
Acquis d'occasion au début des années 2000
Réf : EGF 856 -- Edité par La Voix De Son Maître en France en 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Wooly-bully ( Bouli Bouli) -- Satisfaction (I can't get no) -/- Manuel Benitez "El Cordobes" -- La Bohème
C'est une pure coïncidence, mais le Samedi 13 octobre 2012, à deux extrémités de la France, deux événements rendront hommage à Georges Jouvin.
A la Médiathèque d'Epernay, j'animerais avec le trompettiste Jean-Baptiste Arnold une Trompette Party !. Jean-Baptiste présentera son instrument et en jouera, et pour ma part je présenterai la carrière de Jouvin et je passerai une sélection de ses disques. On pourra gagner des lots en reconnaissant des titres repris par Georges Jouvin. Du 2 au 13 octobre, des trompettes et des disques de Jouvin seront exposés dans l'espace Musique de la Médiathèque.

A Pertuis, à l'initiative de la municipalité et de l'association Retrouvailles Pertuisiennes, l'inauguration de la salle des fêtes rénovée sera l'occasion d'une soirée de gala, en présence de l'homme à la trompette d'or. La salle, désormais nommée Espace Georges Jouvin, a très souvent accueilli des prestations de son orchestre des années cinquante à soixante-dix.

Pour l'occasion, j'ai sélectionné un 45 tours assez représentatif de la pléthorique production de Jouvin dans les années soixante.
L'illustration de la pochette et les deux titres de la face B sont dans le plus pur style de la variété française. Georges Jouvin interprète le titre de Dalida, Manuel Benitez "El Cordobes" sur un accompagnement hispanisant (c'est un hommage à un toréador), puis reprend La bohème de Charles Aznavour (dans les années 50, Jouvin avait sorti un 25cm complet de reprises d'Aznavour). Cette fois, il est notamment accompagné d'un violon, mais dans les deux cas, sa trompette, qui joue les mélodies initialement chantées, est forte et très en avant.
Oui mais voilà, on était au milieu des années 60, et le truc du moment c'était quand même le rock. D'où le choix de faire figurer sur la face A des versions de Wooly bully de Sam the Sham & the Pharaohs et de Satisfaction des Stones. Sur ces titres, la trompette est un peu moins en avant : pour Wooly bully, l'orgue et le saxophone sont également très présents et pour Satisfaction, fait très rare chez Jouvin, on a droit à de la guitare électrique saturée (!), notamment pour l'introduction, qui reproduit assez fidèlement celle de la version originale, avec également du saxophone et un solo d'orgue.
Quand on retourne la pochette, on remarque que Wooly bully est co-crédité à B. Michel et Satisfaction à C. Moine. En effet, Bernard Michel a adapté en français Wooly bully en Bouli Bouli pour Henri Salvador, tandis qu'Eddy Mitchell a repris Satisfaction en Rien qu'un seul mot, en s'occupant lui-même des paroles. Certes, mais s'agissant de reprises instrumentales, ces crédits semblent incongrus !
Maxime Schmitt, dans son livre Face B, avait confirmé ce que je soupçonnais : cette pratique, assez courante à l'époque, avait pour principal intérêt d'affecter une partie des droits d'auteur à des sociétaires français de la SACEM, plutôt que de les voir s'envoler en totalité pour l'étranger...
En tout cas, si moi je devais accompagner Georges Jouvin sur Wooly bully façon karaoké, ce n'est pas Bouli Bouli que je chanterais, mais bel et bien le plus tardif Roulez bourrés d'Au Bonheur des Dames !
