12 septembre 2010

LOW : The great destroyer


Acquis par correspondance avec un abonnement à Magnet Magazine en 2005
Réf : ADVSP 643 -- Edité par Sub Pop aux Etats-Unis en 2005 -- Not for sale. Surrender on demand
Support : CD 12 cm
13 titres

Après être passés de Low de Bowie à Bowi de Lowe, continuons notre chemin avec Low, de Duluth, Minnesota (Je précise quand même qu'il m'a fallu presque deux jours après avoir décidé d'enchaîner ces deux billets pour me rendre compte que ça fonctionnait parfaitement. J'ai retenu ça de mon expérience à la radio ou comme compilateur : la part de chance et de hasard est très grande dans les enchaînements les mieux réussis). Peut-être que ça incitera Nick Lowe à continuer le jeu de la disparition en sortant un disque intitulé Th grat dstroyr pour répliquer à Low ? Pour l'heure en tout cas, c'est Robert Plant qui m'a poussé à réécouter ce disque (qui traînait depuis au moins deux ans sur l'une de mes nombreuses piles, celle des "à réécouter avant de ranger", dans ce cas précis) en reprenant deux titres de The great destroyer sur son nouvel album, Band of joy.
Je dois dire que, après l'avoir laissé macérer de longs mois, j'apprécie bien mieux The great destroyer maintenant qu'au moment de sa sortie. Comme beaucoup d'amateurs du groupe, j'imagine, j'avais été surpris à l'époque de voir le son de Low se normaliser en quelque sorte pour cet album co-produit par Dave Fridmann (réputé pour son travail avec les Flaming Lips et Mercury Rev). Les tempos s'accélèrent, les guitares sont plus saturées et plus présentes. J'ai eu l'impression que Low perdait un peu son identité pour se mouler dans un style pop-grunge.
Aujourd'hui, mon sentiment est que, certes, certains des titres de cet album, comme California, Everybody's song ou Step, ne dépareraient pas sur des disques des Posies, de Velvet Crush, de R.E.M. ou de Sugar, mais premièrement, dans cette catégorie ils sont de très bonne qualité, et deuxièmement, ils conservent la plupart du temps certaines des marques de fabrique du groupe (comme le chant en harmonie d'Alan Sparhawk et Mimi Parker, à la fin de California par exemple) qui font que ça reste immanquablement du Low.
D'autres excellents titres, comme Silver rider, When I go deaf, Cue the strings ou Death of a salesman, conservent le rythme lent caractéristique de Low, mais les bidouillages qui ont fait la réputation de Dave Fridmann sont souvent présents et les guitare saturées ne sont jamais loin, comme dans la deuxième partie de When I go deaf.
Low a dû annuler une partie de la tournée qui a suivi la sortie de cet album car Alan Sparhawk traversait une période de sombre déprime, accentuée par la vie en tournée. Après coup, on peut repérer dans les paroles de ce disque des indices de cet état d'esprit, notamment dans les deux chansons où il est fait explicitement référence au travail d'auteur-compositeur, When I go deaf ("Quand je serai sourd, j'arrêterai d'écrire des chansons, de raturer des vers, je n'aurai plus à penser, et ça n'aura plus à rimer") et Death of a salesman, dont je pourrais citer tout le texte, où il est question d'écrire des chansons, d'arrêter sur le conseil d'amis qui disent que l'avenir est dans les maths, pas dans la chanson. Ceci fait, les enfants sont nourris, mais le narrateur oublie ses chansons et brûle sa guitare de rage, avant de trouver le repos auprès de sa mie.
Heureusement, Low et Alan Sparhawk n'ont pas renoncé. Après Drums and guns en  2007, qu'il faudra aussi que je réécoute, Sparhawk a notamment été actif au sein de Retribution Gospel Choir. Quant à Low, que je trouvais très discret ces derniers temps, ils vont tourner cet automne en Australie et en Europe (mais pas en France, apparemment).

J'ai eu  cet album grâce à un abonnement à Magnet, un magazine américain. Pendant plusieurs années, pour un prix imbattable de 25 $ (mais à condition de ne pas être pressé car la revue mettait deux bons mois à arriver par voie de surface), j'ai reçu six magazines par an accompagnés chaque fois d'une compilation vingt titres, de jeunes groupes pour la plupart. Et à chaque renouvellement d'abonnement on avait la possibilité de choisir un CD cadeau dans une liste. C'est comme ça que j'ai eu ce disque, donc, et le Okkervil River.
En 2008, Magnet a sorti un numéro spécial avec Nick Cave en couverture pour fêter ses 15 ans. Depuis, la parution papier semble s'être arrêtée, sans qu'aucune annonce n'ait jamais été faite (particulièrement aux abonnés en cours dont je suis). A part ce manque d'information, ça ne me surprend pas vu les difficultés de la presse indépendante. On peut se consoler en consultant le site de Magnet, qui est lui resté très dynamique avec une mise à jour quotidienne  et un rédacteur en chef invité chaque semaine (Stuart Moxham l'a été récemment).

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