11 février 2012
LOVE IS BLUE
Acquis probablement chez Emmaüs à Tours-sur-Marne vers la fin des années 1990
Réf : E 307 -- Edité par Europa en Allemagne en 1968
Support : 33 tours 30 cm
16 titres
En 2003, pour illustrer la compilation Surprise partie hoptimiste que j'ai sortie sur Vivonzeureux Records, j'ai utilisé les pochettes de deux disques que je possède. Pour le recto, il s'agit de la pochette de Surprise partie camping, une compilation parue chez RCA en 1963. Je n'ai fait que changer un mot du titre... Pour le verso, j'ai repiqué la photo d'anthologie de cette compilation Love is blue, parue en Allemagne, probablement dans une série économique (Europa était un label plutôt spécialisé dans les disques pour la jeunesse).
On était en pleine période psychédélique et la jeune femme est "habillée" dans ce style, visiblement peinte sur toute la face visible de son corps (il ne s'agit pas de retouches). Comme si çe ne suffisait pas, on ajouté deux petits coeurs rouges entre sa main droite et son pied gauche. Une dizaine d'années plus tard, à l'époque du revival ska, elle aurait peut-être été peinte en carreaux noir et blanc...
S'il n'y avait que la pochette, le disque mériterait déjà sa place dans toute discothèque un peu curieuse, mais il se trouve en plus que la musique gravée sur le disque est loin d'être sans intérêt. C'est une compilation qui rassemble trois groupes : un orchestre d'easy listening symphonique, 101 strings, une franchise commerciale américaine qui utilisait pour ses productions un orchestre de Hambourg, et deux groupes beat allemands, The Spots (qui ont enregistré sous plein de noms différents, dont The Ravers et The Tonics) et The Petards, reformés dans les années 2000, qui ont visiblement eu un grand succès en Allemagne en 1968 avec leurs deux premiers albums, et notamment le tube Pretty Liza.
Sur la pochette, les titres ne sont pas attribués précisément à chacun des groupes. En fonction des crédits et des recoupements, on arrive à peu près à s'y retrouver, mais la liste détaillée donnée chez Discogs comporte visiblement des erreurs.
Comme l'indiquent les notes de pochette, l'objectif affiché est de s'approcher du son de l'époque, celui de la "renaissance" soul, psyché, beat de la "pop" music.
Tout n'est pas excellent sur ce disque. Règle du genre, on y trouve des reprises, dont des versions assez quelconques de Love is blue et Guantanamera et aussi un Lady Madonna des Beatles avec une guitare électrique intéressante. Il y a aussi des instrumentaux un peu à la John Barry d'assez bonne tenue.
Une poignée de titres est signée Bert Brac, un pseudonyme collectif utilisé par Europa. Certains d'entre eux ont été publiés par ailleurs. J'ai trouvé la trace de It's up to you et That's my honeybee sur l'album Beat beat beat de The Spots sorti en 1967 et celle de Love is all around (une habile réécriture du tube Concrete and clay de Unit Four Plus Two) sur A deeper blue, le premier album des Petards, sorti en 1968. De tous ces titres, mon préféré est d'assez loin I'm still in love, qui atteint presque l'énergie furieuse du freakbeat.
Mais le clou de ce disque c'est bel et bien, de façon assez surprenante une série de quatre titres psychédéliques de 101 Strings. Certes, comme ses équivalents français de Raymond Lefèvre ou Paul Mauriat, cet orchestre s'est attaqué à tous les genres populaires, mais en 1967-1968 il a aussi sorti plusieurs albums au son contemporain, dont l'un, électronique, est désormais assez recherché (Astro-sounds from beyond the year 2000). Ces morceaux sont tous signés Monty Kelly, l'un des compositeurs de 101 Strings. Les titres parlent d'eux mêmes : Karma sitar (mon préféré), Strings for Ravi, Killer Joe à gogo et Blues for the guru. Trois d'entre eux avaient été publiés en 1967 sur l'album Sounds of today et Blues for the guru est même aussi en 1968 sur Play hits written by The Beatles, un album qui associe reprises des Fab Four et compositions "à la manière de".
Superbe pochette, multiples curiosités sur le disque : voilà un album à ne pas laisser passer si on tombe dessus.
Surprise partie hoptimiste est un disque virtuel, mais de la collection Available : on peut donc toujours le télécharger chez Vivonzeureux.
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4 commentaires:
en effet, ça donne envie !
Ca me fait penser à un album de Lord Sitar trouvé un jour d'été sur un vide-grenier breton. mais là, il n'y avait que des reprises.
Je l'ai ! Merci pour les recherches je m'y retrouve mieux dans ce cloaque...
Votre Colonel
Salut le Colonel,
Si tu m'avais dit que tu n'avais pas ce disque, là j'aurais été surpris !
Et merci pour le contact de ton pote spécialiste de la rumba...
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