19 avril 2024

AU PAIRS : Equally different


Acquis chez New Rose à Paris vers 1982
Réf : SP 27 -- Édité par Sufragette Production en France en 1982
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

C'est une erreur de débutant : en 2006, dans la première année de ce blog, j'ai chroniqué Stepping out of line - The anthology, une compilation double-CD reprenant l'intégralité de la discographie d'Au-Pairs, agrémentée de quelques inédits. Erreur de débutant car j'ai ainsi grillé toutes mes cartouches Au-Pairs, alors que j'aurais pu distiller au fil du temps cette discographie en quelques chroniques, de l'indispensable Playing with a different sex à Sense and sensuality, en passant par les singles You, Diet et Inconvenience.
Toutes mes cartouches ? Presque, mais pas tout à fait, puisque je possède cet album live du groupe, qui ne figurait pas sur la compilation. Et pour cause, c'est un disque pirate.

Avec un disque pirate, il y avait toujours un risque. Ils se vendaient cher, avec aucune garantie de qualité. Si on se lançait, c'est qu'on était très fan de l'artiste en question et qu'on en voulait plus que ce qui était officiellement disponible. Pour ma part, j'ai rarement tenté l'aventure (je n'avais déjà pas assez d'argent pour acheter tous les disques officiels qui me faisaient envie...), mais la liste des quelques achats que j'ai faits est significative : The Cure, Elvis Costello, XTC, plus quelques cassettes achetées au Camden Market, de  Peel sessions de Magazine ou The Jesus and Mary Chain par exemple.

Et il y a aussi ce bel album live d'Au Pairs, vu chez New Rose un jour que j'étais de passage à Paris et que je n'ai pas pu laisser passer.
La pochette est réussie, elle marie le rose très présent dans le graphisme de Playing with a different sex avec des photos repiquées de la pochette du 45 tours You.
Il s'agit d'une édition française, sûrement pompée d'une édition allemande originale, peut-être cette cassette 16 titres.
Comme c'est un pirate, mon disque a les défauts d'un pirate : le son est tout à fait correct, mais il y a plusieurs erreurs dans la liste des titres, la présence de Diet juste avant It's obvious n'est mentionnée nulle part, et surtout il manque une bonne moitié de la longue, certes, et excellente Headache (for Michelle).
Destinée peu courante pour un pirate, ce disque a été "officialisé" par le groupe avec la sortie en 1983 de Live in Berlin sur A.K.A. Records. La pochette est moche, mais Headache y est complet. Par contre, il y manque le classique It's obvious, signe que les douze titres ne pouvaient clairement pas tenir au complet sur un 33 tours. Pas grave puisque de nos jours, voir ci-dessous, on peut même voir l'enregistrement télé de cette chanson !

Ce n'est pas précisé sur le disque, mais le concert a eu lieu au Venus Weltklang Tempodrom de Berlin le 20 juin 1981. C'était dans le cadre de l'International Women's Rock Festival qui a rassemblé 18 groupes du 19 au 21 juin. Un événement à une telle échelle qui met en avant les femmes du rock, c'était peut-être bien une première en 1981. A l'affiche, on trouvait les Slits, Malaria, Liliput, The Mo-Dettes, Die Hausfrauen, Gianna Nannini pour les noms que je connais, plus aussi les seuls français du lot, Lili Drop. Un album-souvenir de l'événement a été publié en 1982, qui s'ouvre avec Headache (for Michelle). On peut le télécharger ici.


Un article annonçant le festival publié par Peter E. Müller dans le Berliner Morgenpost du 17 juin 1981.

Playing with a different sex était sorti quelques semaines plus tôt, en mai. Sans surprise, le groupe le joue quasiment en intégralité (il ne manque ici qu'Unfinished business, même si ce titre a sûrement été joué lui aussi le soir du concert), dans des versions assez proches de celles de l'album. Ça ne fait confirmer qu'une chose, que cet album est un grand classique de la New Wave.
Il y a en plus l'excellent single Diet, et le public de Berlin a eu droit ce soir-là à deux titres inédits, Inconvenience, qui allait sortir en single fin juillet, et en rappel Piece of my heart, reprise du single de 1967  d'Erma Franklin, la sœur d'Aretha, une chanson plus connue par sa version de 1968 par Big Brother and the Holding Company (Lesley Woods l'introduit comme une reprise de Janis Joplin au micro). Avec Repetition de Bowie, ça fait deux reprises au répertoire d'Au Pairs, toutes deux parfaitement choisies, c'est la marque d'un grand groupe, puisqu'elles font parfaitement écho aux thématiques des chansons originales.

L'album officiel Live in Berlin est intégralement en écoute ici.




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur Pol vous êtes un incorrigible iconoclaste. Dire que la reprise de piece of my heart (entre autre )est la marque d'un grand groupe c'est déjà osé mais ça devient carrément provocateur vu la qualité du truc, quelle horreur! A tout prendre je préférerais une reprise par le national Jouvin au moins ça serait rigolo! Bon allez, "va, je ne te hais point" comme disait Chichi à son Rodrigo qu'avait commis un sacré ...impair justement. Ph

Pol Dodu a dit…

Monsieur Philippe,
Tout d'abord, bravo pour l'impair à propos d'Au Pairs, même si j'aurais tendance à le contester, bien sûr.
Vous noterez que je ne commente pas la version elle-même de la chanson, mais le fait de l'avoir sélectionnée. Comme pour la chanson de Bowie, on a l'impression que les paroles auraient pu être écrites par Au Pairs et figurer sur l'album.
La version studio de "Repetition" était assez proche de celle du "Lodger" de Bowie. Là, c'est sûr, on est loin des interprétations d'Erma et de Janis, mais cette reprise me plaît bien pour ma part, et surtout il faut la remettre dans son contexte, le rappel d'un concert de rock...!