20 juin 2021
IRMÃO VICTOR : Irmão Victor
Offert par Pierre Søjdrug par correspondance en juin 2021
Réf : POPSUP 180716/1 -- Édité par Pop Supérette en France en 2018
Support : 33 tours 30 cm
12 titres
Pierre Søjdrug m'a signalé fin 2018 que son label Pop Supérette avait publié un album d'Irmão Victor, un groupe brésilien formé autour de Marco Benvegnù, qui en compose tous les titres. Il était disponible en 33 tours et en numérique sur Bandcamp, mais un CD était annoncé. Je l'ai pré-commandé, mais Pierre n'a finalement jamais pu le sortir. Je me suis alors rabattu sur le numérique, jusqu'à il y a quelques semaines, quand Pierre m'a gentiment proposé de m'offrir un exemplaire du vinyl, probablement l'un des derniers de cette édition limitée à 320 exemplaires qui sera probablement bientôt épuisée.
Cet album contient une sélection de titres de deux albums précédents d'Irmão Victor, Passos simples para transformar gelatina em um monstro (Étapes simples pour transformer la gelée en monstre, 2016) et Cronópio? (2018), avec en prime deux inédits et un enregistrement en concert.
Comment un groupe brésilien se retrouve-t-il à sortir un disque sur un petit label français ? Grâce à l'internet, comme le raconte General POP, puisque c'est après avoir découvert leurs albums sur Bandcamp que Pierre a contacté le groupe.
A la première écoute, c'est à l'ami Dorian Feller et son Brodé Tango que la musique d'Irmão Victor m'a fait penser. Ça reste valable à plusieurs moments, dans diverses tournures musicales, mais aujourd'hui c'est principalement sur l'instrumental Eu morava perto do quartel (J'habitais près de la caserne) que j'entends cette parenté.
C'est d'autres français, Porta S. et La Semence Pastorale, que m'évoque Órbitas ao redor da estátua de Vitor Mateus Teixeira (Orbites autour de la statue de Vitor Mateus Teixeira), un autre instrumental, celui qui ouvre le disque. D'une manière générale, les compositions d'Irmão Victor ne sont pas de la pop basique. Ça part dans tous les sens, avec diverses phases et des changements de rythmes et de mélodies. Quand ça tourne un peu jazz, comme au début d'O tendel. D'ailleurs, il se trouve que j'aime un peu moins la première face du disque que la seconde, sauf le premier titre, donc, et aussi le dernier, D.U.R.O., qui a de très légers accents de funk et de hip hop.
Sur cette face B, j'apprécie particulièrement A flor do meu bairro se mandou (La fleur de mon quartier est partie) qui me rappelle le Scritti Politti des débuts. Pour rester dans un léger esprit post-punk, j'ai eu l'impression qu'Assistindo a vaca e o frango com a salete (Regarder la vache et le poulet avec la salette (?)) démarrait comme du Josef K sous Prozac.
Quant aux autres titres, Canção pra minha chaleira vermelha (Chanson pour ma bouilloire rouge) a un petit côté easy listening des îles, Serenata mociara est marquée par les interventions d'instruments à vent, et à un moment quand elle part en solo, la guitare sur Diógenes Basegio (A rainha da dança) m'a fait penser à celle de Maurice Deebank.
La collaboration entre Irmão Victor et Pop Supérette s'est poursuivie puisque, en 2019, l'album suivant Mariposário a aussi été publié par le label, en CD, et enregistré en partie en France, où Marco Benvegnù a séjourné un moment. Je regrette de ne pas avoir vu Irmão Victor en concert à ce moment-là. Espérons que l'occasion se représentera.
Irmão Victor, Diogenes basegio, en direct pour Wah Wah - One Take.
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