23 décembre 2009

THE RESIDENTS : Duck stab !


Acquis au Festival des Musiques de Traverses à Reims vers 1983
Réf : RR1177-STK/A -- Edité par Ralph aux Etats-Unis en 1978
Support : 33 tours 17 cm
7 titres

C'est sûrement Dorian Feller qui le premier m'a donné l'occasion d'écouter les Residents. Il m'avait d'ailleurs aussi donné une pochette vide de l'album Not available, héritée de ses activités de distributeur en France de Recommended Records, qui a longtemps orné le manteau de cheminée de ma chambre à coucher. (C'est pourquoi j'avais ce titre bien en tête quand j'ai nommé l'une des collections de Vivonzeureux! Records).
Dans ce que Dorian m'avait prêté ou fait écouter, il y avait probablement l'album Duck stab/Buster & Glen, présenté comme la compilation de deux EP, Duck stab !, c'est celui-ci, qui était effectivement sorti, et Buster & Glen, donc, qui est censé avoir été un projet de EP, jamais effectivement diffusé. Parait-il que c'est la mauvaise qualité de son du EP (17 minutes de musique sur un petit disque à la vitesse de 33 tours par minute) qui a précipité la décision de le rééditer, remixé et remasterisé au passage. Par la même occasion, l'ordre des titres a été modifié, et le "tube" du disque, Constantinople, s'est retrouvé en premier.
Constantinople, c'est d'ailleurs l'une des deux raisons qui m'ont décidé à acheter cet EP sur l'un des stands de disquaires qu'on trouvait chaque année à la Maison de la Culture André Malraux de Reims pendant les quatre jours que durait le Festival de Musiques de Traverses. J'avais été très surpris qu'un vendeur propose ce disque, neuf (il était encore sous cellophane) et à un prix tout à fait correct. Inutile de préciser que j'ai rarement vu ce disque en vente ailleurs depuis.
L'autre raison, c'est l'objet lui-même. J'ai toujours beaucoup aimé les EP 17 cm, et celui-ci, avec sa pochette ouvrante et les paroles au dos, en est un très beau spécimen.
Ce disque est généralement présenté comme l'un des plus faciles d'accès des Residents. Et c'est vrai que les titres sont courts, plutôt mélodiques et avec un chant assez compréhensible. Bref, c'est presque de la pop ! Mais c'est du Residents quand même et, comme il s'agit de l'un de leurs disques sur lesquels il est invité, on est en fait assez proche dans l'esprit de la réussite qu'est Chewing hides the sound, le premier album de Snakefinger, paru l'année suivante.
Je ne sais pas vous, mais moi je ne connais que deux chansons qui ont Constantinople dans leur titre. Alors quand j'entends celle des Residents ("Here I come Constantinople, I am coming Constantinople, Here I come"), je ne peux que penser à celle de They Might Be Giants, Istanbul (Not Constantinople), sortie seulement en 1990 mais qui est une reprise d'un titre des Four Lads de 1953. Les deux chansons ne se ressemblent pas vraiment mais il n'est pas impossible que les Residents aient eu la plus ancienne en tête quand ils ont fait la leur.
Trois des quatre morceaux de la face B ont d'ailleurs des titres avec des références explicites à la musique : Bach is dead, Elvis and his boss et The booker tease. Ce dernier est bien sûr un instrumental, mais on n'y entend pas le son d'orgue caractéristique de Booker T, ce serait trop facile pour les Residents, mais la rythmique me rappelle quand même celle de tubes des MGs comme Green onions.
Avec Constantinople et The booker tease, mon titre préféré est Laughing song, qui ouvre cette édition originale de Duck stab !. On a l'impression d'entendre des échantillons de musique orientale et la bande-son d'un dessin animé du début des années 30, sans parler du rire qui donne son titre au morceau. Là encore, on est très proche dans le son et dans l'esprit des enregistrements sortis sous le nom de Snakefinger, produits et interprétés avec les Residents.

Duck stab est actuellement disponible en CD, augmenté des 7 titres de Buster & Glen qui figuraient sur le 33 tours de 1978 et de 4 bonus.

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