17 mai 2020

MONGUITO SANTAMARIA : Hey sister


Acquis à la Bourse BD Disques d’Épernay le 8 mars 2020
Réf : 116.502 -- Édité par DiscJockey en France en 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Hey sister -/- Work out

Depuis quelques années, l'association BD-Bulles organise une bourse BD-Disques à Hautvillers pour aider à financer son événement principal, le Festival de BD d'Hautvillers. J'y ai déjà fait quelques bonnes trouvailles (Nits, Ray Charles, Brassens).
En 2020, ils ont décidé de doubler la mise en organisant une deuxième bourse aux Palais des Fêtes d’Épernay. Elle a pu se tenir, mais de justesse. Ce dimanche-là, on commençait à parler de l'interdiction des rassemblements de plus 1000 personnes (la décision a été prise le lendemain), mais on n'imaginait pas l'ampleur de ce qui allait suivre. Toujours est-il que c'est la dernière fois où j'ai pu chiner des disques avant le confinement et, hors Emmaüs ou ressourcerie, je ne sais pas si j'en aurai beaucoup l'occasion pour le reste de cette année. Pas question en tout cas pour l'instant de compter sur les vide-greniers pour ça. Et le festival de BD 2020 a malheureusement dû être annulé.
Et il se trouve que, pour moi qui suis à la recherche du disque intéressant pas cher plutôt que du collector hyper coté, j'ai plutôt fait de meilleures affaires que d'habitude à cette bourse, puisque j'en suis revenu avec 11 45 tours que j'ai payés de 1/3 à 2 €.
Celui-ci, je l'ai trouvé à l'un des derniers stands que j'ai visités, au moment où j'allais repartir. D'habitude je ne m'y arrête pas puisque c'est celui d'un vendeur professionnel, visiblement très apprécié, qui a un très grand stand d'albums très recherchés, dont une bonne partie, signe des temps, sont plutôt des rééditions que des originaux. Mais pour la première fois cette année il avait disposé deux boites de 45 tours sur son stand, à 2 € ou à 1 € les deux, et j'en ai choisi trois.
Le premier, à 2 €, c'est l'EP quatre titres de Wire qui était glissé en 1979 dans les premiers exemplaires de leur album 154. J'ai racheté l'album il y a une bonne trentaine d'années dans une autre bourse aux disques à l'ami Philippe R., mais ce chenapan n'avait pas pensé au préalable à y glisser l'EP qui était rangé avec ses 45 tours. Mon exemplaire est désormais complet !
Pour les deux autres, j'ai fait un lot à 1 € avec une version reggae d'Eleanor Rigby par Bernie Lyon et ce 45 tours de Monguito Santamaria.
Pour ce qui est de la musique latino/afro-cubaine, je suis assez sélectif. J'achète quelques disques au feeling, mais pas tout. Là, ce qui m'a décidé, outre que le disque et sa pochette étaient comme neufs, c'est le petit texte de Jacques Barsamian qu'on trouve au dos de la pochette :

"Après le "Tamla Motown sound" et le "Stax sound", voici une nouvelle sonorité, le "Latin soul" qui vient d'obtenir un premier succès avec "SOUL DRUMMERS" de Ray BARRETTO, chef d'orchestre et musicien très demandé dans les studios d'enregistrement aux États-Unis.
Ce son est à dominante de Soul music avec des pointes de Jazz et des sonorités Afro-cubaines dans lequel les instruments à percussion : conga, bongo, timbales sont particulièrement mis en valeur.
Le chef d'orchestre et pianiste, MONGUITO SANTAMARIA, natif de La Havane, bien qu'il ne soit âgé de guère plus de 21 ans, est également hautement considéré par les critiques musicaux d'Outre-Atlantique. Nul doute que son disque suivra le chemin tracé par le "Soul Drummers" de Ray BARRETTO."
Jacques BARSAMIAN (Revue ROCK & FOLK)

Pour un disque daté d'avril 1969, ça donnait envie. Sur le rond central on trouve un autre argument de vente,"A. Fania Records" (sic), que Barsamian ne mentionne pas, sûrement parce que la très bonne réputation de ce label New Yorkais n'était pas encore faite en France à cette époque.
Un lien très fort est fait dans ces notes de pochette avec le Soul drummers de Ray Barretto. Ce lien est encore renforcé avec le choix d'une pochette quasiment identique à celle de Ray Barretto, un disque sorti seulement deux mois plus tôt sur le même label :



Monguito Santamaria est donc associé au Latin Soul. Une autre façon de décrire sa musique, qui donne encore plus envie de danser, c'est le Boogaloo, un genre auquel les deux très courts titres de ce 45 tours se rattachent.
Hey sister débute dans un style purement afro-cubain, avec du piano, qui est l'instrument de Monguito Santamaria. Mais ensuite la basse et les cuivres font très rhythm and blues. Le chant aussi, avec les "Gotta gotta gotta" répétés par le chanteur Ronnie Marks dans les deux titres,  qui rappellent Otis Redding.
En face B, Work out est dans une veine tout à fait similaire. Bizarrement, quelque chose dans le "You gotta work out" du refrain me fait penser à un titre de Devo (!), mais je n'ai pas poussé plus loin mes recherches et je ne pense pas que c'est au très tardif Watch us work it que je pense.
Monguito Santamaria a sorti trois albums remarqués sous son nom de 1968 à 1970, un autre en 1974 et puis plus rien. Je n'ai pas trouvé d'informations détaillées sur sa biographie, mais il a dû se passer quelque chose. La seule information qu'on trouve, c'est qu'il est le fils du cubain Mongo Santamaria, lui-même un percussionniste joueur de conga et chef d'orchestre très réputé.

Un bon disque, donc, que je suis bien content d'avoir trouvé. J'imagine que le vendeur professionnel n'avait pas vérifié toutes les cotes de ses 45 tours avant de les "solder" : celui-ci se vend plusieurs dizaines d'euros en moyenne. Ce qui, comme souvent, n'a pas vraiment de sens puisqu'on trouve à un prix relativement modique des exemplaires de l'album Hey sister, qui n'a jamais été édité en France.


La pochette de l'album Hey sister, qui contient les deux faces de ce 45 tours.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On peut aussi citer les barkays et soul fingers, c'est du même tonneau, bonne pioche senor dod'