13 août 2020

DISCOTELEX 2 - JUIN 1966


Acquis chez Bell'Occas à Auvillers-les-Forges le 4 août 2020
Réf : 6-66 -- Édité par Decca en France en 1966 -- Échantillon non commercial - Vente interdite
Support : 33 tours 17 cm
2 titres

J'ai ramené quelques disques intéressants d'une virée d'une journée en Ardenne belge et française, dont celui-ci, trouvé à la ressourcerie Bell'Occas.
J'ai publié en 2018 Vente interdite, une sélection de mes disques hors commerce. C'est dommage que je n'avais alors aucun Discotelex dans ma collection car c'est un concept publicitaire intéressant, qui cadrait parfaitement avec le sujet du livre. L'idée est que Decca envoyait ce magazine sonore à ses contacts (journalistes, disquaires, discothèques, je suppose) pour présenter les nouveautés de son catalogue. C'est assez travaillé, comme une émission de radio, avec générique de début et de fin, un présentateur dont je ne connais pas la voix mais qui est peut-être un animateur radio renommé, et des petites capsules de son de certains des artistes présentés, plus des extraits de chansons bien sûr. Au moins sept Discotelex ont été diffusés en 1966 et 1967.
Le truc, c'est que tout le catalogue Decca France est présenté, c'est à dire les français, bien sûr, et aussi les internationaux. Et tout ce beau monde est mélangé et ça fait un drôle de cocktail.
J'avais eu la même réaction il y a quelques mois avec la compilation Hit Parade Pathé Marconi 70/1, que j'avais hésité à chroniquer ici. Ceux qui l'ont conçue ont réussi l'exploit de coincer une reprise de Tim Hardin par The Nice entre des titres de Régine et Julien Clerc, et ils enchaînent allègrement Joe Cocker et Richard Anthony ainsi que Toute la pluie tombe sur moi de Sacha Distel avec Astronomy domine de Pink Floyd !
Ici, ça commence plutôt bien, dans une ambiance folk-rock, avec J.F.K. (Ce monde à l'envers) par Les Garçons, un duo constitué de deux frères, Richard et Laurent, ici accompagnés par l'orchestre de Mickey Baker. Mais après un jeu de mots foireux du présentateur, c'est la voix de Fernandel lui-même qu'on entend, qui vient présenter Quand il pleut à Saint-Tropez, qui est enchaîné abruptement avec une version, certes un peu sage mais quand même, d'I put a spell on you par l'Alan Price Set.
Je trouvais que L'avion pour Liverpool de Jean-Noël Michelet passait plutôt bien. C'est une chanson qui s'en prend sur un ton assez léger à la Pologne communiste, à grand renfort de guitare saturée. Quand j'ai appris que c'est Jean-Pax Méfret qui a sorti plusieurs disques sous ce pseudonyme, c'est tout de suite moins bien passé !
On a droit ensuite à On n'est pas prêt d'oublier, un hommage à Piaf par Mick Micheyl, puis à Dis-moi qui tu es, qui doit être le seul disque publié par Michèle Sandri. Le présentateur n'a tellement rien à en dire qu'il nous sort cette énormité : "Il est difficile d'associer le charme d'une jolie voix avec une personnalité attachante"...!
La face se conclut en beauté avec Shake de Sam Cooke repris par les Small Faces sur leur premier album, et l'annonce de leur concert à Paris au Music-Hall de France fin juin 1966.
La face B démarre très bien aussi avec la présentation du nouveau 45 tours des Rolling Stones, Paint it, black. Mais là encore, la transition est rude puisque juste après l'extrait de Paint it, black on entend la voix de Pierre Vassiliu qui présente sa chanson... La foire aux boudins ! Cette chanson et l'autre qui est présentée, Le petit maçon de Macon, sont très bien, respectivement dans un style Rhythm and Blues et Jeurk, mais quand je faisais des enchaînements aussi acrobatiques à la radio, c'était parfois considéré comme une provocation !
On m'a dit il y a un bon moment déjà qu'il y a de très bonnes choses sur les disques d'Eric Charden des années 1960. On en a la preuve ici avec le très Freakbeat/Garage Pas question.
Pour nous présenter Love is me love is you de Truly Smith et illustrer la parenté de son style vocal avec celui de Tom Jones, on nous fait écouter sa chanson ralentie de 45 à 33 tours, et je dois dire que c'est assez probant.
Le programme se termine avec deux jeunes chanteurs français, Gurd Joglou et Stéphane Varègues, qui avec son Ah! Si j'étais classé au Hit Parade fournit une conclusion facile au présentateur.
Je ne sais pas qui à l'époque prenait vingt minutes de son temps pour écouter les Discotelex, mais aujourd'hui celui-ci nous fournit un instantané de la production de l'époque qui a un intérêt documentaire.

A écouter :
Discotelex 2 - Face A
Discotelex 2 - Face B


Eric Charden, Pas question, à la télévision en 1966. Il n'étais probablement pas un grand danseur...







3 commentaires:

Monsieur Vinyle a dit…

Dommage de ne pas l'avoir en écoute car finalement, ce sont les transitions les plus intéressantes car difficiles à trouver.

Pol Dodu a dit…

Salut Monsieur Vinyle,
Mais si, j'ai pris la peine de copier tout le disque.
Les deux faces sont à télécharger en MP3 à la fin de la chronique, avant la vidéo d'Éric Charden.
Bonne écoute !

Anonyme a dit…

Ah la vie va continuer même sans Charlie, les rolling stones aussi et c'est nettement moins drôle! ph