29 mars 2015

LÉ MATAWAAI : Chantent les Antilles


Acquis sur le vide-grenier de l'avenue de Flandre à Paris le 14 mars 2015
Réf : MT 7245 -- Edité par Lé Matawaai en France probablement dans les années 1970 ou 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Lé Matawaai -- Karukera-Madinina -/- Belle Amérique

Après le Martha Jean Claude et le J.R. Corvington, voici encore un disque trouvé Avenue de Flandre à Paris.
Quand je suis tombé sur ce 45 tours dans l'un des trois premiers cartons de 45 tours, j'étais super content. Au vu de la maquette du verso, j'ai cru un instant avoir affaire à un disque Célini/Aux Ondes, mais non. En tout cas, j'étais un peu excité d'être tombé sur ce qui me semblait une rareté. Sauf que le dernier carton du stand contenait une vingtaine d'exemplaires neufs de trois disques différents, dont celui-ci !
Je pense d'ailleurs que des stocks de ce disque tournent régulièrement sur la région parisienne, si j'en crois quelques mentions en ligne et le fait que l'ami Le Vieux Thorax l'a justement chroniqué en 2007 dans sa série de 45 tours des îles années 60-70 sur le Blogothorax. Je crois que c'est la première fois qu'on a une chronique de disque en commun !
Il y a une référence catalogue mais pas de nom de label. La photo de pochette est mal exposée : il s'agit clairement d'une auto-production.
Les notes de pochette nous présentent le groupe Lé Matawaai, constitué de F. Alexis, G. Claude, M. Dumar et H. Racon, quatre travailleurs antillais émigrés en métropole qui créent leurs chansons après leur journée de travail en usine. Ils sont accompagnés par l'orchestre Gustave.
La suite des notes de pochette donne une explication du nom du groupe, en référence aux nègres marrons, expression qui désignait les esclaves ayant échappé à leur propriétaire (sur le sujet, on peut lire chez Africultures L'art de la fugue : des esclaves fugitifs aux réfugiés... de Dénètem Touam Bona).
Le groupe raconte cette histoire sur le premier titre du disque, son étendard nommé comme lui Lé Matawaai. Sur un rythme de mazurka, avec des cuivres, dont de la clarinette, ce qui doit être une contrebasse, un chant solo de G. Claude et des choeurs du groupe, c'est mon morceau préféré du disque, un titre dansant et enthousiasmant emballé en 1'45".
J'aime aussi beaucoup le calypso Karukera-Madinina, avec sa guitare rythmique et encore ses petits coups de cuivres, une ode aux deux îles soeurs, la Guadeloupe et la Martinique.
Initialement, quand je préparais cette chronique, je ne pensais numériser que les deux titres de la face A. A première écoute, celui en face B, une "ballade blues" qui vante ironiquement la Belle Amérique, m'a paru un ton en-dessous, le chant et la guitare étant limite dissonants. Oui mais voilà, c'est justement cette chanson que Le Vieux Thorax préfère !, citant "une sorte de jazz, mais chaloupé, lent et assez triste, très beau, notamment le saxophone et les arpèges de guitare". Alors vous trouverez l'intégralité du disque ci-dessous.
Si les membres de Lé Matawaai ont fait d'autres enregistrements, c'est sûrement sous un autre nom. Si le 45 tours vous a intéressé, ne payez pas le prix prohibitif réclamé pour certains exemplaires en ligne : sortez le dimanche matin en région parisienne et je parierais que vous finirez assez vite par tomber dessus.

Lé Matawaai : Lé Matawaai.
Lé Matawaai : Karukera-Madinina
Lé Matawaai : Belle Amérique.

-

Aucun commentaire: