24 décembre 2013
JULIAN COPE : Eve's volcano (Covered in sin)
Acquis neuf d'une manière ou d'une autre en 1987 ou 1988
Réf : 12IS 318 -- Edité par Island en Angleterre en 1987
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Eve's volcano (Covered in sin) -- Almost beautiful child (I & II) -/- Pulsar N.X. (Live) -- Shot down (Live)
C'est le troisième single qui a été extrait de Saint Julian. A ce moment-là, l'album avait connu un grand succès mais les deux singles World shut your mouth et Trampolene ne s'étaient pas vendus autant que Julian Cope et son nouveau label Island l'avaient espéré. Dans son livre Repossessed, Cope explique qu'il se doutait que ce single se planterait (ce fut le cas) et qu'il avait surtout profité de l'occasion pour, avec son manager Cally, recréer pour le tournage de la vidéo un cinéma drive-in à l'échelle avec des modèles réduits de voitures.
Il faut dire qu'Eve's volcano, avec ses allusions sexuelles pas toutes métaphoriques, n'est pas une chanson très intéressante. Avec les "Bababa lalalalala" et les "Doo doo doo doo doo", on dirait surtout un exercice de style pour recréer un tube façon Teardrop Explodes. Sauf que Cope avait fait beaucoup mieux dans le passé. Là, il y certes une grosse production, mais c'est plutôt un défaut, et surtout, la chanson manque d'allant, un comble pour une chanson pop.
Les deux parties d'Almost beautiful child sont co-signées et produites par Double DeHarrison, qui n'est autre qu'un pseudonyme utilisé par Cope quand il jouait des claviers car il ne trouvait pas cool de s'afficher comme jouant de ces instruments. On est dans un style de musique d'illustration sonore, presque entièrement instrumental. Mon passage préféré se situe à la fin de la première partie, avec de l'orgue qui me rappelle fugitivement l'ambiance du premier album solo, World shut your mouth.
Les deux titres de la face B ont été enregistrés lors d'un concert organisé le 23 janvier 1987 au Westminster Methodist Central Hall de Londres pour le tournage d'une émission spéciale de la BBC 2.
Pulsar est l'un des bons titres rock de Saint Julian. Je ne sais pas pourquoi cette version en public, qui restitue assez bien l'ambiance des concerts de Cope à cette époque, s'est vue ajoutée "n. x." à la fin du titre. Shot down, également présent sur Saint Julian, a été composé par Julian Cope en s'inspirant à la fois d'Alice Cooper et de The Sonics. Cette description conviendrait pourtant mieux à Pulsar. Là, on en a droit à une version avec la batterie mixée très en présent et les guitares bizarrement très en retrait.
On le comprend à la lecture, ceci est loin d'être l'un des meilleurs disques de Julian Cope. Et moi non plus, je ne me faisais aucune illusion à son sujet quand je l'ai acheté. En fait, la seule raison qui m'a décidé à me procurer ce disque à l'époque, c'est la reproduction au dos de l'affiche du concert, où il est précisé en petit : "Supported by 'Biff, Bang, Pow". Or, j'étais alors le conseiller très spirituel d'Alan McGee, presque un membre honoraire de Biff, Bang, Pow !, qui venait de sortir l'album The girl who runs the beat hotel, le single Someone stole my wheels et bientôt même The whole world is turning Brouchard !.
Le 23 janvier 1987, je n'étais malheureusement pas à Londres. J'étais tranquillement à la maison à Reims. Deux jours plus tard, Alan m'appelait de Cannes, où il était pour le MIDEM, probablement la première fois qu'il participait à une de ces grandes foires commerciales. Le 10 février, on se retrouvait à Paris où Alan était à la fois pour discuter de l'ouverture d'une filiale française de Creation et pour tenter de signer The Jazz Butcher à l'issue de son concert au Rex. Et le 20 février, Biff, Bang, Pow ! entamait à Bruxelles une tournée européenne en première partie de Felt. Pour ceux que ça intéresse, Alan vient de sortir son autobiographie, Creation stories.
Je ne sais pas si c'est à l'occasion du concert de janvier 1987 ou avant qu'ils ont eu l'occasion de faire connaissance, mais pour sa tournée française de février 1988, Biff, Bang, Pow ! comptait un nouveau membre aux claviers, Joss Cope, le petit frère de Julian, qui joue sur plusieurs albums du groupe à partir de Love is forever.
Les quatre titres de ce maxi ont été inclus en 1997 sur la compilation The followers of Saint Julian.
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