10 janvier 2015
TEXAS-MEXICAN BORDER MUSIC VOL. 1
Acquis chez Emmaüs à Tours-sur-Marne le 22 mars 2014
Réf : AR 19037 -- Edité par Arhoolie/Folklyric en France vers 1973
Support : 33 tours 30 cm
14 titres
Je ne sais pas si ça va devenir une rubrique annuelle comme sa parution, mais toujours est-il que, après les numéros sur le Mississippi et le Tennessee, la récente livraison de The Oxford American sur le Texas m'a de nouveau enthousiasmé.
Sous la belle couverture avec Guy Clark et son épouse, on trouve plein d'articles passionnants, sur Margaret Moser, une figure de la scène d'Austin, Willie Nelson, le hip hop ralenti de DJ Screw à Houston, la saga de Don Robey, des labels Peacock et Duke, et la mort de Johnny Ace...
Le CD qui accompagne la revue est plein de musiques tout aussi variées, de Moon Mullican à Johnny Winter, en passant par Barbara Lynn et Ornette Coleman. Mes titres sont préférés sont Anything you want de Spoon, You're the one, un enregistrement de 1958 de Buddy Holly, où il est accompagné uniquement par Waylon Jennings et un autre gars qui tapent dans leurs mains et sur des caisses, et Esperando de Rosita Y Laura
Evidemment, quand on évoque la culture et la musique au Texas,
le Mexique et les influences hispaniques sont omni-présentes, avec notamment An American sound, à propos de Lydia Mendoza, et It's got ahold of me, un entretien passionnante avec Chris Strachwitz d'Arhoolie Records.
Il y raconte comment dès 1948, jeune étudiant immigré récemment d'Allemagne, installé en Californie, il a commencé à s'intéresser au blues, mais aussi à la musique mexico-américaine, du nord du Mexique (Norteño) et du Texas (Tejano).
C'est l'occasion idéale pour vous présenter mon album Texas-American border music vol. 1 : An introduction 1930-1960, que j'ai été bien content de trouver tout près de chez moi il y a moins d'un an. C'est le premier d'une série d'au moins vingt-quatre disques produits par Chris Strachwitz et édités sous étiquette Folklyric, une filiale d'Arhoolie, qui retracent l'histoire de la musique de la frontière. Un thème parfaitement illustré par la photo choisie pour la pochette.
Mon exemplaire est un pressage français, distribué par Musidisc, qui a décidé de le publier sous l'étiquette Arhoolie. Je ne sais pas si Musidisc a publié la suite de cette série en France. Probablement pas, car je n'en trouve pas d'exemplaires en vente en ligne. Je ne sais pas non plus s'il y avait à l'origine dans cet exemplaire le livret avec les paroles, les biographies et les discographies de l'édition américaine, en tout cas moi je ne l'ai pas. Je n'ai que les quelques mots de présentation de Strachwitz au verso, qui sont suffisants pour se rendre compte de la passion qui l'anime pour ce projet : il termine par un appel à la collecte d'informations sur cette musique, des 78 tours aux photos en passant par les instruments anciens.
La face A est ma préférée. Elle s'ouvre et se ferme avec mes deux titres favoris : El relampago de Narciso Martinez (1938), un duo accordéon-bajo sexto qui n'est pas si éloigné que ça de la musique de Ti Frère, et La india bonita par la Banda Tipica Mazatlan (années 1940), une valse jouée par une fanfare qui ne déparerait sur un des enregistrements de compositions de Pascal Comelade par une cobla. Entre les deux, on a un exemple de corrido, une chanson par Lidya Mendoza, justement, une polka et une version des années 1930 de La cucaracha.
Narciso Martinez et Santiago Almeida
La face B surprend un peu moins, avec ce qu'on s'attend plus à entendre de la musique mexicaine, quatre rancheras et l'apparition des orchestres de mariachi. Là encore, je préfère les chansons à l'accordéon, comme Cancion mixteca par Los Donnenos et El guero estrada par Alegres de Teran.
Un extrait du documentaire Songs of the homeland, dans lequel Lidya Mendoza évoque sa chanson Pero hay que triste, qui figure dans le 33 tours.
Arhoolie a édité en 1994 un CD portant le même titre que ce 33 tours, avec la même photo de pochette (colorisée), mais on n'y trouve qu'une partie des quatorze titres de l'édition originale.
Arhoolie propose en ligne un catalogue impressionnant de musique mexicaine et tejano.
Les numéros spécial musique de The Oxford American sont en vente en ligne, à un prix très correct, même en ajoutant le port, mais ils sont très vite épuisés.
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6 commentaires:
en ce qui concerne la india bonita, le rapprochement avec comelade n'est pas justifié pour moi, je vois ce que tu veux dire mais là pas de doute c'est de l'authentique, je veux pas dire que pascal ce n'est pas authentique mais ça sonne complètement différent, c'est ça qui fait le style de comelade.
En attendant sacré découverte, superbe.
Il me reste encore, dans ma maigre collection de 33 tours ayant survécu au passage au cd, quatre de ces gros disques Folklyric/Arhoolie consacrés à cette "Texas-Mexican border music" avec leur lourde pochette s'ouvrant en deux sur des notes de pochette rehaussées de lyrics et autres photos d'époque. On retrouve d'ailleurs certains de ceux-ci en cd, notamment consacrés à Lydia Mendoza, cette dernière reprise par Linda Ronstadt sur ses deux albums de reprises de titres mexicains et tex-mex.
Je ne l'ai pas précisé, mais mon volume 1 est dans une pochette simple non ouvrante, légère. Il y a peut-être eu une pochette intérieure imprimée, mais quand je l'ai acheté, le disque était glissé directement dans la pochette, sans même une pochette intérieure blanche.
en lisant le message de Debout je suis devenu vert , j'ai pensé "la vache, le père dodu va se faire offrir la série par Debout". Ouf l'honneur est sauf il te reste encore à chiner dur pour trouver les manquants. Il y a encore de la justice dans ce monde.
ph
Pour ma part, ça ne m'est pas venu à l'esprit en lisant le commentaire, mais à toutes fins utiles, je mentionne que j'accepte tout don de disques "intéressants" ! (toutefois, je ne m'engage pas pour autant à les chroniquer...)
Ah bigre !
Je me demande parfois : "que pourrais-je bien sauvegarder de ma collection de vynils, si je ne devais qu'en garder une poignée ?"
LA pièce ultra rare ? Possible. Mais peut être encore davantage ces disques là parce qu'ils rappellent, de par leur poids, la qualité de leur pochette, leur présence au monde en fait, cette phrase que l'on trouvait imprimée sur les disques d'origine hispanique "el disco es un producto cultural" et que, dans notre univers de la dématérialisation sanctifiée, il est bon de se rappeler, de temps à autre, que la culture avait du poids avant son régime amaigrissant.
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