05 octobre 2025

SLAUGHTER : She's so out of touch


Offert par Joe Foster à Londres en novembre 1986
Réf : CRE 035 T -- Édité par Creation en Angleterre en 1986
Support : 45 tours 30 cm
Titres : She's so out of touch -/- I know you rider -- The lonesome death of Thurston Moore

Il y a quelques semaines, l'ami Bertrand a émis l'opinion, volontairement provocatrice n'en doutons pas, que She's so out of touch est "une des plus grandes chansons du Velvet non enregistrée par le Velvet". Je me garderai bien de me prononcer, mais une chose est certaine : cette chanson n'existerait pas si on n'avait pas trouvé Sunday morning en ouverture du premier album du Velvet Underground.
Cette publication m'a donné envie de ressortir ce disque de Slaughter, alias Slaughter Joe, alias Joe Foster de Television Personalities et Missing Scientists et Creation Records entre autres, de son nom de naissance apparemment Joseph James Foster Ruiz.
Ce maxi me tient particulièrement à cœur parce que c'est l'un des quelques disques où mon nom est mentionné, cette fois-ci dans une longue liste au verso de la pochette.

Je crois que j'ai mis un certain temps à apprendre cette mention de mon nom. En effet, la copie du disque que j'ai ramené d'un séjour à Londres du 6 au 11 novembre 1986, avant la sortie commerciale du disque, est il me semble un "test pressing", daté du 16 octobre, c'est à dire l'un des quelques exemplaires produits pour tester la qualité d'un pressage avant de lancer la production. C'est à distinguer des "white labels", également pressés avant la diffusion commerciale d'un disque, qui sont des exemplaires promo pas encore habillés de leur rond central ou de leur pochette.
Sur le white label référencé sur Discogs, il y a quelques mots d'accompagnement : "Slaughter comes back from the dead, with what can only be described as a Xmas single !! Jingle bells......".
Que ce disque soit plus ou moins un disque de Noël, je n'y avais jamais fait attention. Mais c'est bien "Joyeux Noël" que Joe souhaite à tout plein de gens sur sa pochette, de la famille McGee à Mlle. Lindy Morrison, en passant par Jeffrey Lee Pierce et St. Julian. Dans le lot, j'ai l'honneur de me trouver coincé entre Wee Karen Trashcan, c'est à dire j'en suis à peu près certain Karen Parker, la voix féminine qu'on entend sur Just like honey, et Sky Saxon des Seeds !!
Je n'ai jamais fait l'acquisition du disque avec sa pochette.

C'est à l'automne 1986 qu'il y a eu le plus d'activité autour du personnage JC Brouchard, conseiller spirituel de Biff Bang Pow !. En septembre, j'avais participé aux sessions de l'album The girl who runs the beat hotel. C'est à ce moment je pense qu'Alan a dû lancer l'idée de sortir un single sous mon nom. Et, comme les choses allaient vite, je suis reparti de mon séjour suivant avec mes sacs pleins d'une quarantaine d'exemplaires de Someone stole my wheels, en 45 tours et maxi, en plus de mes achats et des cadeaux reçus, comme ce disque de Joe. Entre-temps, le 25 octobre, Biff Bang Pow ! était venu donner un concert à la M.J.C. Claudel de Reims, sans Joe mais avec Andrew et Christine de Revolving Paint Dream.

Il s'agit du deuxième et ultime single de Slaughter Joe. La photo et la pochette sont de l'ami Luke Hayes de Chromatone Design.
Sur ce disque, Joe est crédité au chant, à la guitare et aux bruits. Il est accompagné par Frank Sweeney  des June Brides (violon, basse, chant, arrangement de cordes), Alejandro "Alec" Palao des Sting-Rays (batterie, basse, guitare douze cordes) et Stuart James Murray (batterie), je suppose uniquement sur le titre live de la face B.

Je considère She's so out of touch comme une grande réussite. La chanson me reste en tête après chaque écoute. Bien sur, il faut arriver à faire abstraction que l'atmosphère générale de la chanson (le xylophone, le violon notamment) est dérivé de Sunday morning.

Comme je ne connaissais pas cette chanson, Joe m'a expliqué en m'offrant le disque que I know you rider est un "traditionnel". Il me semble que l'inspiration pour la version de ce maxi est plutôt l'interprétation par les Byrds. Certes, la version studio des Byrds n'a été publiée officiellement qu'en 1987, mais je pense que des versions pirates circulaient chez les fans comme Joe.

The lonesome death of Thurston Moore, une chanson au titre percutant est enregistrée en concert à Hambourg. On retrouve le style bruyant du premier single I'll follow you down et des productions de Joe comme Upside down.

En 1987, accompagné du Modern Folk Quintet, Joe a publié sur son label Kaleidoscope Sound l'album All around my hobby horse's head. On y retrouve des nouvelles versions de I know you rider et The lonesome death of Thurston Moore.
C'est le dernier disque d'enregistrements originaux de Slaughter Joe. L'album The pied piper of feedback chez Creation en 1990 est en fait une sélection de titres précédemment parus. La compilation Zé do caixão de 2003 regroupe, comme le sous-titre l'indique, l'ensemble de ses enregistrements.
Ces dernières décennies, Joe a poursuivi son défrichage de l'histoire de la musique en rééditant des perles sur ses labels Rev-Ola et Poppydisc.


Joe Foster à Londres en novembre 1986, près des locaux de Rough Trade sur Collier Street, dans le quartier de King's Cross. Photo : JC Brouchard.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

oui c est sympa et çà sonne bien mais bon c'est 1986 et c'est de l'ordre de la reprise , de la récréation car ils ont surement eu aussi du plaisir à le jouer. Pour le coup je trouve bien plus intéressant leur reprise I know you rider un incontournable de la scène folk country blues.A vrai dire c'est devenu un peu une scie après d'innombrables reprises, parfois improbables d'ailleurs. Mais là il y a quelque chose de nouveau tout en restant fidèle, c'est pas évident de réussir cette alchimie sans redondance. Je trouve que c'est un très bon single du coup. Ph