17 avril 2017

JIM REID - SISTER VANILLA : Song for a secret


Offert par Phil King par correspondance en avril 2017
Réf : TR6 45004 S & TR6 45004 -- Édité par Transistor en Angleterre en 2005
Support : 45 tours 17 cm & CD 12 cm
Titres : JIM REID : Song for a secret -/- SISTER VANILLA : Can't stop the rock

The Jesus and Mary Chain s'est séparé initialement en 1998. A l'époque de l'enregistrement de l'album Munki et de la tournée qui a suivi, la balance de la relation amour/haine entre les deux frères Jim et William Reid penchait un peu trop du côté obscur.
Le groupe s'est reformé en 2007 pour le festival Coachella. Il a ensuite joué en pointillés dans des festivals pendant plusieurs années, avant de se lancer en 2014-2015 dans une tournée plus longue pour les trente ans de l'album Psychocandy.
Mais, des albums de légende à faire revivre, le groupe n'en a pas tant que ça et il lui fallait bien se résoudre à un moment ou un autre à sortir un nouveau disque s'il souhaitait continuer à exister et à tourner, sauf à se cantonner au circuit de la nostalgie.
De toute façon, le groupe clamait depuis 2007 son intention d'enregistrer un nouvel album mais, comme Jim Reid l'a expliqué dans de nombreuses interviews, dont celle pour The Quietus, l'une des principales raisons de ce délai est qu'il était très nerveux à l'idée de se retrouver pendant des semaines enfermé en studio avec William, tant l'expérience de l'enregistrement de Munki avait été traumatisante.
En 2008, le groupe avait enregistré All thing must pass pour la bande originale de la série Heroes, mais c'est tout.
Et puis, finalement, The Jesus and Mary Chain a sorti il y a quelques semaines son septième album studio, Damage and joy.
Et toutes les chroniques un peu sérieuses ont mentionné le fait que la moitié des quatorze titres de l'album avait déjà été publiée sous une forme ou une autre !
Car les frères Reid ne sont pas restés inactifs après la séparation du groupe. William avait déjà sorti un disque solo et a sorti plusieurs disques avec son projet Lazycame. Jim Reid a fondé le groupe Freeheat, avec Ben Lurie de JAMC, Romi Mori du Gun Club et Nick Sanderson d'Earl Brutus, avant démarrer une carrière solo. Et puis, en 2007, les deux frères ont collaboré, mais peut-être pas simultanément, au projet Sister Vanilla de leur sœur Linda.
J'ai fait le point des sorties d'origine des chansons concernées :
  • Amputation (Dead end kids, Jim Reid, 2006)
  • All Things Pass (All things must pass, The Jesus and Mary Chain, 2008, BO de la série Heroes)
  • Song For A Secret (Jim Reid, 2005)
  • The Two Of Us (Freeheat, 2000 - Sister Vanilla, 2005)
  • Get On Home (Freeheat, 2000)
  • Facing Up To The Facts (Freeheat, 2000)
  • Black And Blues (Jim Reid, 2011)
  • Can't Stop The Rock (Sister Vanilla, 2005)
On voit que c'est surtout Jim qui a "recyclé" ses chansons pour ce nouvel album. Il l'explique par le fait que ces bonnes chansons ont été produites souvent avec peu de moyens, qu'elles ont été mal diffusées et aussi qu'elles bénéficient de l'alchimie particulière, des étincelles, qui se produisent quand William et lui travaillent ensemble.
Et effectivement, sachant que seule une très faible minorité de leurs fans connaissaient la version originale de ces chansons, je ne vois pas pourquoi on leur reprocherait de les avoir retravaillées et republiées, d'avoir en quelque sorte distillé sur cet album le meilleur de leurs créations de ces quinze-vingt dernières années.
Mais quand même, cette information m'a intrigué, et j'ai eu envie de remonter à la source de Damage and joy. Pas si simple cependant. Les deux singles solo de Jim, par exemple, ont eu une sortie vraiment confidentielle, et actuellement un seul exemplaire d'un seul des deux est en vente sur Discogs, beaucoup trop cher.
Alors j'ai pris un raccourci et j'ai contacté l'ami Phil King, qui joue sur ces deux disques. Comme il lui en restait des exemplaires, il m'a gentiment offert les deux disques, et j'ai choisi le premier, partagé avec Sister Vanilla, car on y trouve deux des chansons retravaillées sur Damage and joy.
Phil joue de la basse et de la guitare sur Song for a secret, une excellente chanson de Jim, avec un premier vers bien dans son style ("Too old to crucify but too young for suicide"). L'intro cite volontairement For what it's worth de Buffalo Springfield et un peu plus tard le glockenspiel crée une ambiance à la Sunday morning. Comme plusieurs titres de JAMC (Just like honey, Sometimes always), la chanson bénéficie grandement d'une intervention vocale féminine, ici celle sur un couplet de Julie Barber, l'épouse de Jim.
Dans la version de Jesus and Mary Chain, c'est Isobel Campbell qui reprend la partie de Julie Barber, et je trouve que c'est un peu moins réussi. La production est un peu plus électrique côté guitare mais, sans être mauvaise, cette nouvelle version n'est assurément pas meilleure que la première. 
Can't stop the rock, en face B de ce single, est le tout premier titre édité par Sister Vanilla. Il a ensuite été repris tel quel sur Little pop rock et c'est l'une des réussites de cet album.
La chanson est co-écrite par William et Linda et elle est soutenue au chant par l'un de ses frères, mais je ne saurais dire lequel.
Là encore, il y a plus de guitare sur la version de Jesus and Mary Chain, mais pour le coup les chanteurs sont les mêmes et les deux versions sont très proches l'une de l'autre.
Je vous laisse si vous le souhaitez aller plus loin dans la fouille archéologique de Damage and joy, et apprécier l'album lui-même. Par contre, pour voir le groupe interpréter ces "nouvelles" chansons sur scène à Paris il faudra patienter si vous n'avez pas déjà votre billet, car le concert du 27 avril à l'Elysée-Montmartre est d'ores et déjà annoncé comme complet.



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