09 avril 2009

GEESHIE WILEY : Last kind words

Acquis par correspondance chez Archive.org aux Etats-Unis en avril 2009
Réf : 12951 -- Edité à l'origine par Paramount aux Etats-Unis en 1930
Support : 2 fichiers MP3
Titres : Last kind words -- Skinny legs blues

L'an dernier, j'ai levé l'oreille à l'écoute du dernier titre d'une compilation du magazine Mojo, réalisée autour des goûts de Paul Weller. Il s'agissait de Take your burden to the Lord and leave it there, une sorte de gospel blues où le chanteur Washington Phillips était accompagné par un instrument au son cristallin, une sorte de cythare apparemment. Je suis tombé de ma chaise quand j'ai vu le copyright sur le disque : 1927 ! J'ai même cru à une erreur tellement je ne m'attendais pas à apprécier autant un enregistrement aussi ancien, pour ses qualités propres, pas pour son aspect historique.
La même chose s'est passée tout récemment, quand Philippe R. m'a conseillé de jeter l'oreille que j'avais rabaissée sur Last kind words de Geeshie Wiley. C'est un enregistrement beaucoup plus récent, puisqu'il est de 1930 (!), mais qui lui aussi me plait profondément.
Dans les notes de pochette de la compilation Mississipi masters (qu'on peut lire sur cette page consacrée à une discographie illustrée de Geeshie Wiley), Don Kent explique que les paroles doivent remonter à la la fin de la première guerre mondiale (Le premier couplet donne à peu près ça : "Les derniers mots gentils que j'ai entendu mon père prononcer, Si je meurs, si je meurs, dans la guerre allemande, Je veux que tu envoies mon corps, que tu l'envoies à ma belle-mère" !). Il explique aussi avec plein de termes techniques que l'arrangement de guitares (Geeshie est acccompagnée par une autre guitariste, Elvie Thomas) est l'un des plus imaginatifs de son époque, mais peut-être aussi l'un des plus archaïques.
Archaïque, je ne sais pas, je lui fais confiance s'il le dit. En tout cas, l'ensemble sonne tout sauf archaïque à mes oreilles (qui ont retrouvé leur place) et je peux écouter la chanson en boucle et l'apprécier toujours autant à chaque fois.
Je n'avais jamais entendu parler de Last kind words, mais c'est un titre réputé, qui passe notamment dans le documentaire consacré par Terry Zwigoff à Robert Crumb en 1994, et qui a été repris par David Johansen sur son album Shaker et dans le film Seaching for the wrong-eyed Jesus.
La face B du 78 tours original, Skinny legs blues, est un blues de grande qualité, mais moins surprenant car beaucoup plus classique dans sa facture et son arrangement.
Encore quelques années, et j'écouterais peut-être des transcriptions de cylindres des années 1910 avec la version originale des paroles de Last kind words...

Last kind words :

Skinny legs blues :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

très coul, l'idée de ton blog, gringo!
http://presque-fameux.over-blog.com/