23 octobre 2010
ELVIS COSTELLO AND THE ATTRACTIONS WITH THE ROYAL GUARD HORNS : Party party
Acquis neuf je ne sais plus où fin 1982 ou début 1983
Réf : AMS 8267 -- Edité par A&M en Angleterre en 1982
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Party party -/- Imperial bedroom
Il y a vingt-cinq ans, je m'étais précipité sur la première édition anglaise de Less than zero, le roman de Brett Easton Ellis dont le titre reprend celui de la chanson d'Elvis Costello, éditée en 1977 en face A de son premier 45 tours et sur le premier album, My aim is true. Une paire de lunettes à la Elvis était même bien en vue sur la couverture.
J'avais moyennement apprécié le livre à l'époque. Je ne l'ai jamais relu depuis, ni aucun autre d'Ellis et je n'ai pas l'intention de lire le tout dernier, qui caracole en haut de liste des meilleures ventes françaises et qui est une sorte de suite de Less than zero, avec les mêmes personnages.
N'empêche, j'ai quand même eu un petit coup au coeur l'autre jour en lisant dans Le canard enchaîné la traduction en français des paroles de Beyond Belief, les premières de l'album Imperial bedroom d'Elvis Costello, qui donne son titre au nouveau roman de Brett Easton Ellis. En français, ça donne Suite(s) impériale(s).
C'est paradoxal, mais je n'ai jamais trop apprécié l'album Imperial bedroom, dont je trouve la production et les arrangements trop emberlificotés, mais quand je regarde la liste des titres je me rends compte que j'en aime la grande majorité ! Parmi ces chansons, on trouve Almost blue, qui ne figurait pas sur l'album du même titre paru l'année précédente, mais pas Imperial bedroom, qui ne verra le jour que quelques semaines après l'album, en face B du maxi Man out of time, avant d'être à nouveau mise quelques mois plus tard en face B de ce 45 tours Party party.
Sur le maxi, la chanson était correctement créditée à Napoleon Dynamite & The Royal Guard (Costello entamait alors sa phase de pseudonymite aigüe), un nom derrière lequel on trouve le seul Elvis Costello qui chante, joue de la basse et des claviers accompagné seulement d'une boite à rythmes. Quand on entend ce petit bijou, on se dit qu'il n'avait pas besoin des Attractions pour enregistrer son album, et encore moins d'un orchestre de quarante musiciens !
Ce n'est pas le genre de paroles de Costello avec quatorze niveaux de sens et de contre-sens, mais j'ai quand même un petit doute de compréhension. Si dans la première partie de la chanson il semble évident qu'il est question d'une nuit de noces dans la fameuse suite impériale, on se demande par la suite si c'est bien le marié qui est avec la jeune épousée, surtout quand il est question du témoin qui se sauve en douce de la chambre nuptiale.
Il y a pas mal de jeux sur les sonorités, un peu comme dans New Amsterdam mais sur un rythme beaucoup plus relâché. Le rejet de "suite" de la fin du couplet au début du refrain me fait beaucoup d'effet. On note d'ailleurs, sûrement pour renforcer l'effet de sophistication, une forte utilisation de mots français, puisque "boudoir" rime avec "bonsoir" et que la chanson se termine sur un "Au revoir".
La chanson Imperial bedroom a été reprise dès 1987 sur la compilation Out of our idiot et elle est en bonus sur toutes les rééditions de l'album. Ce n'est pas le cas de Party party, écrite pour la bande originale du film du même titre (ce qui explique la sortie du disque chez A&M et non chez F Beat, son label de l'époque), qui ne figure sur aucune compilation ou réédition d'Elvis, même pas sur les rééditions double CD de son oeuvre qui ont pourtant raclé tous les fonds de tiroir disponibles. La seule exception, pour ne pas trahir la vérité historique je présume, est le volume 2 des coffrets de réédition des singles en CD.
Ce bannissement s'explique par le fait qu'Elvis Costello aurait renié cette chanson, estimant en réponse à une question du journaliste Danny Baker que c'est la pire qu'il ait jamais sortie. Malheureusement, ce jugement me parait exagéré. Cette chanson n'a certes rien de génial, les paroles comportent au moins un couplet ridicule ("The doors and the window frames are by Pablo Picasso, The party decorations owned by Michelangelo, The fine music that you hear is by Stravinsky, With overall design by Leonardo daVinci") et Costello a l'air enrhumé, mais le rythme est enjoué et les Royal Guard Horns (Gary Barnacle au saxophone et Annie Whitehead au trombone) sont efficaces et bien mis en valeur. Bref, je n'ai pas fait l'effort d'aller le réécouter, mais je suis bien certain qu'il y a, sur Goodbye cruel world par exemple, des chansons bien plus mauvaises que Party party.
PS : En 1989, en bonus de son album Flowers in the dirt sur lequel il a collaboré pour la première fois avec Costello, Paul McCartney a inclus un single intitulé Party party, mais cette chanson n'a rien à voir avec celle de Costello et Elvis n'a pas participé à son enregistrement...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Amusant. Je me dis, alors que je suis en train d'écouter National Ransom", le nouvel album d'Elvis Costello, "tiens, allons faire un petit tour sur Blogonzeureux". Et notre Pol nous présente "Party Party".
J'aime bien ce genre de coïncidences.
Charlie,
Et t'aimes bien "National ransom" ? Ça fait longtemps que je n'achète plus les disques de Costello, mais j'avais écouté plusieurs de "Sugar, profane & sugar cane" qui m'avaient bien plu.
Je ne suis jamais vraiment rentré dans "Sugar ...". Celui-ci présente des ryhtmes, disons, plus variés, donc quelques rocks bien sentis. J'accroche bien, mais ce n'est que la première écoute ...
Enregistrer un commentaire