09 mai 2009

LUKE featuring THE 2 LIVE CREW : Banned in the USA


Acquis à La Clé de Sol à Reims au début des années 1990
Réf : 106622 -- Edité par Luke en France en 1990
Support : CD 12 cm
25 titres

Je n'aurais jamais acheté ce disque au prix fort, mais il fait partie des dizaines que j'ai achetés en solde à La Clé de Sol pour une vingtaine de francs et, si les raps obsédés par le cul de 2 Live Crew ne m'intéressaient pas particulièrement, j'avais eu l'occasion d'écouter à La Radio Primitive cet album de leur leader Luke sorti en réaction aux poursuites pour obscénité qui les avaient visés après la sortie de leur album As nasty as they wanna be.
Cet album, sorti le 24 juillet 1990, a été réalisé très rapidement en réaction à l'arrestation de membres du groupe pour obscénité dans le comté de Broward en Floride, le 6 juin.
Le morceau Banned in the U.S.A. ouvre l'album auquel il donne son titre. Il s'agit bien sûr d'une reprise hip hop du Born in the U.S.A. de Springsteen (avec son autorisation), agrémentée d'un rap/discours de Luke Campbell sur le droit à la liberté d'expression. C'est la principale différence entre cet album et un disque "normal" de 2 Live Crew : en plus de cul, il y est question de censure et des aventures du groupe dans sa Floride natale après la sortie de son album, avec notamment une dizaine de (faux pour la plupart) titres qui se présentent comme des extraits de journaux d'information.
Le groupe s'en prend allègrement à ses censeurs, principalement avec ce qui a toujours été mon titre préféré de l'album F--k Martinez, un pseudo-enregistrement live avec participation du public, dans lequel les "Fuck Martinez" alternent avec les "Fuck Navarro" et les références à des prouesses sexuelles de la femme de Martinez. Un titre emballant et dansant depuis près de vingt ans donc, mais qui prend un sel tout particulier pour moi depuis que j'ai appris hier que le gouverneur de Floride à l'origine des ennuis judiciaires du groupe s'appelait Bob Martinez et que le shériff du comté de Broward qui avait arrêté des disquaires pour avoir vendu As nasty as they wanna be (au bout du compte, la Cour Suprême a donné raison au groupe en appel), s'appelait, vous l'avez deviné Nick Navarro. Pour se protéger de nouveaux ennuis judiciaires pour diffamation, Luke a pris la peine de faire précéder le morceau d'un jingle annonçant que 350 Martinez différents comptaient poursuivre le groupe, et ils auraient également fait signer une autorisation officielle à un Martinez et à un Navarro qui n'étaient bien sûr ni gouverneur ni shériff.
Mon autre chanson préférée du disque a aussi un côté hispanique. Sur cet album il s'appelle Mamolapenga, mais lorsque je l'avais extrait d'un maxi vinyl pour le passer dans mon émission Vivonzeureux! en novembre 1990 il était titré Mama Juanita.
Parmi les autres titres que j'aime bien, il y a Man, not a myth et To Luke from the posse. Sans cautionner particulièrement les paroles grossières, sexistes ou homophobes, on peut apprécier ce disque, sa musique et son humour. Après tout, ce ne sont que des chansons, et c'est justement le message qui est au coeur de Banned in the U.S.A.

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