11 juin 2017

SURPRISE-PARTIE CHEZ MES VOISINS


Acquis sur le vide-grenier de Vermand le 16 avril 2017
Réf : CLVLX 140 -- Édité par Vogue en France en 1967
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Après la compilation Rock of the 80's, voici un autre des cinq 33 tours achetés pour 2 € à Vermand en avril dernier.
J'ai déjà plusieurs compilations Vogue dans cette veine, dont Voulez-vous venir en surprise-partie avec moi ?, achetée il y a déjà presque dix ans, mais je n'avais pas encore celle-ci, qui était en parfait état, avec un programme assez alléchant. On va en faire le tour.

Les têtes d'affiche
Il y a quelques titres de Petula Clark que j'aime bien, dont sa reprise des Kinks Un jeune homme bien, mais C'est ma chanson, c'est vraiment de la variété sans intérêt.
Les cactus de Jacques Dutronc, c'est par contre un excellent classique de la chanson-rock française de ces années-là.
Je n'adore pas tout des très nombreux 45 tours de Françoise Hardy des années 1960, mais Si c'est ça, avec un accompagnement à la guitare acoustique, est très bien et donc plutôt dans le haut du panier.
Au moment de Je l'appelle Cannelle, une chanson que j'ai connue par une reprise des Lolitas, Antoine, en mode Charleston/Nouvelle Orléans, était déjà au-delà de sa bonne période, qui n'a décidément pas duré longtemps.
Il y a vingt ans, je suppose que la majorité d'entre nous ne connaissait pas Clothilde, même si l'excellente La queue du chat a eu suffisamment de succès pour que plusieurs passages télés ou Scopitone soient tournés à l'époque. Mais depuis il y a eu des compilations, et même une réédition de ses deux EP chez Born Bad, et cette chanson aux paroles drôles et cruelles, avec ses arrangements très réussis, dont un violon qui imite le miaulement du chat, est en passe de devenir un classique. Allez, "On remet ça parce que c'était joli", et parce que c'est une réussite. Un des meilleurs titres de ce disque.
Sans être génial, Je chante pour moi de Sullivan est agréable et parfaitement dans l'air du temps.

La déception
Une des principales raisons pour acheter ce disque, c'était la présence d'un titre de The Kinetic. Un obscur groupe psychédélique, dont le guitariste était Bob Weston (qui a joué plus tard avec Fleetwood Mac) et qui a eu droit à une peinture de la pochette de son EP Suddenly tomorrow dans l'Avis aux inventeurs d'épaves de Pascal Comelade. Je sais bien que ce n'est qu'une face B de cet EP, mais Time of season (rien à voir avec la chanson des Zombies) m'a déçu car c'est un titre lent qui n'est que très légèrement psyché. J'en attendais beaucoup mieux.

Les découvertes
Je n'attendais absolument rien du titre du Trio Athénée, d'autant que je les confondais avec Les Athéniens, qui ont accompagné Nana Mouskouri. Mais jamais je n'aurais pensé que Chez les grecs (Oyez-les !), une face B de leur EP Quand il fait chaud (Caliente), pourrait être ce petit bijou délirant d'humour polyglotte, avec même de la fuzz. La bonne surprise de l'album.
Je ne connaissais pas du tout Eddie Lee Mattison (Roy Edwards de son vrai nom). Son Take your time est un titre Rhythm and Blues d'excellente facture, une de ces obscures pépites recherchées par les fans de Northern Soul.
Sur Les Fauves, Cléo chante avec une diction à la Dutronc. Ce n'est sûrement pas un hasard car, sur le même EP, elle interprétait Et moi, et toi, et soie, en référence à Et moi et moi et moi bien sur et sur une musique de Dutronc. Pas mal du tout.

Les autres
Ce n'est pas vraiment mon truc, mais Muriel Boreen avec Bientôt vingt ans (son seul 45 tours, orchestre dirigé par Jean-Claude Vannier) et Liz Sarian avec On s'aime, avec des échos de Patricia Carli, font partie de ces nombreuses chanteuses que Vogue a tenté de lancer et, dans le style, ces deux chansons sont tout à fait correctes.

En résumé, ce disque est sûrement un bon reflet de la production pléthorique de Vogue en 1967. A 40 centimes c'est une bonne affaire. Chez Discogs, il faudrait dépenser en moyenne 300 € pour s'offrir les 45 tours originaux de Clothilde, Cléo, Muriel Boreen, Eddie Lee Mattison et The Kinetic !

Le disque peut être téléchargé chez Doc Over Blog.




Jacques Dutronc, Les cactus, en direct dans l'émission Rendez-vous au bowling de la Radio Télévision Suisse, en 1966.






Antoine, Je l'appelle Cannelle, avec la participation d'Henri Salvador.

3 commentaires:

Kevin du 77 a dit…

Hello Pol !

Je vais regarder pour Jouvin, as-tu repéré d'autres morceaux d'intérêt chez lui ? Je cherche du coté des orchestres français en ce moment (il y a de super trucs chez Paul Mauriat et dans le genre plus ancien j'aime beaucoup certaines choses de Migiani).

Je lis aussi très régulièrement tes articles et l'un d'entre eux m'a fait le même effet que toi (un disque que je pensais avoir évoqué), celui de Space Art avec "mélodie moderne" que j'aime beaucoup !

Par ailleurs je te confirme que ce morceau du Trio Athénée est super :)

Pour Antoine, en creusant on trouve pas mal de bons morceaux mais effectivement (et comme pour Dutronc d'ailleurs) surtout sur la période 1966/1967:
Un éléphant me regarde, le marchand de sable, Métamorphose exceptionnelle...

J'ai un petit faible pour sa version de "pop corn" parce qu'elle est franchement stupide mais j'en conviens c'est un gros plaisir coupable (après je ne sais pas si sa version vaut celle de Matt Camison dans le genre "WTF" )

Pol Dodu a dit…

Salut Kevin,
Pour Dutronc, je dirais que la bonne période a duré au-delà de 1967, jusque 69 au moins. Après, il faut trier sévère.
Pour Jouvin, les reprises des Beatles ou des Stones, ou des titres un peu rock qu'on aime bien, peuvent être intéressantes de manière générale.
Sinon, je reviens souvent vers "Histoire d'un amour", "Garde-moi la dernière danse" (https://www.youtube.com/watch?v=RPvIrMGOcBE) ou "A tout casser".
Après, il faut picorer suivant les disques et les périodes, sachant que, là aussi, passé 66-67 c'est une autre époque !

Kevin du 77 a dit…

Hello !

(Alexandre en réalité :) )

Personnellement Dutronc après 67 je "picore", il y a effectivement de super morceaux ("le responsable", "je suis content" etc.) je trouve que le ratio bons morceaux/mauvais morceaux s'inverse par rapport aux premiers EPs.