21 septembre 2025

DC BASEHEAD : Do you wanna fuck (or what ?)


Peut-être offert par Radio Primitive à Reims en 1993
Réf : 74321136942 -- Édité par Imago en France en 1992 -- Disque hors commerce -- Tirage limité à 4500 ex. -- N° 000450
Support : CD 12 cm
5 titres

DC Basehead, un projet mené par Michael Ivey, fait partie de ces groupes qui ont fait les beaux jours de la hip-pop optimiste dans les années 1990 : des bases hip hop, l'utilisation d'instruments de musique plutôt que de samples, un chant/rap paresseux, comme s'il était trop infusé par la marijuana... J'ai eu l'occasion de les passer dans mon émission Vivonzeureux! sur Radio Primitive dès le premier album Play with toys en 1992, tout comme des artistes dans une veine similaire, de Cypress Hill à Bobby Sichran, en passant par Day One et Fun Lovin' Criminals.

Je ne sais plus comment je me suis procuré ce disque hors commerce, mais je me doute bien de la raison d'être de son édition. Le logo FNAC indique qu'il était le support d'une opération promotionnelle comme la chaîne en proposait souvent à l'époque : ce CD était sûrement proposé en cadeau bonus aux acheteurs du deuxième album du groupe, Not in Kansas anymore.
L'ours à lunettes fumeur qui se remonte le paquet est le logo du groupe. Les cinq titres proposés ici sont un bon résumé de leurs débuts. Deux sont inédits par ailleurs en Europe, un n'a jamais été publié ailleurs qu'ici.

A une époque où de nombreux titres de presse s'auto-censuraient et n'imprimaient pas lisiblement le mot "Fuck", intituler une chanson Do you wanna fuck (or what ?) et la sortir en single était un peu suicidaire, même si bien sûr il y a eu des arrangements, dans l'orthographe du titre en "F***k" par exemple, ou dans la vidéo, où on n'entend aucun gros mot.
Les deux premières pistes ici sont des faces B du maxi commercialisé aux États-Unis. Le Kickin' that booty rerecording de Do you wanna fuck est remixé par Michael Ivey et Citizen Cope qui, avant de se lancer sous son nom, était membre de DC Basehead. Cette version pas trop récurée (il reste quelques "Fuck") me plaît plus que celle de l'album. Réduite à deux minutes, elle est suivie sur la même piste par l'instrumental.

Hair est un titre de Play with toys. Ce Smack to the head remix, dû aux deux mêmes compères, est lui aussi raccourci, mais aucune des deux versions ne m'accroche vraiment, même si le remix a l'avantage d'avoir un peu de son de guitare électrique.

Les deux titres suivants étaient des faces B de 2000 BC, le single extrait du premier album. Je ne dis pas ça seulement parce qu'il y a un son d'ambiance de concert au début et à la fin, mais la version 2001 BC proposée ici a un son plus "live", avec la batterie et la basse plus en avant et un solo de guitare plutôt que de scratches.

Je ne trouve pas Can it be ? non plus en ligne, mais c'est un titre de bonne tenue qui a dû rater de peu sa place sur l'album.

La curiosité et l'inédit complet du disque, c'est le dernier titre, Love me two times, visiblement en rappel du concert du groupe aux Transmusicales de Rennes en 1992. Une reprise des Doors diffusée par France Inter, dans l'émission de Lenoir j'imagine. Je ne sais pas si c'est juste dû à la qualité de la chanson d'origine, notamment l'accroche du riff, mais, entre guitare et scratches, c'est réjouissant, et surtout le rythme s'emballe un peu par rapport aux titres précédents. Bon, le solo de guitare lourdingue, on aurait peut-être pu s'en passer !
J'aurais l'occasion de revenir sur le sujet dans quelques semaines, mais j'étais présent à Rennes aux Trans le soir de leur concert, le 4 décembre 1992, mais je ne pense pas avoir assisté à la performance de DC Basehead. En tout cas, je n'en ai aucun souvenir !

Le troisième album de DC Basehead, de 1996, s'appelle Faith. Le suivant, deux ans plus tard, a pour titre In the name of Jesus... On voit que les centres d'intérêt de Michael Ivey avaient changé ! En parallèle, il a également sorti un album de B.Y.O.B. (Bastard Youth of Basehead).
Le groupe s'est séparé et reformé plusieurs fois, sous son nom original, ou en tant que Basehead 2.0 ou tout simplement Basehead. Parmi leurs productions tardives, il y a une curiosité, Jesus de la Croix Morand, une reprise de Le col de la Croix Morand de Jean-Louis Murat enregistrée pour Fantastico, une compilation publicitaire de la marque Hugo Boss.

A écouter :
DC BASEHEAD : Do you wanna fuck (or what ?) (Kickin' that booty rerecording)



DC Basehead aux Transmusicales de Rennes en 1992. Photo : Louis Bilien.



2 commentaires:

adrien (de rien ?) a dit…

Si mes souvenirs sont bons, ce disque était offert par la FNAC lors de l’achat du CD "Not In Kansas Anymore". Libération avait à la même période, peut-être un poil plus tôt, offert un hors-commerce : https://www.discogs.com/release/535807-Dc-Basehead-Basehead . Les 2 doivent se trouver quelque part à trainer sur une étagère chez moi, et cet article m'a vraiment donné envie d'y jeter une oreille à nouveau, je vais fouiller. Merci !

Pol Dodu a dit…

Décidément, Imago a bien tenté de pousser DC Basehead en France...
Je ne connais pas ce CD Libération, merci Adrien. Je tomberai peut-être dessus un jour.
Un de ses intérêts, c'est qu'on y trouve les paroles de "Do you wanna fuck", que je n'ai vues nulle part ailleurs, avec même une traduction proposée par Libé. C'est celles de la version album, dans la version Kickin' that booty, les fuck et fucked sont dans les couplets plutôt que dans le refrain...