02 janvier 2021

MAMADOU DOUMBIA : Vol 1


Offert par Christophe S. à Épernay le 22 décembre 2020
Réf : SD 113 -- Édité par Safie Deen en Côte d'Ivoire en 1965
Support : 45 tours 17 cm
Titres : N'dogo mousso -- Kissi Dabila -/- Oko ile sorodi -- Sou brako

Le vide-grenier de Chauny a pu se tenir l'été dernier. En y allant, l'ami Christophe espérait y dénicher un exemplaire du 45 tours de Gonthier, Ô Chauny, comme tu es jolie. Il n'en a pas vu trace, mais d'un autre côté c'est sûrement dans cette ville-même que ce disque est le plus recherché.
Ce que Christophe y a trouvé, par contre, c'est une poignée de 45 tours de musique d'Afrique, achetés à une dame qui visiblement vendait les disques de sa propre collection. Il n'en a pas su plus sur leur provenance ou leur histoire, mais il a eu la très bonne et très gentille idée de m'offrir ces disques. Je l'en remercie vivement, et je précise que, si vous aussi vous voulez m'offrir des disques, surtout de cette trempe, n'hésitez pas un instant !
Quand on s'est vu, Christophe avait sélectionné ce 45 tours pour me le faire écouter en priorité, et c'est effectivement le plus intéressant du lot.

Je ne connaissais pas du tout Mamadou Doumbia (ou Doumbia Mamadou Bachir, pour éviter de le confondre avec ses homonymes).
Né en 1929 en Côte d'Ivoire et mort en 2000, il a fondé en 1962 le Trio de l'Entente. L'un de ses premiers succès est Super bébé. Sa discographie, avec ou sans son Orchestre de l'Entente, est conséquente, avec notamment deux albums Vol 1 et Vol 2 chez Badmos au milieu des années 1970.
Ce 45 tours est son premier paru chez Safie Deen, un label ivoirien. Tout dans ce disque est lié à la Côte d'Ivoire, puisque le tampon au verso indique que cet exemplaire a été acheté initialement chez Ricoci à Daloa.
Je me suis un moment interrogé sur la mention "Joula" qui figure en gros sur la pochette. J'ai fini par en déduire que c'est l'une des façons d'orthographier le nom de la langue Dioula, une langue mandingue. Je ne pense pas me tromper en avançant que les paroles de ces quatre chansons sont chantées en dioula.

Outre la Côte d'Ivoire, ce qui domine également dans ce disque, c'est bien sûr Mamadou Doumbia lui-même. Il est l'auteur et le compositeur des chansons, ainsi que le chef d'orchestre. Étant donné qu'il était notamment guitariste, je présume que c'est aussi lui qui tient la guitare électrique, très présente sur ces enregistrements, et c'est très probablement lui qui est le chanteur principal.

Un genre est assigné à chacun des quatre titres. A l'exception du blues africain, il s'agit de rythmes afro-cubains alors très en vogue en Afrique : la pachanga, la rumba et le cha-cha-cha.
L'ensemble du disque est de très haute tenue et j'ai du mal à dégager une préférence. N'dogo mousso se distingue par son rythme très enlevé. Pour Kissi dabila, c'est la façon dont les deux voix s'associent et se complètent qui est remarquable.
Le vinyl de mon disque comporte plusieurs impacts, mais il passe plutôt bien. C'est malheureusement sur Oka ile sorodi qu'il y a le plus d'accrocs, mais ça n'empêche pas d'apprécier cette excellente chanson. Le disque se conclut sans baisse de rythme ni de qualité avec Sou brako, avec des interventions remarquées de cuivres.

Je n'ai trouvé en ligne aucun des titres de cet EP, c'est pourquoi je les ai exceptionnellement tous numérisés. Comme pour de nombreux autres artistes africains, il n'existe visiblement pas de rééditions ni de compilations des disques de Mamadou Doumbia et c'est bien dommage.

A écouter :
Mamadou Doumbia - N'dogo mousso
Mamadou Doumbia - Kissi dabila
Mamadou Doumbia - Oka ile sorodi
Mamadou Doumbia - Sou brako


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