrome Set. Et ça l'est, magique. Idéal pour ceux qui ont raté l'épisode.