26 août 2012
SERGE GAINSBOURG : L'ami Caouette
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres dans les années 2000
Réf : 6009 678 -- Edité par Philips en France en 1975
Support : 45 tours 17 cm
Titres : L'ami Caouette -/- Le cadavre exquis
Je me suis rendu compte qu'au fil du temps j'ai eu l'occasion de chroniquer plusieurs disques avec des chansons de Serge Gainsbourg, mais aucun interprété par lui-même. J'y pense depuis longtemps, pourtant, et j'ai évidemment quelques disques de Gainsbourg, mais pas tant de méconnus, rares ou curieux. Finalement, après mûre réflexion, j'ai choisi de vous épargner, pour l'instant, la BO de Stan the flasher et de jeter mon dévolu sur L'ami Caouette, pour une simple et bonne raison : c'est probablement la première de ses chansons que j'ai connue et chantée !
Ça fait un peu pédant d'aller chercher ce disque français à Londres, d'autant que c'est l'un des plus courants de Gainsbourg et qu'il est partout dans les vide-greniers et les dépôts-vente, mais il se trouve que je ne m'étais jamais décidé à l'acheter avant de tomber sur cet exemplaire en bon état et pas cher dans mon antre préféré de Notting Hill Gate.
Donc, à douze ans, j'ai dû chanter tout l'été L'ami Caouette, le tube de l'été de Gainsbourg, probablement sorti pour se renflouer et remonter sa cote après l'échec commercial de Rock around the bunker. Je ne connaissais sûrement pas toutes les paroles, mais je crois que j'appréciais particulièrement les jeux de mots sur "Cabinet" et "Caramba !", que j'interprétais, c'est certain, comme "Carambar". Je ne crois pas alors avoir prêté attention au "Con" et au "Trouduc" que Gainsbourg y a glissés.
Je connaissais et j'aimais cette chanson qui passait à la radio, mais je ne savais sûrement pas au début qui était son interprète. Mon premier vrai souvenir de Gainsbourg, sûrement dans cette période-là , c'est de l'avoir vu un soir en famille à la télé : ma Maman avait déclaré péremptoirement que c'était un drogué. Je ne savais pas du tout ce que c'était un drogué, mais visiblement ce n'était pas un compliment, et pendant un moment les deux sont restés fortement associés dans mon esprit.
Gainsbourg a beaucoup composé de chansons pour des chanteurs de variété. Il en a aussi interprété quelques-unes, notamment celle-ci et Sea, sex and sun. Comme souvent, il recycle une de ses vieilles idées (Mon ami Caouette, écrit en 1966 pour le Sacha Show, selon L'intégrale Gainsbourg de Gilles Verlant). C'est de la variété française dans toute sa "splendeur", y compris avec la touche exotique apportée par le rythme et les arrangements à la sauce antillaise, et je crois que ça a été son plus gros succès populaire depuis Je t'aime moi non plus.
Ça a dû amuser Gainsbourg d'associer à cette galéjade Le cadavre exquis, dont le titre fait référence à un jeu littéraire des surréalistes, même si les paroles n'ont visiblement pas été composées en respectant la règle de ce jeu. Un des vers servira de base à la chanson du film Goodbye Emmanuelle en 1978 et Gainsbourg réussit à placer le très élégant "Remue un peu les fesses, me dit-elle, mais moi je préfère jouer au jeu du cadavre exquis que de l'enfiler toute la nuit.". C'est un peu mieux que L'ami Caouette, mais on est à des années-lumières de l'album qu'il enregistrera ensuite, L'homme à tête de chou.
Serge Gainsbourg, L'ami Caouette, dans l'émission N°1 Michel Sardou, le 1er novembre 1975.
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