25 avril 2009
J.S. BACH : Danses d'Anna Magdalena
Acquis chez Troc de l'Île à Tinqueux le 24 avril 2009
Réf : 470 112 -- Edité par Cassiopée en France vers 1970
Support : 45 tours 17 cm
9 titres
Pour illustrer ce que je disais tout à l'heure à propos des différences entre le monde du rock et celui du classique, essayons de comprendre ce que tente de nous vendre cette pochette de disque (car c'est bien à vendre que sert avant tout une pochette de disque).
C'est J.S. Bach qui est mis en avant. Mais l'entend t'on sur le disque ? Non bien sûr. Pas d'enregistrement au XVIIIe siècle, que je sache. Tout au plus des partitions (mais là il s'agit de disques pas de partition), et encore, Bach a très peu été publié de son vivant. Là, il n'est que le compositeur. Mettre Bach en gros sur la pochette, c'est un peu comme si on avait mis en avant Jerry Leiber et Mike Stoller en omettant Elvis sur son 45 tours Hound dog (A propos de Leiber et Stoller, il y avait récemment dans le n° 185 de Mojo un article captivant centré sur une discussion entre ce duo de compositeurs-producteurs et Rick Rubin).
Est-ce un disque d'Aimée van de Wiele alors ? Oui, dans les faits, puisqu'elle est la seule à jouer (du clavecin) sur ce disque solo instrumental. Mais la brave Mamie, très réputée dans son domaine, était moins renommée que Bach et son label n'a pas dû la trouver suffisamment photogénique pour la mettre en photo sur son disque (encore que, quand on vu ça, on sait que tout est possible !).
Alors, du coup, un troisième nom apparait sur la pochette, celui de Mireille Nègre, alors Première danseuse de l'Opéra de Paris. Mademoiselle Nègre a peut-être eu l'occasion de danser en public sur ces airs de Bach, mais c'est un 45 tours, pas un DVD, et il ne faut pas la chercher sur le disque ailleurs que sur la pochette. Là encore, il est évident que c'est sa beauté divine qui lui vaut d'occuper les deux-tiers de la pochette, sur un décor d'orchidées de la collection Vacherot & Lecoufle. J'utilise l'adjectif "divine" sciemment puisque Mireille Nègre a un parcours de vie très original (raconté dans plusieurs livres, dont la biographie Je danserai pour toi), qui l'a notamment vue abandonner la danse alors qu'elle était Etoile de l'Opéra de Paris pour entrer dans les ordres. Depuis une vingtaine d'années, Soeur Mireille du Coeur immaculé et transpercé (son nouveau pseudonyme, à la ville comme à la scène) danse à nouveau, mais uniquement dans des lieux consacrés.
Voilà, tout ça pour dire que, pour un 45 tours de Chuck Berry, les choses auraient été beaucoup plus simples : son nom en gros et sa photo ! (sauf à ses débuts, quand on évitait de mettre des noirs en photo sur les pochettes, comme ci-dessous sur la pochette de son premier EP anglais, en 1956).
Sinon, question musique, mon tiercé dans l'ordre pour les préludes et danses interprétés ici est : Musette en ré majeur, Petit prélude en do majeur et Prélude en fa majeur.
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