19 juin 2007
BABY AMPHETAMINE : Chernobyl baby
Offert par Creation Records par correspondance en 1987
Réf : CRE 041 T -- Edité par Creation en Angleterre en 1987
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Chernobyl baby (Meltdown mix) -/- Cheque it out -- Chernobyl baby (Who needs the government)
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, Baby Amphetamine c'est un "coup" tenté par Alan Mc Gee et Joe Foster : préfabriquer un groupe encore plus artificiel que Bananarama et les girl-groups spectoriens des sixties (dans ce cas précis, avec trois caissières du Virgin Megastore choisies pour leur look) et leur faire enregistrer un tube pop hip hop sur un thème vaguement spectaculaire (Tchernobyl et le futurisme). Et surtout, vendre le truc dès le départ comme un coup de génie, avec la complicité active du NME, qui a mis le "groupe" en couverture.
Au final, ça a plus ou moins réussi : Chernobyl baby a certes été n° 1 des charts, mais seulement des indépendants. L'année suivante, Bill Drummond et Jimmy Cauty feront beaucoup mieux avec les Timelords, qui seront n° 1 des vrais charts avec Doctorin' the Tardis. Je les cite parce que, outre qu'il s'est pas mal inspiré de Malcolm Mc Laren, Alan avait probablement en tête au moment de lancer Baby Amphetamine les Justified Ancients of Mu Mu, qui démarraient juste leurs premières provocations musicales (et Alan était aux premières loges, puisque Bill Drummond venait de sortir son album solo chez Creation), ainsi que le début de carrière à grand spectacle de Sigue Sigue Sputnik.
Le plus drôle de l'histoire, c'est qu'après ce 45 tours les membres de Baby Amphetamine ont annoncé leur émancipation de leur mentor : elles ont signé sur une autre label, sorti un deuxième single qui a coulé sans laisser de trace, et on n'a plus jamais entendu parler d'elles.
Musicalement, la version originale de Chernobyl baby, celle qui est en face B du maxi, est excellente. avec sa guitare samplée, elle fait évidemment penser à la reprise du Kiss de Prince par Age of Chance, gros succès indé de 1986, tandis que le "hé hé hé" samplé me rappelle le coin-coin nargueur du Queen and I des Justified Ancients of Mu Mu.
La version maxi délaie un peu tout ça, bien sûr, mais reste tout à fait écoutable.
Par contre, l'autre chanson, Cheque it out, est sans aucun intérêt et ne sert qu'à souligner que la seule façon d'obtenir un chant passable des filles c'était de les faire chanter les trois ensemble.
Ce disque est très particulier pour moi : non seulement il fait partie de ceux pour lesquels je suis remercié au dos de la pochette, sous mon pseudonyme de J.C. Brouchard, mais surtout j'ai eu l'occasion d'enregistrer à Londres en avril 1987 Bébé Tchernobyl, une reprise en français de Chernobyl baby, dans le studio maison de Revolving Paint Dream, sous la houlette d'Andrew Innes et Dick Green, avec la participation aux chœurs de Christine Wanless. De l'enregistrement, je garde surtout le souvenir d'avoir été affamé pendant deux longues journées (ils ne mangent donc rien, les rockers anglais, à part du thé et des petits gâteaux ??). Du résultat, je suis toujours très fier. Je ne dirai rien du chant, mais je suis content de ma traduction de Playgirl heir in Spy-Fi drama par Panty-tille en série-golarde, en référence bien sûr à Objectif Nul. Musicalement, notre version est plus rapide et plus électrique que l'originale, avec notamment un solo de guitare saturé de Dick Green qui décape.
Malheureusement, le 45 tours projeté avec cet enregistrement n'a jamais vu le jour, mais vous avez quand même la possibilité de vous faire votre propre idée en écoutant Bébé Tchernobyl, disponible en téléchargement sur le site de Vivonzeureux!.
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1 commentaire:
Si vous voulez connaître tous les détails de l'enregistrement à Londres en 1987 avec Andrew Innes des versions françaises de Chernobyl baby et Yellow ball de The Revolving Paint Dream, procurez-vous le tout nouveau n° 3 du magazine Groupie, avec Flóp en couverture.
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