02 décembre 2022

VALIUM ORGASMS : A CREATION COMPILATION


Acquis par correspondance via Discogs en novembre 2022
Réf : RTD/CRE 1-39 -- Édité par Rough Trade / Creation en Allemagne en 1986
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

On va dire qu'on fait dans la pochette à thématique comestible cette année : après l'épi de maïs des Léopards, voici la moule de Creation.

J'ai repensé à ce disque quand l'ami Bertand a entrepris de passer en revue ses compilations Creation. Je lui ai parlé de celle-ci, qu'il ne connaissait pas, et comme cela faisait longtemps qu'elle manquait à ma collection, j'ai décidé de me l'offrir.
En fait, c'est depuis 1986 que j'ai envie d'avoir ce disque. Depuis le jour où Luke de Chromatone Design m'a montré chez lui ses dernières productions graphiques, deux compilations jumelles, I love the smell of napalm, pour le marché américain, et Valium orgasms, pour le marché allemand. Il m'avait offert un exemplaire de la première, mais il n'avait pas de double de la seconde.
Luke m'avait aussi expliqué comment il avait pris ces photos de pochette: pour I love the smell of napalm, il était allé un soir récupérer des fleurs sur un massif devant une église près de chez lui sur l'Île aux Chiens à Londres, qu'il avait ensuite étalées et photographiées sur sa table de salon. Pour Valium orgasms, il avait tout simplement pris un gros plan d'un mollusque tiré d'un bocal de moules au vinaigre !

Alan m'a expliqué un jour l'intérêt qu'il y avait pour lui de sortir ces compilations (Il y en a eu en moyenne une par an pendant dix ans. Quelqu'un a pris la peine d'en faire une liste sur Discogs). Cela permettait de prolonger la "durée de vie" des 45 tours du label, souvent tirés à juste 1000 exemplaires, mal distribués et pourtant vite épuisés quand même. Les albums pouvaient se trouver plus facilement partout dans le pays, et même à l'étranger. Et, comme c'est le cas ici, quand un contrat de licence était signé à l'étranger, il pouvait être inauguré par une compilation.

Le prototype de Valium orgasms, c'est Different for Domeheads, la compilation anglaise de 1985. A double titre : six des huit titres sont repris ici, et surtout, on trouvait gravé en fin de face sur les sillons du disque, "Valium orgasms" pour la face A et "Syphilis mouth" pour la B (la pochette figurait un tube de pommade prescrit contre cette maladie vénérienne). I love the smell of napalm, parue au même moment aux États-Unis est la compilation sœur de celle-ci : elles ont neuf titres en commun sur douze.

Avec plus de trente-cinq ans de recul, on peut réécouter ces chansons avec une oreille neuve et voir comment elles ont passé l'épreuve du temps (même si pour la plupart je les ai régulièrement écoutées entre-temps...!). Six artistes ont droit à deux titres chacun.

Les amis de Biff Bang Pow ! s'en sortent particulièrement bien avec deux titres du premier album Pass the paintbrush, honey..., Love and hate et le classique et également single There must be a better life.
Pour ceux que ça intéresse, Cherry Red a sorti cette année la compilation ultime de BBP!, un coffret de 6 CD (!) avec l'intégrale et bien plus.

Les autres amis The Jasmine Minks ont eux aussi deux titres imparables et classiques, Think! et Where the traffic goes, les faces A énergiques de leurs deux premiers singles, qui figuraient également sur leur premier album One, two, three, four, five, six, seven, all good preachers go to heaven
Jim Shepherd le chanteur a sorti cette année un album solo, The circle, dont j'ai rédigé les notes de pochette. Le groupe prépare un nouvel album pour 2023.

Dans le lot, c'est Primal Scream qui a eu le parcours le plus impressionnant depuis. A peu près inimaginable quand on écoute les deux faces de leur premier 45 tours qui sont reprises ici, All fall down et It happens. C'est très poppy, la face B est meilleure que la A, ils ont fait bien mieux depuis mais c'est quand même très bien.

Les deux faces du premier single de Slaughter Joe (alias Joe Foster), I'll follow you down et Napalm girl passent moins bien la rampe aujourd'hui. On les entend pour ce qu'elles étaient vraiment, un exercice de style pour recréer l'ambiance d'Upside down, le premier single de The Jesus and Mary Chain, que Joe avait co-produit. Je n'avais jamais fait attention au fait que la basse de Napalm girl sonne pas mal comme celle de Jah Wobble époque Metal box.

Les deux titres que j'aime le moins du lot, c'est God bless et Paradise, soit le premier single des Bodines. C'est déjà ce que je pensais quand j'avais chroniqué ce disque en 2006.

In the afternoon est une chanson écrite par Alan McGee, qui existe dans plusieurs enregistrements, alternativement par Revolving Paint Dream ou Biff Bang Pow !. Là, on a droit à la première version publiée, celle de la face B de Flowers in the sky de Revolving Paint Dream (CRE 002). Elle est chantée par Christine Wanless, qui est morte il y a quelques semaines.

L'autre titre isolé, c'est Worm in my brain, le tout premier enregistrement de The Weather Prophets. Une excellente chanson publiée pour la première fois sur It's different for domeheads.
Pete Astor vient de sortir un nouvel album, Time on Earth.

Cela fait des années que je n'ai pas eu de contact avec Luke Hayes, qui aux dernières nouvelles vivait aux États-Unis, mais je suis bien content d'avoir complété ma collection de ses pochettes.
Comme pour celle-ci, j'ai tous les titres bien sûr, et même souvent en plusieurs exemplaires, mais un de ces jours je m'offrirai peut-être deux autres compilations Creation qui me manquent, Creation : Flowers in the sky et Purple, parues toutes les deux en CD en 1988, et toutes les deux avec des fleurs sur la pochette.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Des plumes de paon sur Purple !
😉

Pol Dodu a dit…

Gloup !
Je suis nul. J'ai hésité en plus...!

Phil Defer a dit…

Purple reste pour moi une très très grosse madeleine avec un bonne série de perles indie pop (The Weather Prophets–Hollow Heart/Primal Scream-Crystal Crescent/Felt–I Didn't Mean To Hurt You/The House Of Love–Christine/Biff Bang Pow!–She Haunts/The Pastels–Something Going On/Heidi Berry–Firefly/Apple Boutique–I Don't Even Believe In You) qui annoncent les grandes heures de Creation.

Pol Dodu a dit…

Visiblement "Purple" et "Flowers in the sky" sont deux compiles complémentaires destinées à proposer pour la première fois à l'époque (1988) une sélection du catalogue Creation sur CD.
C'est vrai qu'il y a très peu de déchets, et sur "Purple" il y a même "Someone stole my wheels"...!