22 septembre 2019

GILIA GIRASOLE ET RAY BORNEO : Stregata stragato


Acquis par correspondance via Bandcamp en septembre 2019
Réf : [54002] -- Édité par Petrol Chips en France en 2019
Support : CD 12 cm
14 titres

Depuis que l'ami Gontard ! m'a parlé de lui et de son projet Lomostatic, je surveille d'assez près la production effrénée de Ray Borneo et de son label Petrol Chips. J'ai notamment apprécié ses collaborations avec les chanteuses Brisa Roché pour le projet 8 et Vestale Vestale pour l'album Pour adultes et adolescents.
Alors, quand s'est annoncé cet album de Gilia Girasole et Ray Borneo, avec en plus la participation de l'ami Noël Belmondo (alias Henri Bingo, de Bingo Bill Orchestra, des Chicken Belmondos, des Frères Nubuck et de Gontard !), je l'ai commandé les oreilles fermées et mon exemplaire est arrivé très vite.
En plus, je trouve très réussie la pochette, avec son lettrage art déco et ses visuels dérivés d’œuvres de Martine Bey.
Ça n'a rien à voir je sais, mais la connexion italienne m'a évidemment fait penser, pour rester dans la galaxie Nubuck, à l'album instrumental Le Rital et la gamine de Rémy Chante (alias Chevalrex).
Je ne connais pas l'italien, mais je n'ai pas eu besoin d'un dictionnaire pour établir que "Girasole" signifie "Tournesol". Par contre, même en en consultant un, je ne suis pas sûr d'avoir trouvé une traduction adéquate pour le titre de l'album. Peut-être Ensorcelée ensorcelé ?
Il y a du beau monde pour accompagner Gilia sur ce disque : pas juste les claviers de Ray Borneo, comme sur d'autres productions du label, mais aussi basses, guitares, batteries et percussions, des cuivres, des chœurs et des claquements de mains.
L'album est court et c'est très bien ainsi, avec 14 titres dont 2 instrumentaux plus une virgule musicale insérée à la fin de deux titres, le tout bouclé en juste 30 minutes.
C'est généralement bon signe : j'avais quelques titres préférés à la première écoute, pas parmi les tous premiers de l'album, et je me suis aperçu aux écoutes suivantes que j'en avais d'autres, ou que ceux qui me plaisaient un peu moins la première fois me plaisaient bien quand même. Au bout du compte, c'est un disque que j'apprécie vraiment beaucoup, et dans son ensemble.
Le premier titre est une bonne introduction à l'album. L'instrumentation est des plus dépouillées, mais j'ai remarqué particulièrement la ligne de basse, ce qui ne m'arrive pas souvent. Le chant parlé en italien (sur un texte de Pier Paolo Pasolini de 1957, Les pleurs de l'excavatrice) et l'accent m'ont fait penser aux enregistrements de Pascal Comelade avec le poète Enric Casasses.
Après ça, s'enchaînent toutes une série de chansons réjouissantes avec des textes frais, signés en collaboration par Ray Borneo, Noël Belmondo, Gilia Girasole et Nicolas Burtin, qui nous content les aventures de Gilia. On commence avec Oublie-moi ("Écoute, je suis têtue, alors tais-toi ! Toi, qui es-tu pour me parler comme ça ?") et Quelle élégance ! ("Voilà que je monte sur mon vélo. J'aurais dû m'y prendre plus tôt. A cette heure il n'y a que des pélos. En plus j'ai mis une mini-jupe. Vont encore m'insulter de pute".).
Après, Dimmi chi sono m'a rappelé Les Frères Nubuck à leur plus pop. Et ça continue comme ça : j'aime aussi beaucoup Brindille, La réclame et Les gens sont dégoûtants, avec son orgue. A plusieurs reprises, certaines ambiances m'ont évoqué Melody Nelson mais, à l'écoute de Trois fois rien, c'est aux expériences pop d’Étienne Charry que j'ai pensé, notamment les groupes virtuels de son projet Catalogue, dont fait partie Ernie Motka.
Ceci n'est pas une chanson en est une, bien sûre, et très réussie. L'album ne faiblit pas sur la fin, avec encore notamment Proche et Terrifique.

Après un premier concert en juillet à Valence, Gilia et sa bande seront à Lyon le 10 octobre. J'espère qu'ils auront un jour l'occasion de venir jusqu'au nord de la Loire.







1 commentaire:

Anonyme a dit…

oui c'est très bien, ça fait du bien d'entendre ça. J'aime pas trop la voix de la dame avecles réminiscences 60's à la bardot, stella etc. Les frères N oui mais pour moi dans d'autres morceaux que les tiens (la réclame, oublie moi) et curieusement parfois c'est proche de Gilli Smyth dans les passages parlés. D'ailleurs si c 'est clairement pop je pense aussi à l'univers des premier daevid allen solo (tjrs la réclame, stregata). Quant à gainsbourg c'est vrai que la pop fr a du mal à s'en passer! Comme moi pour ce blog! Très bon truc misterDod'
Ph