17 novembre 2011

VOLUME SEVEN


Acquis neuf en France à Reims ou à Paris en 1993
Réf : 7VCD7 -- Edité par Volume / World's End en Angleterre en 1993
Support : CD 12 cm
18 titres

Le groupe américain Girls, qui avait déjà interviewé Lawrence pour Magic! en 2010, rend hommage à Felt / Denim / Go-Kart Mozart avec un 45 tours à sortir dans les prochaines semaines intitulé tout simplement Lawrence.
Mais on est en 2011, et le 45 tours en forme de coeur tiré à 1000 exemplaires est déjà épuisé à la vente avant même d'être officiellement sorti, tandis que le titre lui-même est en écoute gratuite un peu partout, notamment chez One Thirty BPM, où l'on peut lire une lettre de Christopher Owens, de Girls, dans laquelle il explique qu'il a composé ce titre en 2008 alors qu'il était membre de Holy Shit et qu'il imagine bien la voix de Lawrence sur cet enregistrement  sans avoir osé y apposer ses propres paroles.
A l'écoute, il est clair que Girls a opté pour un hommage à la première période du groupe, avec Maurice Deebank à la guitare, avec un instrumental dans la veine de Crumbling the antiseptic beauty ou The splendour of fear, plus quand même une touche personnelle de pop californienne sous la forme de choeurs et de ce qui sonne comme une flûte. En tout cas, après le Song for Dan Treacy de MGMT en 2010, ça fait plaisir d'entendre un nouvel hommage à l'un de nos héros des années 1980.
Pour ce qui concerne Felt, ce n'est en tout cas pas le premier hommage discographique. J'en oublie sûrement, même si on exclut les reprises, mais le premier qui me vient à l'esprit c'est le Belt de Teenage Fanclub qui ouvrait le n° 7 du CD-magazine Volume en 1993. Il s'agit là encore d'un instrumental et, avant même de mettre le CD dans le lecteur, on pouvait tout de suite associer ce titre, bien vu, à la pochette du mini-album de Felt de 1986, Let the snakes crinkle their head to death, notamment sa deuxième édition, centrée sur le ceinturon de Lawrence. Ça se confirme complètement à l'écoute.

Les écossais, qui sont arrivés chez Creation quand Felt était déjà séparé, rendent un hommage sincère au groupe de Lawrence, mais qui ne se prend pas au sérieux pour autant. Il est bien précisé dans le magazine qu'il est conseillé d'avoir à l'esprit qu'iol s'agit d'un hommage à Felt quand on écoute l'enregistrement. Dans l'article sur Teenage Fanclub de la partie magazine, on apprend que c'est Brendan O'Hare qui est surtout responsable de ce morceau et que l'orgue utilisé est un clavier Yamaha QY-20 de la taille d'une cassette VHS.
Contrairement à ce qui est indiqué dans la présentation du titre sur TouTube, Belt n'a jamais été l'une des faces B de Norman 3. Comme le confirme l'excellente discographie commentée en français par Chris Wilde, Belt n'est sorti que sur ce Volume Seven, avec accessoirement une réédition en 1995 sur le 2e tome du best of de Volume, Sharks patrol these waters.
Sans remonter à Sonorama (en France de 1958 à 1962), Volume n'a pas été le premier à associer une revue et un disque, mais c'est l'une des expériences les plus intéressantes du genre, qui a duré une bonne partie des années 1990. La décennie précédente, au moment des nouveaux romantiques et des débuts du rock indépendant, l'angleterre avait notamment eu droit à Debut, avec carrément un 33 tours. J'ai souvent vu des exemplaires de Debut dans les caves de Record and Tape Exchange et, même si j'ai souvent failli le faire, je n'en ai au bout du compte jamais acheté. Peut-être parce que, comme avec beaucoup de compilations, c'est le genre de disques qu'on ne réécoute pas souvent au fil du temps. C'est exactement ce qui se passe pour moi avec les quatre Volume que j'ai achetés, même s'il s'agit d'un produit qui se tient très bien. Le principe : un CD avec des titres inédits au moment de la parution, même s'il s'agit souvent d'avant-premières de quelques jours ou quelques semaines (il y a aussi des live, des remixes et de vrais inédits comme Belt) et un magazine de près de 200 pages format CD avec notamment un article sur chacun des groupes du CD.
A la réécoute de Volume Seven, outre le Teenage Fanclub, le Barney des Boo Radleys s'avère être un de mes titres préférés (décidément, je n'en finis pas de redécouvir cette chanson, qui elle fait référence au chanteur de New Order), avec ceux de Redd Kross et The Heroines, et aussi la reprise de Life's a gas de T. Rex par Bang Bang Machine. Pour le reste, c'est représentatif du son des années 90, oscillant entre rock (remix d'un titre du premier EP de Radiohead, titres live de Verve et Sebadoh) et techno/dance, la palme du titre insupportable dans ce genre allant à Delta Lady.

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