18 décembre 2022

SHAKIN' STREET : Solid as a rock


Acquis sur la braderie-brocante d'Ay le 30 octobre 2022
Réf : CBS 8282 -- Édité par CBS en France en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Solid as a rock -/- Every man, every woman is a star

L'ami Damien avait pris un stand à Ay cette année, où il revendait quelques-uns de ses disques. J'ai d'abord laissé passer ce 45 tours de Shakin' Street, puis je me suis ravisé car il se trouve que j'avais une anecdote à raconter à propos de ce groupe. Dix mètres plus loin, je suis tombé sur un autre exemplaire de ce 45 tours (moins cher...!). Je l'ai pris aussi, pour mon frère, qui pour le coup est un vrai fan de cette musique.

Mes premiers souvenirs de concert (Martin Circus, Il Etait Une Fois, Souchon,...) sont liés à la Foire Exposition de Châlons et j'y suis allé en famille.
C'est à l'automne 1978 que j'ai commencé à aller seul aux concerts. Pas seul en fait, mais en tout cas sans adulte accompagnant. J'avais quinze ans et demi, j'étais en première. De 1978 à 1980, j'ai vu sans surprise des concerts à Châlons, où j'habitais (Thiéfaine au moment d'Autorisation de délirer, peut-être Memphis Slim et/ou une tournée genre Chicago Blues Festival), mais ce qui me surprend aujourd'hui c'est que je suis allé à 20 km à Épernay voir Higelin, et plusieurs fois à Reims, où j'ai dû voir notamment Béranger. Ça veut dire qu'à chaque fois il y avait quelqu'un dans la bande qui avait plus de 18 ans, le permis et accès à une voiture. Je ne sais plus du tout comment ces voyages se sont arrangés. Je pense que, les premières fois, l'ami Bruno a dû être impliqué pour m'associer à ses plans. Mais je suis encore étonné d'avoir eu l'autorisation d'y aller à chaque fois, tout comme je m'étonne moi-même encore d'être allé voir Lewis Furey à Bobino à 16 ans, alors que je ne connaissais pas du tout Paris...



J'ai très peu de souvenirs de ces premiers concerts. Je n'ai gardé en tête que quelques événements marquants, comme la porte en verre qui a éclaté au Palais des Fêtes à Épernay, car les organisateurs avaient tardé à ouvrir les portes du concert d'Higelin et ça poussait pour entrer. Pour Shakin' Street, ce fut un peu folklo, aussi.

On se rend compte que l'union de la gauche avait gagné les élections municipales de 1977 à Reims rien qu'en regardant les concerts organisés dans la ville dans les mois qui ont suivi.
Le 24 juin 1978, Téléphone a joué au Parc de la Patte d'Oie pour la Fête du P.S. (il faudra que j'attende presque un an, pour les voir à Reims, le 18 mai 1979 à la Maison des Sports). Trois mois plus tard, en septembre (je n'ai pas retrouvé la date exacte, mais les amis de Reims Punk 'N' Roll ont récupéré un fragment de billet de l'événement), le P.S. a remis ça au même endroit pour la Fête de la Rose.
C'est à cette manifestation que j'ai assisté. Pour la partie concert, il y avait des groupes folkloriques, mais aussi le groupe Terre, Catherine Derain et, on ne voit que le "A" final sur le fragment de billet, mais je pense que la tête d'affiche était Mama Béa.

Tout ça devait être bien bricolo dans l'organisation, puisque le seul souvenir qui me reste de la journée, c'est que, le soir venu, il y avait un problème d'éclairage de la scène. Le groupe jouait (Shakin' Street, je pense), mais dans l'obscurité ! La seule solution que les organisateurs ont trouvée pour pallier ce problème, ce fut de pousser des voitures (au moins deux...) jusqu'à l'arrière de la foule, puis de tenter tant bien que mal d'éclairer la scène avec leurs phares...!

Mine de rien, on peut relier Shakin' Street à pas mal de beau monde, de Téléphone (Corinne et Louis sont des membres fondateurs de Shakin' Street) aux américains Chrome (la chanteuse Fabienne Shine a été mariée à Damon Edge), en passant par les Dictators, dont le guitariste Ross "The boss" Friedman" a été membre avant de rejoindre Shakin' Street puis de fonder Manowar, et Era, le projet à succès du guitariste-fondateur du groupe, Eric Lévi.
Pour ma part, j'avais sûrement vu la prestation du groupe dans l'émission Blue jean (voir ci-dessous), mais je ne me suis jamais particulièrement intéressé à eux.
Ils étaient en tournée pour leur premier album quand je les ai vus en concert. Il avait été enregistré à Londres, mais pour le deuxième, dont mon 45 tours est extrait (La photo de pochette, identique pour le 33 et le 45 tours, est parfaite pour un disque de rock), c'est carrément aux États-Unis qu'ils sont allés, sous la houlette de Sandy Pearlman (Blue Öyster Cult, notamment).
C'est peut-être en ayant cette référence en tête que je me suis dit, en écoutant le refrain qui ouvre Solid as a rock, qu'il n'aurait pas déparé sur Give 'em enough rope de The Clash, lui aussi produit par Pearlman. J'aime bien ce refrain, avec les effets sonores façon "en public", les "Rock Rock" en écho après le titre et le riff de guitare, qui m'en rappelle un peu un autre (des Who ?). Les débuts de couplet passent aussi pour moi, mais pas les parties qui suivent avant de retourner au refrain. N'empêche, dans son style c'est efficace.
Every man, every woman is a star, de la guitare solo aux roulements de batterie, c'est pas pour moi...! Et c'est bizarrement produit, on a l'impression que certaines parties ont été copiées-collées, avec des traces de scotch bien visibles !

Pour la tournée de ce deuxième album, Shakin' Street a rejoué à Reims, le 24 novembre 1980 à la Maison des Sports, mais je n'y étais pas. La dernière tournée en date du groupe, avec Fabienne Shine et Ross the Boss, remonte à 2019.
Jean-Eric Perrin a publié en 2014 une biographie romancée de Fabienne Shine, Sexe, drogues & rock 'n' roll.

Quant à un possible nouveau concert de rock au Parc de la Patte d'Oie, avec ou sans éclairage à la Renault/Peugeot, à mon avis il ne faut plus trop y compter depuis le retour de la droite à la mairie en 1983, avec la construction du centre des congrès et la transformation du parc en 1994.




Shakin' Street, No time to loose, dans l'émission Blue jean de Jean-Loup Lafont diffusée le 21 mai 1978. J'ai probablement vu cette émission, quelques mois avant le concert de Reims.
Cette chanson a la particularité de figurer à la fois sur le premier et sur le deuxième album du groupe (dans des versions différentes).



Portrait de Fabienne Shine en 1980, avec un extrait de Solid as a rock en concert dans une salle de province.

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