02 décembre 2017

NANCY HOLLOWAY : T'en vas pas comme ça


Acquis sur le vide-grenier de la rue de la Chaude Ruelle à Épernay le 11 novembre 2014
Réf : 70.917 -- Édité par Decca en France en 1964 -- Offert par Phildar
Support : 45 tours 17 cm
Titres : T'en vas pas comme ça (Don't make me over) -/- Tu n'es pas venu (Whirlpool)

Certains laissent parfois entendre que tous les 45 tours deux titres (en opposition aux EP quatre titres) de la première partie des années 1960 sont destinés aux juke-box. On en avait déjà parlé à propos de Satisfaction : il y avait bien des versions deux titres qui sortaient dans le commerce en parallèle des EP. La pochette n'était pas en quadrichromie, elle n'était pas pelliculée et, avec les deux titres en moins, ça faisait un disque vendu moins cher dans le commerce.
Ce 45 tours-ci de Nancy Holloway est sorti quelques mois après l'édition originale en EP. Mon exemplaire porte une étiquette dorée qui indique qu'il a été "Offert par Phildar", probablement à l'occasion d'une opération de promotion, locale ou nationale. Le petit plus avec cette édition c'est que la photo utilisée n'est pas la même que pour le EP :


La pochette du EP 4 titres, sûrement plus facile à trouver que le 45 tours simple.

De nombreux artistes américains se sont établis en France dans les années 1960. Certains sont repartis après quelques années, d'autres sont restés, comme Memphis Slim ou Mickey Baker. Nancy Holloway vit toujours par chez nous.
On trouve sur ce disque deux adaptations en français de succès américains, avec un orchestre dirigé par quelqu'un que je ne connaissais pas, Jean Leccia, qui se trouve avoir fait le chemin inverse de Nancy Holloway puisque ce français a fait par la suite carrière aux États-Unis, vivant pendant longtemps à Las Vegas.
T'en vas pas comme ça est une version de Don't make me over, le tube énorme de Dionne Warwick. Je ne suis pas particulièrement fan du style un peu grandiloquent de Bacharach et David, mais j'admets bien volontiers que cette chanson est parfaitement réussie et d'une grande efficacité. L'interprétation de Nancy Holloway, avec sa pointe d'accent, et l'arrangement musical sont de très bonne tenue.
Mais je préfère la face B, une reprise de Whirlpool, un 45 tours de Wanda Jackson de 1962. Au moment de rédiger ces lignes, je viens de tomber sur une chronique de l'an dernier de Kevin du 77 pour Requiem pour un twister et il y dit exactement ce que je pense. Certes, la chanson originale est très bien, mais Tu n'es pas venu est une chanson enthousiasmante, avec son rythme chaloupé et ses chœurs, l'accompagnement de guitare, et surtout les solos enchaînés d'orgue et de guitare.
La même année que Nancy Holloway, une certaine Peggy a également enregistré Tu n'es pas venu, dans une version moins forte, au chant qui penche un peu vers Françoise Hardy.
Sylvie Vartan  a aussi interprété Whirlpool, mais en anglais, dans une version plus teintée Rhythm and Blues. L'enregistrement date de 1965, mais il n'est apparemment sorti qu'en 2010, sur un 45 tours avec Ne t'en vas pas en face B (rien à voir avec Don't make me over). Ce qui me rappelle qu'il y a quelque chose de singulier à voir l'association des deux titres de mon 45 tours de Nancy Holloway : le gars, s'il n'est pas venu, il ne risque pas de s'en aller comme ça !

Ajout du 29 août 2019 :
Nancy Holloway est morte à 86 ans le 28 août 2019. En hommage, l'INA a diffusé ce passage télé de 1963 où elle interprète T'en vas pas comme ça :



3 commentaires:

JPM a dit…

grandiloquent... tss...tss....

Pol Dodu a dit…

Je le ferai plus, promis !

Anonyme a dit…

production digne de la production standard de l'époque en france: pas terrible, faut dire aussi que Bacarach et David ça a tjrs été tarte. Marrant de voir que Delanoé(avec une orthographe originale!)est sur le coup là comme souvent, (pépère passera aussi naturellement par la case président de la sacem, mais lui ce sera à répétition). La version de Vartan est pas mal du tout et en général ses reprises de morceaux rock ou R'N'B US sont souvent intéressantes, tout au moins sur le plan orchestral: ça sonne.
Pour le style aurons nous un jour une chronique en écriture inclusive ouaf ouaf?