11 mai 2018

THE MAGNETIC FIELDS : Andrew in drag


Acquis au Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres le 21 janvier 2018
Réf : RUG452CDP -- Édité par Domino en Angleterre en 2012 -- For promotional use only / Not for sale - This promotional cd remains the property of Domino Recording Co. Ltd & must be surrendered upon request.
Support : CD 12 cm
Titre : Andrew in drag

En 2012, après trois albums chez Nonesuch/Warner, The Magnetic Fields est retourné au bercail chez l'indépendant américain Merge, pour lequel le groupe enregistrait jusqu'à 69 love songs en 1999. En Europe, c'est l'autre gros indépendant Domino qui a sorti Love at the bottom of the sea. Ce trajet d'un groupe qui tente l'aventure chez des majors pour revenir sur son ancien label n'est pas si rare. Je pense par exemple à The Jesus and Mary Chain, revenu chez Creation pour Munki en 1998. Ce qui est plus surprenant par contre, c'est que l'album suivant, 50 song memoir (2017) est à nouveau sorti sur Nonesuch !
C'est Andrew in drag qui a été choisi comme single pour annoncer la sortie de l'album. Seul un 45 tours a été commercialisé aux États-Unis et en Europe. C'est bien, ça fait à la fois jeune et rétro, mais ce n'est pas très pratique au 21e siècle. Alors, comme c'est devenu une habitude, Domino a pressé ce CD avec sa petite pochette cartonnée à des fins de promotion. J'ai récupéré mon exemplaire lors de la razzia que j'ai faite au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate en janvier dernier mais, en-dehors des exemplaires refourgués par des journalistes et autres professionnels, ce CD n'a jamais été commercialisé dans les circuits traditionnels.
Si j'en juge par le nombre de vidéos disponibles en ligne, Stephin Merritt a dû faire une tournée de promotion mondiale au cours de laquelle il interprétait systématiquement Andrew in drag seul au ukulélé. Dans la version enregistrée pour le Guardian, il explique en préalable les conditions particulières de création de la chanson. Il s'est réveillé un matin visiblement après une cuite carabinée, sans se souvenir de ce qui s'était passé la veille au soir ni de comment il était rentré chez lui. En regardant son carnet de chansons, il y a découvert les paroles d'Andrew in drag, qu'il avait dû écrire tard dans la nuit. Heureusement, il se souvenait quand même de l'air qui allait avec :



Love at the bottom of the sea a souvent été présenté comme un retour de Magnetic Fields  au son de 69 love songs. Il est vrai en tout cas qu'Andrew in drag n'aurait pas déparé sur ce monument et aurait même pu figurer dans le haut du panier de mes titres préférés.
C'est bouclé en 2'15, le refrain est minimal (le titre chanté trois fois, conclu par un "Yeah !"), mais c'est efficace et la mélodie qui n'a l'air de rien se révèle entêtante.
Côté paroles, Stephin Merritt s'amuse bien avec les questions de genre et de sexualité, puisqu'il est question d'un gars et de son amour impossible : la femme dont il est tombé amoureux, c'est le personnage travesti interprété une seule et unique fois pour rigoler par son pote Andrew. "Dommage qu'elle n'existe pas, dommage qu'il ne soit pas pédé" semble être la morale de l'histoire, donnée en ouverture de la chanson.



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