30 mars 2014

JOHNNY DOWD : Wake up the snakes


Acquis chez Parallèles à Paris le 28 décembre 2011
Réf : MRCD 312 -- Edité par Munich au Bénélux en 2010
Support : CD 12 cm
13 titres

J'ai prévu de chroniquer un disque de Johnny Dowd ici depuis le tout début de l'aventure, et ça fait plus de deux ans que mon choix s'est porté sur cet album, mais depuis tout ce temps le CD languissait dans la pile des disques en attente de chronique. C'est la discussion cette semaine autour de sa version de Mother's little helper qui m'a décidé d'arrêter de tergiverser plus longtemps.
J'ai connu Johnny Dowd il y a une quinzaine d'années déjà, par des titres sur des compilations Glitterhouse comme A picture from life's other side et surtout First there was, de son premier album, The wrong side of Memphis. Depuis, entre mes disques et ceux de Philippe R., j'ai bien dû écouter six ou sept de ses nombreux albums (un par an quasiment depuis 1997), mais pas les deux plus récents, No regrets et Do the gargon. Sa bio particulière a contribué à sa réputation (un quinquagénaire patron d'une boite de déménagement qui se met à sortir des disques), mais c'est sa musique, son univers sombre, voire glauque, pas optimiste pour un rond, qui lui vaut d'être suivi de près, notamment en Europe. On est sur le fil du rasoir, y compris pour le chant, qu'il partage souvent  avec Kim Sherwood-Caso.
Souvent, je picore quelques chansons qui me plaisent beaucoup dans les albums de Johnny Dowd, mais quand j'ai écouté Wake up the snakes la première fois, c'est l'album dans son ensemble qui m'a tout de suite plu, peut-être parce que, comme Dowd l'a expliqué sur son site au moment de l'enregistrement, il a voulu pour l'occasion revenir aux racines soul/garage de sa jeunesse, avec beaucoup de basse fuzz et de farfisa. Ça donne des titres avec de gros riffs ou un gros groove (Howling Wolf blues, Swamp woman, Fat Joey Brown avec son solo de tuba) et des choses plus surprenantes chez Dowd comme des rythmiques quasi bossa et des ambiances presque easy listening (Hello happiness, Words of love). Mais on est bien chez Dowd, et quand une chanson s'intitule Hello happiness, on se doute que c'est ironique. Pour Words of love, le titre est suivi de "I should never have spoken". Par contre, quand il est question de mensonges dans Lies, y a pas erreur ("I told you nothing but lies"). Le contraste le plus saisissant, c'est sûrement  sur Me and Mary Lou, l'un des grands moments du disque. Le rythme est plutôt guilleret, mais si on écoute les paroles, ça fait presque froid dans le dos. Comme souvent, Johnny Dowd se met dans la peau de son personnage et raconte à la première personne sa vie avec Mary Lou, la naissance de leur fille Jessie un jour de Noël (dans un motel pour économiser sur les factures de la maternité), la mort de Mary Lou à vingt-six ans. Il boit beaucoup, et surtout il aime Jessie "pas comme un père devrait". Et Jessie, par la voix de Kim Sherwood-Caso, explique à Papa qu'elle veut bien tout faire pour adoucir sa douleur, mais s'il pouvait ne pas l'appeler Mary Lou...
La tournée européenne qui a suivi la sorti de Wake up the snakes est passée pas très loin de chez moi, à l'excellent festival Musique Action à Nancy. Je regrette un peu d'avoir raté ça, mais bon, j'étais en vacances en Angleterre cette semaine-là, et malheureusement, on ne peut pas avoir son gâteau et le manger !


Johnny Dowd, Hello happiness, en concert à The Chapter House, chez lui à Ithaca, le 9 janvier 2010, quelques jours après la fin de l'enregistrement de l'album. C'est filmé par un membre du public, visiblement.

29 mars 2014

JOHNNY HORTON : Le grand Sam


Acquis chez Emmaüs à Tours-sur-Marne le 22 mars 2014
Réf : 435.144 BE -- Edité par Philips en France en 1961
Support : 45 tours 17 cm
Titres : North to Alaska "Le Grand Sam" -- The electrified donkey -/- Johnny Freedom -- Comanche - The brave horse

Deux bonnes nouvelles pour ce qui concerne l'Emmaüs du coin : ils ont réorganisé le rayon disques et profité de l'occasion pour revenir à une tarification raisonnable en baissant les prix de moitié (50 centimes le 45 tours  et 1 € le 33 tours), et surtout, lors de mes deux dernières visites ils avaient rentré dans le stock une poignée de disques pas inintéressants, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps.
Par exemple, j'en suis revenu samedi dernier avec ce superbe EP du début des années 1960. Je l'ai d'abord pris pour sa superbe photo de pochette, tirée du film North to Alaska (Le grand Sam dans sa version française), avec de gauche à droite les trois acteurs principaux, Capucine, John Wayne et Stewart Granger. Le film est un western tardif d'Henry Hathaway, qui ne se passe pas dans l'Ouest des Etats-Unis, mais entre l'Alaska et Seattle. J'ai aussi été tout de suite intéressé par le titre d'une des chansons, The electrified donkey (L'âne électrisé). Par contre, le nom de Johnny Horton ne m'a absolument rien dit sur le coup, alors que j'ai eu l'occasion de lire la notice que Gérard Herzhaft a écrite sur lui dans Country : Les incontournables.
Country, Johnny Horton l'a été, à ses débuts vers 1950 quand il se faisait appeler Le Pêcheur Chantant, et vers la fin de sa courte carrière (il a été victime d'un accident de travail fin 1960 à 31 ans, mort comme beaucoup d'autres professionnels du spectacle dans un accident de voiture en rentrant d'un concert) avec des chansons-sagas historiques comme The battle of New Orleans qui ont été de grands succès. Country, il l'a en fait toujours été, mais vers le milieu des années cinquante, devenu ami avec Elvis Presley, il a enregistré toute une série de titres très musclés et électriques (avec parfois Bill Black, le bassiste d'Elvis, et presque toujours avec Grady Martin à la guitare) qui lui ont valu une place au Rockabilly Hall of Fame.
Issu de sa toute dernière session d'enregistrement en août 1960, North to Alaska a été n° 1 des hit-parades country la semaine suivant la mort d'Horton. On entend la chanson pendant le générique de début du film. C'est d'une facture très classique, dans le style récitatif, mais avec les choeurs et la voix basse très grave pour chanter "Way up North", ça passe très bien.
On notera le crédit donné à Hubert Ithier pour cette chanson. C'est un nouvel exemple d'une pratique assez courante à l'époque, avec la complicité des éditeurs, des labels et de la SACEM. Ithier doit être l'auteur de l'adaptation de la chanson pour la version française du film (sûrement chantée par André Dassary). C'est peut-être lui qui a trouvé le titre Le grand Sam, ou les distributeurs français du film. Toujours est-il qu'ici Horton interprète sa chanson originale North to Alaska et qu'Ithier n'a absolument rien à voir là-dedans, mais ce simple crédit permet de "siphonner" une partie des droits d'auteur et d'éviter que toutes les recettes générées par les ventes du disque repartent aux Etats-Unis...
Pour accompagner North to Alaska sur cet EP, Philips a choisi les deux faces d'un 45 tours américain sorti quelques mois plus tôt, associant Johnny Freedom, une chanson suffisamment rythmée et dynamique, avec une énorme contrebasse, pour qu'on lui passe son côté patriotique, et Comanche (The brave horse), l'une des chansons historiques de Johnny Horton, qui passe très bien aussi.
Comme espéré, le petit joyau du disque c'est The electrified donkey, sorti en 45 tours à peine un an plus tôt, fin 1959, mais avec un son furieux digne de sa période rockabilly. Il faut dire que, sur la session, il y avait pas moins de trois grands guitaristes : Grady Martin, Hank "Sugarfoot" Garland et Tommy Tomlinson. C'est évidemment une pochade, qui conte les mésaventures d'un âne après qu'il s'est pris un coup de jus par une clôture électrique nouvellement installée, mais, entre les guitares, le chant énergique d'Horton et les choeurs qui font "Hi han", c'est un régal ! Et des disques comme ça, je veux bien en trouver toutes les semaines pendant cette saison des vide-greniers qui s'annonce !



Johnny Horton, The electrified donkey. Attention, cette version acoustique, véritablement campagnarde, a peu à voir avec la version électrifiée du 45 tours.




23 mars 2014

POLYPHONIC SIZE : Winston and Julia (Remix)


Acquis probablement chez New Rose à Paris vers 1983
Réf : IND 127 638 -- Edité par Lark en Belgique en 1982
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Winston and Julia (Remix) -/- Je t'ai toujours aimée -- Parties dance

Si j'avais été le moins du monde sensé, jamais je n'aurais acheté ce disque. En effet, j'avais déjà deux disques avec Winston and Julia, l'album Vivre pour chaque instant et le petit 45 tours édité en France par New Rose. Certes, on  nous annonce ici une version différente, remixée, mais quand même. En face B, Je t'ai toujours aimée est aussi un titre de l'album et, comble des combles, je suis à peu près sûr que quand j'ai acheté ce maxi édité en Belgique, j'avais déjà l'album-compilation New Rose 83, qui contient lui aussi la seule vraie "rareté" de ce disque, Parties dance. En plus, la pochette est très quelconque. A ce compte-là, il aurait mieux fallu mettre en valeur le montage photo avec un bébé et un circuit électrique relégué en petit au verso.
Aucune excuse donc, d'autant qu'il s'avère que, à l'écoute, le remix de Winston and Julia est des plus discrets. Pour tout dire, je serais bien incapable de pointer des différences flagrantes entre les deux versions, même après les avoir enchaînées, à part une boite à rythmes rajoutée sur l'intro. Au moins, personne n'a bousillé cette excellente chanson...
Je t'ai toujours aimée est aussi l'un des excellents titres de l'album. C'est l'autre face A de 45 tours éditée en single en France par New Rose, ce qui me permet d'ajouter ce disque à ma collection de singles à "double face A" (en y repensant, c'était le cas aussi du petit 45 tours, vu que Mother's little helper est sortie deux fois en titre principal de maxi en Belgique aux Etats-Unis).
Je t'ai toujours aimée est une chanson d'amour au ton qui sort de l'ordinaire. Comme pour presque toutes les chansons de Polyphonic Size, les paroles sont de Dominique Buxin et la musique est de Roger-Marc Vande Voorde, aidé pour ce titre, comme pour Parties dance, par Jean-Jacques Burnel des Stranglers. En fait, ces deux chansons ont été composées très rapidement en studio, et JJ Burnel, en plus de produire et de jouer de la basse, chante sur les trois titres de ce maxi. L'intérêt pour cette chanson a été renouvelé au début de ce siècle quand Dominique A l'a reprise sur son album Auguri.
S'il est question de fesses dans Je t'ai toujours aimée, le refrain de Parties dance en est lui carrément à "Balancez les couilles, agitez le zizi, il faut que ça mouille". Si je les comprenais toutes, j'imprimerais bien toutes les paroles de cette galéjade, ce "rock des parties génitales" où, du français à l'anglais, JJ Burné aborde les thèmes du sexe et de la drogue, avec cette proclamation d'entrée : "Ici le art très sérieux, un petit peu de culture à Bruxelles". Allez, un peu de la suite : "Balancez les couilles, agitez le zizi, il faut que ça mouille. Allez hop c'est parti, prenez la pilule les filles, avant d'aller danser, car les gar(e)s, ça pullule, toute la nuit, et tout peut arriver". Qui a dit que la new wave était lugubre ? Moi, même trente ans après, plus c'est bête, plus ça me fait rire. Et rien que pour réécouter ça, je ne regrette finalement pas d'avoir investi dans ce disque.

Les trois titres de ce maxi ont été repris en 1991 sur la compilation The prime story. Le CD n'est pas disponible actuellement, mais la compilation est en vente sur les sites de téléchargement.


Polyphonic Size (Roger-Marc Vande Voorde, Jean-Jacques Burnel, Martine Burlée), Je t'ai toujours aimée, dans l'émission Platine 45, en 1983.

POLYPHONIC SIZE : Winston and Julia


Acquis probablement à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne en 1982
Réf : NEW 10 -- Edité par New Rose en France en 1982
Support : 45 tours + 33 tours 17 cm
Titres : Winston and Julia -/- Mother's little helper -- RDA/RFA (dans les gares)

Ceci est le premier single extrait de l'album Vivre pour chaque instant / Live for each moment de Polyphonic Size. Pour l'occasion, Belle Journée En Perspective a légèrement modifié la pochette réalisée pour l'album.
Pour préparer cette chronique, je viens de réécouter l'album en entier pour la première fois depuis longtemps, et je le trouve toujours aussi bon. Si le son est à dominante électronique sur tout le disque, on y trouve une association assez rare de titres à l'ambiance plutôt sombre typiquement new/cold wave et d'autres beaucoup plus légers aux paroles à calembours dans la lignée de Vian, Gainsbourg ou Dutronc.
Winston and Julia, une chanson inspirée par le roman 1984 de George Orwell, fait bien sûr partie de la première catégorie, même si le rythme est enlevé et presque dansant. C'est aussi l'une des chansons de l'album écrites principalement en anglais. Sur l'excellent site dédié à Polyphonic Size, j'ai un peu tiqué quand j'ai vu affirmé d'emblée sans commentaire particulier que Jean-Jacques Burnel chante cette chanson. En soit, ce n'est pas très surprenant. Le bassiste des Stranglers a produit l'album et à l'oreille effectivement ça semble bien être sa voix. Simplement, sur l'insert à l'intérieur de l'édition française de Vivre pour chaque instant, il est crédité à la basse et aux choeurs pour l'album dans son ensemble. Il y a une précision pour indiquer qu'il se charge du chant principal pour Je t'ai toujours aimée, mais rien du tout pour Winston and Julia. Sans doute un oubli, ou une histoire de contrat avec CBS, le label des Stranglers.
Avant de connaître cette chanson, je ne savais rien de 1984, de Big Brother ou d'Orwell. J'ai donc bien potassé les paroles de la chanson, puis j'ai volontairement et symboliquement attendu que la véritable année 1984 arrive pour lire le roman.
Les paroles sont réussies. Avec des expressions comme "The truth is when you lie", "The past changes every day" ou "The party rules your mind", elles pourraient servir de point d'entrée pour étudier le roman. Il est dommage que, en plus de faire appel à Eurythmics, Michael Radford n'ait pas pensé à utiliser Winston and Julia pour la bande originale de son adaptation filmée du roman, sortie précisément en 1984.
Etant donné que j'avais déjà l'album, j'ai surtout acheté ce disque pour les deux titres de la face B, que je ne connaissais pas. Cette face B est un double piège pour les gens de radio : elle se joue en 33 tours, alors que la face A est bien en 45 tours, et le premier titre marque plusieurs temps d'arrêt vers la fin avant de repartir. Comme pour Ranking full stop de The Beat, Bernard Lenoir s'était fait avoir dans Feedback en commençant à parler alors que la musique reprenait.
La reprise de Mother's little helper a paru pour la première fois en Belgique en 1981 sur le maxi PS. On l'a retrouvée en 1982 comme morceau-titre de la première parution américaine du groupe, un maxi cinq titres qui comprenait également RDA/RFA. Avant d'entendre cette reprise, et pendant des années encore après, je ne connaissais pas la version originale des Stones. Ça ne m'a pas empêché, au contraire, d'apprécier cette version synthétique et saccadée, à classer parmi les grands exercices de style new wave stoniens, dans l'ordre entre Satisfaction par Devo et Under my thumb par les Bakersfield Boogie Boys. J'ai fini quand même par écouter et apprécier la version des Stones. C'est l'une de leurs chansons marquantes, encore plus pour les paroles que pour la musique, pour une fois. Le côté folk-rock avec des intonations orientales pré-psyché est certes novateur mais, à part peut-être Dylan, ils ne devaient pas être très nombreux en 1965 à se risquer à écrire une chanson entière sur la dépendance aux pilules des ménagères névrosées.
Ne serait-ce que par son titre, RDA/RFA (dans les gares) est une chanson très datée. Depuis la réunification de l'Allemagne, il n'est plus trop question de la République Démocratique Allemande (sauf si on est un ancien Président de la République acculé) ni de la République Fédérale d'Allemagne, même si ça reste le nom officiel du pays. Sur une thématique européaniste et ferroviaire chère à Kraftwerk, ça reste une bonne chanson que d'autres ne se seraient pas contentés de réserver à une face B de single.


Polyphonic Size, Mother's little helper, dans une émission de télé française en 1982.


Polyphonic Size, Winston and Julia. Je ne pense pas qu'il s'agit d'une vidéo d'époque.

22 mars 2014

AMED ZELIA ACCOMPANIED BY THE TRAAC : La digue


Offert par Philippe R. à Mareuil sur Ay le 8 mars 2014
Réf : RM 3 -- Edité par Rays aux Seychelles dans les années 1960 ou 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Pas besoin pleurer -- Mom pas ouie alle Salomon -/- La digue -- Cabane des anges

Depuis que j'ai chroniqué le 45 tours de Ti Frère, Philippe sait que j'aime bien le séga et il m'en a offert plusieurs disques, d'artistes de La réunion pour la plupart. Celui-ci par contre a été enregistré aux Seychelles, ce qui ajoute une étape à mon voyage en musique dans les îles lointaines, déjà passé par Maurice, donc, mais aussi Tahiti, les Antilles, les Nouvelles-Hébrides, et j'en oublie sûrement.
Il m'a fallu très longtemps pour admettre que, même s'ils sont insérés dans des pochettes de carte postale, ces disques, dont les principaux acheteurs étaient les touristes (qui les ont ramenés dans nos contrées, où ils finissent par atterrir dans les dépôts-vente et les vide-greniers), pouvaient contenir des productions musicales de grande qualité, très pures, pas ternies par le commerce et les goûts des vacanciers.
C'est encore le cas avec ce 45 tours édité pour que les touristes puissent ramener un souvenir des prestations musicales entendues pendant leur séjour par Ray's Music Room, un disquaire qui est encore cité comme étant en activité, à la même adresse, dans un guide touristique de 2012.
J'ai du mal à dater ce disque. La pochette couleur pelliculée est en parfait état. Comme pour le Ti Frère, le groupe enregistre en créole de français, mais tous les aspects du disque lui-même, notamment le petit rond central, font penser à une production anglophone. Le son est électrique, mais il n'y a que de la batterie, de la basse et de la guitare, c'est pourquoi je penche plutôt pour les années 1970, mais toute date entre la fin des années 1960 et le début des années 1980 parait concevable.
Je n'ai trouvé aucune information biographique sur Amed Zelia, juste la trace de deux autres 45 tours, également produits par Ray's Music Room mais pressés sous étiquette Decca à Singapour dans une série intitulée Songs of the islands of love. Sur l'un, où il est prénommé Ahmed, il est crédité à la guitare rythmique et est accompagné à la guitare solo par Jack Yokowo pour ce qui sont visiblement des "chansons des îles", si j'en crois le titre Noël minuit et Vaut mieux mon retourne Praslin, que j'ai pu écouter sur Ghostcapital. Sur l'autre, il est accompagné par Kevin Rath et Carl Laporte, sans précision de leur rôle, mais il n'est pas impossible que l'un ou l'autre des trois musiciens cités soient membres du mystérieux TRAAC. Sur ce deuxième 45 tours, on trouve un titre commun avec le mien, La digue, mais impossible de savoir bien sûr s'il s'agit de la même version. En tout cas, on peut penser que c'était le titre le plus populaire d'Amed Zelia.D'ailleurs, même s'il n'est qu'en face B, il donne son titre général à ce 45 tours qui comprend quatre ségas bien rapides.
C'est justement la face B qui est la meilleure. La digue et Cabane des anges sont construites de la même façon : batterie et basse assurent un gros rythme et la seule guitare électrique alterne entre rythmique et petits plans mélodiques. Je ne comprends pas ce que chante Amed Zelia, mais on sait que La Digue est une île des Seychelles, tandis que La Cabane des Anges est le premier hôtel qui y a été construit, en 1972 (ce qui conforte ma tentative de datation, d'ailleurs). Du peu que j'en saisis, cependant, je me demande si les touristes n'en prennent pas un peu pour leur grade, car il est question de "voilier", de "quinze août t'es arrivé", de "profite c'est l'occasion" et de "te voir débarquer".
Sur la face A, Pas besoin pleurer et Mom pas ouie alle Salomon sont deux titres de très bonne facture également, mais la sauce prend un peu moins bien et c'est un petit cran en-dessous des deux autres.
Il est fort peu probable que j'aille un jour me promener dans ces contrées, mais voyager en musique me convient très bien. Et si vous allez par là en vacances, ou si vous trouvez ce genre de disque au coin de votre rue dans un vide-grenier, je suis preneur !

  Amed Zelia, La digue.
  Amed Zelia, Cabane des anges.

16 mars 2014

BECK : A western harvest field by moonlight


Acquis à la FNAC Montparnasse à Paris en 1994 ou 1995
Réf : Fingerpaint Records 02 -- Edité par Fingerpaint aux Etats-Unis en 1994
Support : 33 tours 25 cm
12 titres

De 1994 à 1996-1997, de Mellow gold à l'après-Odelay grosso modo, j'ai énormément écouté Beck et j'ai grappillé tous les enregistrements de lui que j'ai pu trouvés. Parmi ceux-ci, il y a ce mini-album A Western harvest field by moonlight.
J'ai de toute façon un faible pour les 25 cm, mais là c'est vraiment un bel objet, avec des titres que, pour la plupart, on ne trouve pas ailleurs. Je l'ai trouvé en rayon, dans une FNAC, en import. Un peu plus cher que la normale, donc, mais à un prix tout à fait correct cependant. Originellement tiré à 3000 exemplaires (il y a eu des retirages par la suite de quelques milliers supplémentaires), ce disque est désormais très recherché, surtout dans son édition originale qui, Fingerpaint Records oblige, contient une "peinture au doigt originale". Les peintures ont été faites par Beck et ses potes présents à la soirée de lancement du disque. Il s'agit de fragments de peintures plus grandes et toutes ne sont pas mémorables. La preuve avec la mienne :


La peinture au doigt trouvée dans mon exemplaire du disque. On ne peut pas dire que j'ai touché le gros lot...

Heureusement, le disque lui-même est d'un bien meilleur niveau. On est en plein dans la phase bricolo de Beck, celle de Mellow gold, et surtout de Stereopathetic soul manure et des faces B de singles de l'époque. Ça part dans tous les sens, donc, avec des bruitages, des titres à la guitare acoustique, des chansons, des bidouillages.
Le meilleur titre est sûrement le premier, Totally confused. C'est aussi le plus connu car il a été inclus sur le single européen de Loser et sur le single américain de Beercan. Pour l'occasion, Beck est accompagné par les trois soeurs Haden, qui opéraient alors en tant que That Dog.
Mais le disque dans son ensemble est d'un excellent niveau. Il y a notamment trois chansons acoustiques, proches du style Elizabeth Cotten de One foot in the grave, qui auraient mérité d'être mieux diffusées : Gettin' home, Lampshade et She is all (Gimme something to eat), dont les paroles sont une version très embryonnaire de celles de Rowboat.
Et tout le reste du disque me plait : le larsen de Mayonaise salad, les phrases hachées enregistrées au magnétophone de Blackfire choked our death, les différentes versions de Feel like a piece of shit qui émaillent le disque, l'instrumental bucolique Pinefresh. Je ne sais pas si JC Menu l'avait repéré, mais le disque se termine sur le sillon en boucle de Styrofoam chicken (Quality time).
Après vingt ans, ce disque n'a pas pris une ride. On n'en est pas encore là, mais le jour où sortira une intégrale de Beck, il y aura une place de choix.

15 mars 2014

RENE SUDRE & L'ORCHESTRE DE "ÇA GAZE" : Magdalena


Acquis sur le vide-grenier de Damery le 16 juin 2013
Réf : MC 760 -- Edité par Pacific en France en 1947
Support : 78 tours 25 cm
Titres : Magdalena -/- La rumba brésilienne

Je continue à picorer des 78 tours qui me paraissent intéressants quand j'en trouve. Ce qu'il y a de bien avec ce format, c'est que généralement les disques ne sont pas chers. Au-delà d'un euro, c'est exagéré... Là, la dame avait des prix fermes et précis. Les 78 tours, c'était 40 centimes, ni plus ni moins. Je lui en ai pris deux, et quelques 45 tours (c'était peut-être bien le même stand que pour La maison de Toutou).
J'ai choisi ce disque pas tant parce qu'il s'affichait comme de l'accordéon musette, mais parce que les deux titres étaient présentés comme des rumbas. Et puis, l'orchestre de "Ça gaze" (je me doutais bien qu'il s'agissait d'un cabaret parisien), ça en jette !
Je ne connaissais pas du tout René Sudre. Il n'est effectivement pas passé à la postérité dans le grand public, mais il a été un accordéoniste reconnu dans sa courte vie (il est mort en 1969 à 41 ans). Philippe Krümm raconte en détails son parcours sur son blog Accordéon & Accordéonistes dans un article intitulé René Sudre, le virtuose injustement oublié. On trouve aussi des éléments biographiques chez Frémeaux & Associés, qui a inclus sur l'un des volumes de sa série Musette virtuoses Paris 1944-1954 le titre Mazurka, qui a valu à René Sudre de se voir décerner le Grand Prix du Disque en 1947.
1947, c'est également l'année de parution de mon disque, dont l'écoute ne m'a absolument pas déçu.
En face A, on trouve une version instrumentale de Magdalena, l'une des chansons composées par Francis Lopez pour le film Trente et quarante de Gilles Grangier en 1946. Dans le film (10 mn après le début), la chanson est interprétée par Georges Guétary, qui partage la tête d'affiche avec Martine Carol. La version de René Sudre est jouée sur un tempo bien plus rapide. Ce n'est pas évident sur mon enregistrement basse fidélité (ci-dessous), mais on entend bien l'orchestre sur ce titre, notamment la contrebasse. Comme ce n'est évidemment pas mixé, il y a des effets sonores sûrement involontaires : le guitariste a dû s'approcher d'un micro pour jouer sa partie (vers le milieu) et le son fort qui arrive brusquement est surprenant.
La clarinette est présente sur Magdalena, mais sur La rumba brésilienne en face B, elle est un instrument solo de premier plan, au même titre que l'accordéon. Il s'agit d'une composition de Dorival Caymmi, un grand nom de la musique brésilienne. J'ai cherché un peu, mais je n'ai pas réussi à identifier le titre original de cette rumba. L'arrangement est inventif et n'a pas pris une ride.
Avec la saison des vide-greniers qui reprend avec l'arrivée du printemps, j'espère avoir l'occasion de trouver d'aussi belles pièces que celle-ci...

 
René Sudre, Magdalena.

 
René Sudre, La rumba brésilienne.

14 mars 2014

DAN MICHAELSON & THE COASTGUARDS : Saltwater


Acquis chez Gibert Joseph à Lyon le 21 février 2014
Réf : MI0134CD -- Edité par Memphis Industries en Angleterre en 2009
Support : CD 12 cm
10 titres

Des pochettes d'une fadeur pareille, ça devrait être interdit. J'ai acheté ce disque malgré sa pochette pour deux raisons : je connaissais de réputation le label Memphis Industries et il était vendu seulement 1 €. A 2,10 €, le prix de base des CD soldés chez Gibert Joseph, je l'aurais laissé dans sa caisse, et j'aurais eu tort, car c'est un disque qui m'a beaucoup plu.
Je ne connaissais pas du tout Dan Michaelson, d'abord connu comme membre d'Absentee. Saltwater est le premier album sous son nom. Il en a sorti trois depuis, où il est accompagné par les Coastguards. Le plus récent, Blindspot, est sorti l'an dernier. Sur cet album, les membres des Coastguards comprennent des musiciens issus d'Absentee, de Fields, de Broken Family Band, de Rumblestrips, des Magic Numbers et du groupe qui accompagne Ed Harcourt.
Dan Michaelson a une grosse voix de basse, et une élocution particulière qui fait que, dès les premières notes du disque, j'ai pensé à Bill Callahan, qui se trouve être le point de référence le plus souvent évoqué à son propos. Mais en fait, sur les chansons qui comportent des cuivres, notamment les deux premières, Ease on in et Now I'm a coastguard, cette voix un peu traînante et l'ensemble de la production m'ont surtout rappelé Steve Westfield, dans une version un peu moins usée et déglinguée.
L'album a été enregistré en deux sessions. Clairement, la seconde, dont sont issus les quatre derniers titres, est un petit cran en-dessous, mais ça reste très bien. Et surtout, les cinq-six premiers titres, parmi lesquels le single Bust, sont vraiment excellents et s'enchaînent parfaitement. Et donc, désormais, quelle que soit la pochette et même les yeux fermés, je n'hésiterai plus à acheter les disques de Dan Michaelson quand je tomberai dessus...

Saltwater est toujours en vente chez Memphis Industries.

09 mars 2014

YOURE DRIVING ME INSANE


Offert par Anne M. à Louze le 1er mars 2014
Réf : SMAC 001 -- Edité par Obnoxious en France vers 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : ROUGHNECKS : Youre driving me insane -/- BEACHNUTS : Cycle Annie

Parmi les nombreuses pochettes peintes de l'Avis aux inventeurs d'épaves de Pascal Comelade qui ont retenu mon attention, il y en avait une avec juste un mec qui tenait un micro et le titre You're driving me insane, sans nom d'artiste. En quelques secondes de recherche, j'ai appris qu'il s'agissait en fait d'un 45 tours pirate de Lou Reed, qui reprend deux des titres qu'il a enregistrés quand il travaillait pour le label Pickwick, avant la formation du Velvet Underground. Ces deux titres, je les ai récupérés en MP3 il y a quelques années et je les aime beaucoup. Comme mon anniversaire approchait, j'ai décidé que ma maman serait contente de m'offrir l'exemplaire que j'ai trouvé de ce 45 tours en vente à un prix raisonnable sur Discogs.
Skydog avait édité en 1974 le tout premier album pirate du Velvet, Evil Mothers/Rare Velvets., qui contenait les deux faces d'un autre 45 tours pré-Velvet de Lou Reed, l'excellent The ostrich des Primitives. Pour ce 45 tours Youre driving me insane qui, à défaut de nom d'artiste sur la pochette, comporte au verso la mention Velours Souterrain, Skydog n'apparait qu'en distributeur d'Obnoxious Records. Il s'agit sûrement d'une précaution en cas de chasse aux pirates, mais on peut être certain que c'est à la bande de Marc Zermati qu'on doit la diffusion de ces enregistrements, également repris quelques temps plus tard sur Etc., un album pirate australien qui a fait date (et que j'ai même vu en rayon un jour au Virgin Megastore de Londres).
A l'origine, ni les Roughnecks ni les Beachnuts n'ont sorti de disque sous leur nom. En fait, il s'agit de deux des groupes fictifs qui figuraient sur Soundsville!, une compilation sortie par Pickwick en 1965, censée représenter les sons de différents lieux (New York, Nashville, un campus, la Côte Ouest) ou activités (surfing, hot rod). Les deux titres sélectionnés par Skydog sont les deux seuls chantés par Lou Reed (ce n'est pas lui  au chant sur l'autre titre des Beachnuts, I've got a tiger in my tank, qui illustre le son des hot rods dans un style 100% Beach Boys).



De même que The ostrich, You're driving me insane et Cycle Annie mériteraient toutes les deux de figurer sur les rétrospectives de Lou Reed, au titre du meilleur de son parcours pré-Velvet.
You're driving me insane est censée représenter le son de l'Angleterre. J'en suis encore à me demander en quoi. Seule piste peut-être, les cris qu'on entend tout au long de la chanson, qui illustrent peut-être la Beatlemania. Sinon, c'est du pur son garage, mais justement ce son est venu aux jeunes américains qui s'essayaient à imiter le son des groupes anglais.

Pas d'effets sonores de gros moteur pour Cycle Annie, qui incarne le son de la motocyclette sur Soundsville!, mais le lien est plus évident puisqu'Annie est une motarde dont on ferait bien de se méfier. Plus encore que You're driving me insane, Cycle Annie aurait ou figurer telle quelle sur l'un des deux premiers albums du Velvet Underground. En effet, tous les ingrédients sont présents : production, guitare minimale, basse énorme, paroles et chant de Lou Reed. On s'y croirait.
Le son du Velvet, j'ai justement baigné dedans toute la semaine, grâce à Jonathan Richman, qui était l'invité la semaine dernière de l'émission Wax! Crackle! Pop! sur Radio Valencia à San Francisco. Il est de notoriété publique que, très jeune, Jonathan Richman a été un fan acharné du Velvet, mais il s'est rarement exprimé sur la question, en-dehors de la chanson Velvet Underground sur I, Jonathan en 1992. Mais là, à l'occasion du 72ème anniversaire de la naissance de Lou Reed, il a largement élaboré sur ce qu'il évoquait dans la chanson ("How in the world were they making that sound ?"), en partageant de nombreux souvenirs et anecdotes : sa première rencontre avec Lou Reed, comment Sterling Morrison lui donnait des plans de guitare, la première fois où il a fait leur première partie, des souvenirs de l'enregistrement de Sweet Jane en studio pour Loaded... Une émission passionnante (disponible en écoute ou en téléchargement), qui se concentre largement sur les enregistrements les plus électriques du Velvet. Les deux faces de ce 45 tours n'y auraient pas déparé, mais deux heures n'ont déjà pas suffi pour ne serait-ce qu'évoquer la carrière solo de Lou Reed...

02 mars 2014

THE OXFORD AMERICAN SOUTHERN MUSIC ISSUE 2013 : TENNESSEE


Acquis par correspondance chez Oxford American aux Etats-Unis en décembre 2013
Réf : n° 83 -- Edité par Oxford American aux Etats-Unis en 2013
Support : 196 pages 28 cm + 2 x CD 12 cm
27 + 50 titres

Je le disais la semaine dernière, j'essaie d'éviter de me répéter ici. Mais, comme Les Frères Goyette, il faut aussi savoir être fidèle et tenace. Depuis que j'ai chroniqué le numéro spécial musique 2011 de The Oxford American, j'ai acheté celui de 2012, quelques autres plus anciens, et celui-ci, le dernier en date. A chaque fois c'est la même chose, je voyage écolo et pour pas cher et je savoure chaque page du magazine et chaque seconde du disque qui l'accompagne (ou presque, j'exagère un peu quand même).
Certes, cela nécessite de savoir lire l'anglais mais, passé ce menu détail, l'expérience est enrichissante, encore plus que celle de la lecture des mensuels spécialisés Uncut et Mojo ou des nombreux livres qui sont désormais publiés sur le sujet.
Le sujet, c'est la musique du Sud des Etats-Unis et, quand on s'intéresse au rock, au blues et à la country, le Sud des Etats-Unis c'est quand même la source de la majeure partie de nos discothèques, même si on sait faire les crochets nécessaires par les racines africaines et européennes. Depuis quelques années, l'Oxford American se concentre sur un Etat particulier pour son numéro musical annuel, et cette année c'est un gros morceau, le Tennessee. Rien qu'avec Memphis et Nashville, il y avait de la matière pour deux numéros complets !
Côté magazine, entre fiction, reportages, témoignages, on va de découverte en découverte. L'histoire de la radio WDIA de Memphis, qui décide de passer de la musique de noirs en 1948 avec un animateur noir; les grandes dames de l'Opry; la muse de Memphis, Lesa Aldridge, qui a côtoyé Alex Chilton et inspiré You and your sister (on la découvre prise en photo par un photographe renommé, William eggleston, un cousin de sa mère, le jour même de sa première rencontre avec Chilton); les McCrary Sisters; un portrait des Dickson Chicks, un groupe de gospel travesti, par leur batteuse et joueuse de claquettes; Roseanne Cash, qui revient sur sa relation avec le Tennessee; une enquête passionnante pour retrouver des fans qui avaient écrit à Charlie Rich dans les années 1970; le lien possible entre Rosco Gordon et la naissance du ska; l'histoire de Bessie Smith; un hommage à Jim Dickinson avec un grand extrait passionnant de ses mémoires; l'histoire de Gus Cannon; le bassiste et producteur Norbert Putnam qui se souvient de ses sessions avec Elvis Presley; et une nouvelle délirante sur Carl, le bouc violeur qui sauve Noël.
En suivant les liens ci-dessus, vous pouvez lire en intégral une bonne partie des articles du magazine, mais en le commandant, pour à peine le prix d'un CD, vous aurez la revue et le double CD qui l'accompagne, compilé par Rick Clark.
Sur ce disque centré lui aussi sur le Tennessee, bien sûr, comme pour toutes les compilations Oxford American, ce ne sont pas seulement les titres anciens ou ceux des noms connus qui sont intéressants. Le disque s'ouvre d'ailleurs avec une très belle version de That's how I got to Memphis publiée par Sid Selvidge en 2010. Il y a quelques très beaux titres inédits, comme le gospel enregistré spécialement pour l'occasion par Buddy et Julie Miller avec The McCrary Sisters, la reprise en style soul par Mike Farris de Mercy now, une chanson de Mary Gauthier ou l'interprétation d'Ain't no grave can hold my body down par The Fisk University Jubilee Singers lors d'un concert à la mémoire de Johnny Cash. Dans les vieilleries, Ain't nobody's business but my own par Tennessee Ernie Ford et Kay Starr (1950) et Shoobie oobie par Rosco Gordon (19656, chez Sun) m'ont vraiment fait vibré. On conclut en beauté avec une démo de (Please don't tell me) How the story ends par Kris Kristofferson et, si je raconte la fin du disque, je vous laisse découvrir plus avant par vous-même le tout, magazine et compilation.