20 avril 2008

THE BAND OF... BLACKY RANCHETTE : Heartland


Acquis au Record & Tape Exchange de Pembridge Road à Londres le 25 mai 1999
Réf : ZONG 014 -- Edité par Zippo en Angleterre en 1986
Support : 33 tours 30 cm
10 titres

C'était presque inespéré : en général, quand je partais à Londres avec des listes de disques, il s'agissait de disques parus récemment que je pouvais décemment espérer trouver en vente dans les bacs. Pour les disques d'occasion, c'est au petit bonheur la chance en espérant une trouvaille dans les soldes d'un disquaire ou au fond d'une cave.
Mais cette fois-là, j'étais parti avec une liste très courte en tête de laquelle figurait cet album, le deuxième de The Band of... Blacky Ranchette, le groupe country de Howe Gelb et Rainer. J'avais pourtant depuis quelques années 70% des titres de ce disque, ajoutés en bonus sur l'édition CD anglaise du troisième album, mais j'avais vraiment envie d'avoir ce disque, pour avoir l'occasion d'écouter les titres qui me manquaient (One way ticket et la version originale de Nowhere, Down on these badlands ayant été repris sur les compilations Giant Sandwich et Giant Songs 2) et aussi quand même pour compléter ma collection, incomplète, forcément incomplète mais c'est pas un problème, des productions de Howe.
Heartland n'ayant été édité qu'en Angleterre, c'est quand même bien à Londres que j'avais le plus de chance de tomber sur un exemplaire du disque, même une vingtaine d'années après sa sortie et même si j'étais revenu bredouille de précédentes visites à Londres. La liste n'était donc là que pour me faire penser à chercher dans les bacs "B", mais aussi "G" (pour "Giant Sand") et "R" (pour "Ranchette", on ne sait jamais). Mais je n'espérais pas que, une après-midi tranquille, je tomberais précisément sur ce disque dans la petite boutique de Pembridge Rd de Record & Tape Exchange, une boutique qui appartient toujours à la même chaîne mais qui vend désormais des fringues rétro... Il y était pourtant bien, et depuis un petit moment déjà, vu que son prix avait eu le temps de baisser de 7 à 5 livres. Je paie rarement ce prix pour un disque d'occasion, mais je pense que pour celui-ci j'aurais été près à miser jusqu'au triple.
Mais qu'est-ce qui différencie un disque de Giant Sand d'un disque du Band of... Blacky Ranchette ? La première raison, expliquée par Howe lui-même dans les notes de pochette de Sage advice, c'est que d'utiliser plusieurs noms ça permet de sortir des disques plus souvent. Aucun label n'acceptera de sortir des disques de Giant Sand à moins d'un an d'écart, d'où en partie les parutions sous les noms de Howe Gelb, de Blacky Ranchette, et plus tard d'OP8 et d'Arizona Amp And Alternator.
Mais quand même, Blacky Ranchette a sa spécifité, et c'est la country. Si, même à ses débuts, Giant Sand a produit un rock qui avait au moins un pied dans la country, on pourrait dire que Blacky Ranchette joue plutôt du country rock, en insistant sur la country. Et cela se ressent dans l'instrumentation, puisque qui dit Blacky Ranchette dit Neil Harry à la pedal steel guitar, mais aussi Bridget Keating au violon et évidemment Rainer Ptacek à la guitare slide et au dobro. Mais les frontières sont bien entendues poreuses : Steadfast ici présent avait déjà été publié sur le tout premier disque de Howe, un EP des Giant Sandworms, et il a aussi enregistré Nowhere plus tard avec Giant Sand sur Ramp. Et quand The Band of... Blacky Ranchette se met à jouer des titres rapides, comme ici avec Roof's on fire ou Moon over Memphis, la différence avec Giant Sand est vraiment des plus ténues, même si Underground train bénéficie avec Blacky de choeurs assez gospels que Giant Sand n'aurait pas utilisés à ses débuts.
Ma préférence a tendance à aller vers les titres les plus lents du disque, et donc les plus country, que ce soit Heartland, dont la version originale sur le premier album de Blacky était déjà très bien, mais dont cette seconde version, un peu plus dramatique, en fait un titre à placer de façon incontournable dans toute compilation couvrant la carrière de Howe (bonne chance à celui qui sera chargé de ça un jour, j'espère qu'il aura droit au moins à une cinquantaine de titres s'il ne veut pas trop s'arracher les cheveux) ou Changing heart, la poignante chanson d'amour qui clôt le disque. Je ne sais pas où ils en étaient à l'époque de leur histoire, mais la présence aux choeurs de Paula Brown, la première épouse de Howe Gelb, renforce le poids des paroles : "I guess I'm dreaming, Guess I'm dreaming, Yes I'm dreaming of you I've had a change of heart And I don't know what to do I've had a change of heart My old one's been torn apart By a woman never coming back".
Et qu'en est-il des trois titres qui me manquaient ? One way ticket, un titre co-écrit par le bassiste Jacob Martinez, fait partie des moceaux rapides du disque et il est tout à fait au nivau du reste. Down on these badlands fait partie des titres au tempo plutôt lent, très country sur son rythme à trois temps, avec des choeurs et des parties de guitare et de violon très réussis.
Quant à Nowhere, la version de Ramp en duo avec Pappy Allen, la première que j'ai connue, garde une magie et une force particulières, mais cette version originale avec un jeune Howe seul au chant ne mérite pas de rester indéfiniment perdue sur un disque jamais réédité.
En 2003, avec mes amis Les Petits Sablés, de Nantes, nous avons repris Nowhere en français pour un album-hommage de fans de Giant Sand. Si le coeur vous en dit, vous pouvez trouver Nulle part ici, même si en l'examinant bien cette phrase n'est pas très logique.
Bonne chance à tous les fans de Howe Gelb qui souhaiteraient partir en quête de ce beau 33 tours, vraiment pas facile à dénicher. A ceux qui ne l'ont pas déjà, je conseillerais d'abord de commencer par chercher l'édition originale en CD de Sage advice, celle qui contient en bonus sept titres de Heartland en plus de l'excellent troisième album de Blacky. C'est un disque un tout petit peu moins rare, mais attention, le CD que l'on trouve le plus couramment c'est la réédition américaine chez Restless de la fin des années 90 qui ne contient que les douze titres de Sage advice. Croyez-en mon conseil de sage, celle qu'il vous faut c'est l'édition Demon de 1990 (réf : FIEND CD 181).

Des versions différentes de Nowhere et Heartland figurent sur I can't find my best friend, le disque virtuel de The Band of... Blacky Ranchette et Jonathan Richman que j'ai édité sur Vivonzeureux! Records en 1999.

2 commentaires:

joni swink a dit…

Curieusement moi, à l’autre bout de ce pays, j’ai trouvé dès sa sortie ce deuxième LP de The Band Of Blacky Ranchette ! ? Vu que j’en possède même un second exemplaire [Anyone ?], je ne connaissais pas son éventuelle rareté ! ? Toujours est-il que j’ai toujours éprouvé quelque flemme à écouter ce side-project d’Howard [ha ha].
En matière de Country Rock, c’est évidemment de la classe de Gram Parsons, de ses Flyin’ Burritos ou de certains trucs de Neil Young. Sans problème. Mais ça ne sonne justement pas assez bouseux pour moi, pas assez « plouky », un peu trop respectueux envers pépé sans doute. Hank Williams, Jimmie Rogers, le Western Swing, ‘Harmonica’ Frank Floyd, Michael Hurley , Dan Hicks And His Hot Licks, Johnny Cash chante en allemand et Jésus, Marie, Joseph : les deux premiers Violent Femmes !!
That’s the way i’ve learned to yodel!

Anonyme a dit…

bonjour joni,c'est vrai que ce n'est pas vraiment bouseux mais quand même je trouve que c'était quand même rudement intéressant et que ça laissait supposer de bonnes choses à venir. Bon ceci dit je suis intéressé par ce LP car voici une confidence c'est blacky ranchette (version sage advice) (et giand sand ensuite bien sûr) qui m'a définitivement poussé à me mettre à la pedal steel guitar et ça me plairait bien d'avoir cet album!peut être pouvons nous faire affaire? merci, sinon je salue l'heureux double possesseur de ce disque! philippe Je laisse mon mail si tu veux me contacter famille.roger@wanadoo.fr