29 octobre 2015

"TENNESSEE" ERNIE FORD : 16 tons


Acquis sur le vide-grenier de la F.C.P.E. à Ay le 28 juin 2015
Réf : EAP 1-693 -- Edité par Capitol en France en 1956
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Sixteen tons (Seize tonnes) -- River of no return (La rivière sans retour) -/- You don't have to be a baby to cry -- Give me your word

Il y a pile dix ans aujourd'hui, je publiais ma première chronique sur ce blog.
Quand j'ai eu cette idée de me lancer dans le récit de ma collection de disques, j'ai tout de suite su que j'avais de la matière pour tenir un bon bout de temps. C'était aussi un bon moyen de partager à nouveau une passion pour la musique, en complément de mon webzine, quelques années après avoir arrêté de produire des émissions de radio.
Initialement, je pensais surtout raconter des souvenirs et anecdotes à propos des disques que j'avais depuis longtemps, mais j'avais aussi noté que, depuis deux ou trois ans, j'avais pris l'habitude de rechercher des informations en ligne sur les disques que je venais d'acheter. Mais je les oubliais aussi vite et, quelques semaines ou mois plus tard, je me retrouvais à rechercher les mêmes informations ou à essayer désespérément de retrouver le nom mentionné sur un site que j'avais visité : le blog me sert aussi de béquille mémorielle.
Donc, c'est un peu une surprise pour moi, mais je pense que la majorité des plus de 1200 disques chroniqués est entrée dans ma collection dans les dix dernières années. Le blog influence d'ailleurs de plus en plus ma politique d'achat : je recherche encore plus qu'avant les éditions un peu particulières ou les disques avec un arrière-plan un peu original car c'est de ceux-là que j'ai envie de parler.
Dans cette optique, je reste très satisfait dix ans plus tard du choix que j'ai fait pour la toute première chronique. J'avais soigneusement évité de prendre un disque d'un de mes artistes ou genres fétiches : pas de Creation, de Jonathan Richman, de New wave ou de Lewis Furey. Non, j'ai pris un disque de country, un 45 tours EP sorti uniquement en France, avec une photo de pochette d'un photographe réputé, Jean-Pierre Leloir. Le chanteur, Tennessee "Ernie" Ford était plutôt ringard, mais il s'agissait du réenregistrement en 1965, dix ans après l'original, de son plus grand tube, 16 tons, dans une version plus "rock".
Eh bien, puisque qu'on fait un retour de dix ans en arrière, on va le faire aussi avec les enregistrements de "Tennessee" Ernie Ford, puisque j'ai sélectionné aujourd'hui cet enregistrement original de 16 tons, sorti initialement en 1956.
J'ai trouvé ce disque en juin dernier à Ay, comme l'African Jazz et le Blind Willie Dunn's Gin Bottle Four, et lui aussi a appartenu à un certain Ahr.
16 tons est éternellement associée à Ernie Ford. Je savais qu'il n'avait pas écrit cette chanson, mais j'avais oublié que c'est Merle Travis qui est crédité comme auteur, et j'ai découvert en préparant cette chronique que Travis l'avait même enregistrée, dès 1947, sur l'album Folk songs of the hills. Et, comme c'est souvent le cas avec la paternité des chansons folk, celle de 16 tons est disputée. George Davis l'aurait écrite dès les années 1930 sous le titre Nine-to-ten-tons. Il en a finalement enregistré une version en 1966.
La version de 1956 d'Ernie Ford, celle qui a été un tube énorme, a quand même quelque chose en plus que ces versions folk, dans l'orchestration et dans le claquement de doigts, une idée de Ford. Celle de 1965 reste peut-être ma préférée.
En France, c'est Armand Mestral qui a enregistré la version la plus connue, avec cette particularité fascinante : sur les pochettes il a la même horrible petite moustache fine qu'Ernie Ford. Il a la voix aussi grave, mais un style bien plus opératique. Et surtout, dans les paroles, presque plus rien sur le quasi-esclavage, en tout cas l'exploitation économique, subie par les mineurs. Le vers essentiel, "Je dois mon âme au magasin de la compagnie minière" a été complètement occulté dans la traduction.
J'ai ce disque d'Armand Mestral, mais je me le garde pour l'instant. Qui sait ? Je manquerai peut-être d'idée de chronique dans dix ans...



3 commentaires:

Monsieur Vinyle a dit…

Salut
J'ai un petit blog stoppé il y a ... que je viens juste de recommencer avec ce titre mais avec une curiosité:
http://monsieurvinyle.blogspot.fr/
Merci pour tes écrits réguliers même si je n'interviens jamais (je ne suis pas trop new wave).

Pol Dodu a dit…

Salut Monsieur Vinyle,
Merci pour ton message.
Je ne connaissais pas du tout ton blog, et donc pas du tout ton billet sur "16 tons".
J'ai écouté très attentivement la version de Rex Turner. Contrairement à ce que le gars qui a mis le titre en ligne et toi-même semblez penser, je ne pense pas que c'est la version d'Ernie Ford. C'est une juste une copie beaucoup plus proche de l'original que ce qu'on entend d'habitude, éditée bien sûr pour récupérer quelques miettes de l'immense succès commercial d'Ernie Ford.

Monsieur Vinyle a dit…

C'est un fait étrange mais plus j'écoutais les 2 versions, plus je les trouvais semblables, à part quelques différences sur le timbre de voix, que je mettais sur le compte d'une vitesse différente (ou éventuelle équalization). Il y a oui en fait quelques différences mais l'accompagnement est je pense le même à part la toute fin.
Merci d'avoir redressé ma route ;-)