12 septembre 2008

GILLES MARCHAL : L'étoile filante


Acquis sur le vide-grenier de Germaine le 31 août 2008
Réf : SG 199 -- Edité par Disc'AZ en France en 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : L'étoile filante (Whand' rin' star) -/- Quand je te regarde vivre

Cette semaine, une info est sortie, que j'ai d'abord lue sur le site de la BBC (elle a aussi été reprise par Le Monde et par Le Nouvel Observateur, mais sous un angle moins intéressant pour moi). S'il y a une chose à retenir de cet article, c'est que parfois les scientifiques feraient mieux de faire un peu plus confiance à l'empirisme pour éviter d'avoir à enfoncer des portes ouvertes et mieux se concentrer sur de véritables sujets de recherche avec de vraies problématiques à explorer.
Là, il s'agit d'une équipe anglaise qui, avec le Magical Memory Tour, a entrepris de collecter des témoignages : ils demandent aux gens de raconter un souvenir qu'ils associent aux Beatles.
Et, oh surprise !, les premières conclusions de l'étude laissent apparaitre que la musique peut aider les humains à se souvenir d'événements de leur vie oubliés depuis longtemps, qu'un lien entre des sentiments positifs et la musique pourrait expliquer pourquoi les mélodies déclenchent des souvenirs, que les souvenirs peuvent être très vifs et souvent évoquer des sons, des odeurs ou des images,... Bref, toutes ces pseudo-conclusions ne sont qu'un constat que tout un chacun, même sans être particulièrement mélomane, a déjà pu faire. Personnellement, il m'arrive très souvent à l'écoute d'une cassette en voiture de me remémorer précisément la ou les fois précédentes où j'ai écouté cette cassette dans les mêmes conditions : la date, l'endroit où j'étais alors, ma destination,... De toute façon, cette caractéristique de la musique est l'une, sinon l'unique, des raisons d'être de ce blog : sans souvenirs associés à la musique, pas de Blogonzeureux!
Par exemple, ce disque de Gilles Marchal, trouvé le même jour que le Rupie Edwards, je ne connaissais son interprète ni d'Eve ni d'Adam, je n'en connaissais pas la pochette non plus. Mais, à cinquante centimes et quasiment en état neuf, je ne prenais pas grand risque à l'acheter, en espérant fermement que cette Etoile filante était bien la chanson de cow-boy avec une voix grave que j'ai chantée pendant longtemps dans les années 1970, mais que je n'avais pas eu l'occasion d'écouter depuis très longtemps.
C'était bien cette chanson et, dès les premières secondes, j'ai retrouvé ce qui me l'avait fait aimer : la voix très grave, l'ambiance western à la Lucky Luke (j'ai longtemps cru qu'il s'agissait de la version française de I'm a poor lonesome cow-boy) avec la guitare et l'harmonica. Je ne connaissais pas les couplets de la chanson, mais ce que je chantais tout le temps, en essayant de rendre ma voix la plus grave possible et en l'éraillant, au point que c'était devenu un tic, c'était le refrain "Je suis né-é sous une étoile filante,...". La première fois que j'ai entendu du chant diphonique mongol, c'est à L'étoile filante que ça m'avait fait penser !
Il s'agit bien d'une chanson de western, adaptation en français d'un titre chanté par Lee Marvin dans le film musical La kermesse de l'ouest (Paint your wagon). L'original était intitulé Wanderin' star, mais quand on voit l'orthographe au dos de la pochette on se dit que le label avait des problèmes avec la langue de Shakespeare !
Le 45 tours de Lee Marvin a eu du succès, à tel point qu'il est surtout réputé aujourd'hui pour avoir empêché Let it be d'être n°1 des hit-parades anglais (tiens, encore un souvenir lié aux Beatles, ils sont partout ceux-là).
A la réécoute aujourd'hui, et avec le recul, je trouve que la version de Gilles Marchal n'a pas trop mal vieilli, et je dirais même que je la préfère à la version originale de Lee Marvin. Tout ce que j'aimais dedans me plait toujours, c'est à dire surtout le début de la chanson, et, dans le milieu, il y a des couplets, notamment celui qui commence par "J’ai joué à qui perd gagne et j’ai jamais gagné" qui, aussi bien par les paroles que par la voix grave, m'évoquent quasiment Kevin Ayers !! Il n'y a guère que le dernier couplet, "Compagnons des grands chemins, amis des nuits de gnôle,...", qui est assez insupportable, parce qu'il est chanté par un choeur masculin.
Je viens de le découvrir, mais Gilles Marchal a eu d'autres succès et il s'était fait une spécialité du style cow-boy avec ses reprises de la chanson de Macadam cow-boy, sous le titre Comme un étranger dans la ville, et de deux titres de Lee Hazelwood, Pauvre Buddy River et Summer wine.
Malheureusement, pas de (bonne) surprise pour la face B de ce 45 tours; c'est une ballade au piano pure variété française assez insoutenable !
Cela fait bien longtemps que Gilles Marchal ne sort plus de disques. Il se consacre actuellement à l'écriture de livres d'histoires sur l'histoire.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

pour le coup ça me rappelle qqchse cette chronique, c'est vrai qu'il a eu du succès à cette époque mais c'est vrai aussi qu'il a occupé une place à part dans le shobizz de l'époque: le discret et en ça aussi l'analogie avec Ayers est bonne.La photo en est un bon exemple, là où Hahaliday en fait tjrs de trop dans la pose, Gilles M ne fait pas poseur, pourtant il tient un flingue...Le disque est prémonitoire car il a disparu comme il est apparu: à tte allure,bravo pour ce billet sur un second couteau oublié ph

Anonyme a dit…

salut, Pol !
j'en ai 4, des Gilles Marchal, dont les 2 reprises d'Hazelwood et celle de Macadam Cowboy (mais pas le tiens). Je l'aime plutôt bien, moi aussi, ce chanteur. Quand tu passes à Paris, on écoutera ça...
à +
le vieux thorax

Anonyme a dit…

Bonjour à tous. J'ai été ravie de vous lire : en effet, je suis la créatrice du site officiel de Gilles Marchal qui a longtemps été mon idole avant de devenir un ami.
C'est un grand bonhomme, très très intelligent, très cultivé, très discret également, qui vient effectivement de sortir un livre. Je possède toutes les chansons de Gilles Marchal qui sont, en extrait, sur le site. Cordialement.

Adrienne

Anonyme a dit…

Gilles Marchal était un excellent interprête, avec un grain de voix très particulier, et je l'aime bien moi aussi.
Sa version de "Everybody's talking" est à mon avis encore meilleure que celle de Nilson - question de voix justement - et celle de "Summerwine" avec Martine Habib dans le rôle de Nancy ( alors qu'en fait elle chante plus comme Joan Baez ) mérite aussi le détour. Il y a un chouette CD avec tout le bon - "Wandrin' star" y compris - et le moins bon qui est sorti en 1999 sur magic records. On y trouve aussi "Where do people go" composé par William Sheller pour la musique du film "Trop petit mon ami".