01 avril 2013

BEST OF PEEL SESSIONS PAR BERNARD LENOIR


Acquis dans une FNAC à Paris en 1990
Réf : FC 1 -- Edité par FNAC/Strange Fruit en France en 1990 -- Compilation réalisée pour la FNAC
Support : CD 12 cm
16 titres

EMI vient d'éditer une compilation de 38 titres intitulée Bernard Lenoir L'Inrockuptible. La sortie du disque a reçu fort logiquement le soutien de ses partenaires historiques, Les Inrockuptibles (critique et "interview exclusive") et la FNAC, qui distribue en exclusivité l'édition en triple 33 tours.
La sélection, réalisée par Bernard Lenoir, fait la part belle à des titres de la fin des années 1980 et des années 1990, l'époque de son retour à la radio, de C'est Lenoir et du surnom L'Inrockuptible, justement. Ce choix est de qualité, sans surprise, ni raretés. Tout ce qui est susceptible de m'intéresser là-dedans, je l'ai ou au minimum je le connais, et de toute façon je suis plutôt pour ma part un enfant de la première période de Lenoir, celle de Feedback. Ce disque n'est donc visiblement pas fait pour moi, et je ne comptais pas m'y intéresser plus que ça mais, de passage dans une FNAC, justement, j'ai tiqué quand j'ai vu ce qui figure sur les étiquettes apposées sur le disque : "La première compilation par Bernard Lenoir, la voix mythique de l'Indie Rock".
Je ne sais pas si travailler dans le marketing implique d'être inculte ou amnésique. Je ne sais pas si quelqu'un aux Inrocks ou à la FNAC a essayé de corriger cette affirmation, mais en tout cas ce qui est certain c'est que Bernard Lenoir L'Inrockuptible ne peut absolument pas être la première compilation réalisée par Bernard Lenoir, tout bonnement parce qu'il a déjà activement participé à la réalisation de la compilation de Peel sessions dont il est question aujourd'hui, éditée en 1990, diffusée exclusivement dans les FNAC et déjà à l'époque largement soutenue par Les Inrockuptibles.
Pendant longtemps, les fameuses sessions enregistrées par les groupes anglais pour l'émission radio de John Peel étaient plus réputées qu'écoutées par chez nous. Certes, quelques titres sortaient parfois officiellement, souvent en face B d'un single, mais souvent il fallait se contenter de coller son oreille au poste de radio pour écouter les transmissions/retransmissions en ondes moyennes, ou se risquer à acheter des cassettes pirates au son incertain. Tout a changé en 1987 quand John Peel et son compère Clive Selwood ont fondé Strange Fruit Records et se sont mis à sortir des maxis de Peel sessions. Certes, les pochettes étaient parmi les plus moches de l'histoire de l'industrie du disque, mais que de pépites là-dedans !
Une première compilation, intitulée The sampler, est sortie en Angleterre en 1988. Cet abum est sorti en France chez Off The Track, agrémenté pour l'occasion de notes de pochette signées d'un autre homme de radio, Yves Bigot. Deux ans plus tard, la distribution de Strange Fruit avait dû passer chez Wotre Music et c'est alors qu'est arrivé Best of Peel sessions par Bernard Lenoir, un disque à la pochette quand même moins moche, qui n'est sorti qu'en France (et même, donc, que dans le réseau FNAC). Quatre groupes sont sur les deux compilations (New Order, The Wedding Present, Buzzcocks et The Undertones) mais un seul titre est dupliqué, Here comes the Summer.
Je n'avais pas prévu au départ d'acheter ce disque mais, au moment de sa sortie il y en avait des piles énormes dans une FNAC parisiennes, à un prix tellement attractif que je m'étais même laissé aller à prendre le CD (pour moins de 40 francs, genre), alors que je venais tout juste d'acheter ma première platine.
La sélection des titres proposés ici est quasiment sans faute. Les enchaînements, avec le talent et le métier d'un programmateur radio, sont excellents. Cerise sur le gâteau, sur 18 titres, la part belle est faite à la période punk/new wave (10 titres), avec seulement deux titres plus anciens des années 1970 et quatre de la suite des années 1980.
On sait que la particularité de ces sessions enregistrées pour la BBC, c'est que cela se faisait très vite, quasiment en direct dans le studio, afin de pouvoir enregistrer en moyenne quatre titres en une session. Ça donne des versions souvent plus brutes que celles sorties sur disque, d'autant que de nombreux groupes profitaient de l'occasion pour se faire la main sur de nouveaux titres à peine écrits ou en tout cas encore inédits.
Je ne vais pas lister tout ce que j'aime sur ce disque car ça reviendrait à donner presque entièrement la liste complète des 18 titres. Disons juste que les deux "vieilleries" de 1970 (Terrapin de Syd Barrett et Jewel de T-Rex) son excellentes, que j'apprécie le son de guitare différent de Love will tear us apart et I am the fly, que j'ai vraiment connu Hong Kong garden avec ce disque et apprécié d'y retrouver une version de Killing an Arab, que la fraicheur de Here comes the Summer est renversante, qu'il est surprenant d'entendre Inspiral Carpets reprendre Gimme shelter des Stones en s'évertuant visiblement à sonner comme Julian Cope et Teardrop Explodes, et qu'on peut juste regretter que le titre des Smiths choisi, What difference does it make, avait déjà largement été diffusé dans cette version sur Hatful of hollow.
Deux ans après la sortie de ce disque, Bernard Lenoir a lancé ses propres Black sessions, qui lui ont valu pour de bon le surnom de "John Peel" français mais, dès 1979, avec sa programmation et les retransmissions de concerts Feedback, il pouvait déjà prétendre au titre.

7 commentaires:

Anonyme a dit…


Hello,
Moi aussi je n 'ai pas bien compris l' intérêt de cette compilation de Lenoir surtout à l'heure d'internet . Les titres n'ont rien de très originaux en plus. Trés commercial tout ça, on dirait. En plus en interview il n'avait pas grand chose à dire de neuf je trouve.
J 'aurai préféré une compilation de ce qu'il écoute aujourd"hui. je l'ai beaucoup écouté quand même.
Maintenant j' écoute Label POp sur France musique. C'est pas mal mis ça manque de rock.

Anonyme a dit…


J 'avais oublié...
Comme ils sont sur la compilation , j'ai vu que les Franck And Walters existaient toujours.Comme quoi...

JPM a dit…

J'ai la version vinyle avec les mêmes morceaux et toujours l'étiquette de prix: 32,00 F en prix vert. Difficile de résister dans ces conditions...

Anonyme a dit…

J'ai découvert récemment que plein plein de Peel sessions sont disponibles sur Youtube, dont certaines que je n'avais jamais entendu (par exemple celle de Basement 5)!
lvt

debout a dit…

oui, des wagons sur You Tube et notamment, pour sortir des sentiers rebattus par Lenoir, celui-ci, étonnant voire détonnant :

http://www.youtube.com/watch?v=fP8NoPqEp7I

debout a dit…

S'agissant d'une session, j'aurais dû dire "celle-ci" (qui n'en reste pas moins "détonante" avec un seul n - putain de clavier !)

Charlie Dontsurf a dit…

Ils sont terribles, les claviers !