07 juin 2009

THE CURE : A single


Acquis chez New Rose à Paris le 7 août 1982
Réf : FICG 15 -- Edité par Fiction en Angleterre en 1982
Support : 2 x 45 tours 17 cm
Titres : The hanging garden -/- One hundred years & A forest -/- Killing an Arab

Le mois dernier, le magazine Mojo a consacré sa rubrique "How to buy" à The Cure (il s'agit d'un guide d'achat réalisé en partie avec la collaboration des lecteurs) et c'est Pornography qui s'est retrouvé classé en tête. Cette publication aura eu au moins un mérite : me prouver qu'il n'y a pas que Libération, et Bayon plus spécifiquement, pour placer ce quatrième album de The Cure sur un piédestal.
Pour ma part, autant je trouve a posteriori l'album précédent Faith très décevant, à l'exception notable mais pas unique du single Primary, autant mon avis sur Pornography n'a pas évolué depuis que je l'ai acheté à sa sortie : c'est un très bon album, mais pas l'un de mes préférés du groupe, cet honneur allant plutôt à Seventeen seconds, Three imaginary boys et même The head on the door (même s'il se trouve que je n'ai jamais acheté ce dernier album !).
Le premier souvenir que j'ai de Pornography, c'est la prestation de Cure à la télé, avant même la sortie du disque, où ils avaient joué une version de The figurehead, avec Lol Tolhurst qui utilisait des maillets (Si j'en crois la liste des apparitions télé du groupe fournie par le site Boys are forever drowning in pornography, ça se passait le 21 mars 1982 dans l'émission Mégahertz d'Alain Maneval).
L'été qui a suivi, c'est en pensant au titre de l'album que j'ai eu l'idée de nommer ma toute première émission de radio Phonographie (neuf émissions en juillet-août sur une radio libre rémoise qui n'attendait que l'autorisation de la pub pour devenir commerciale).
Si je n'étais pas emballé au-delà du raisonnable par Pornography, pourquoi alors ai-je décidé, lors d'un aller-retour éclair à Paris pour y dépenser une bonne partie de l'argent gagné à la sueur de mon front au mois de juillet, d'investir dans ce disque ? (Ce jour-là, j'ai aussi acheté They could have been bigger than The Beatles des Television Personalities, le 45 tours de The Colonel et des disques de The Sound, Wasted Youth et The Gist).
Eh bien, les deux titres du premier 45 tours étant de simples extraits de l'album que j'avais déjà, il est évident que, outre le bel objet que représente ce double 45 tours, comme tous les double 45 tours, c'est le deuxième 45 tours live inédit qui m'a convaincu, d'autant plus que les titres sont deux classiques incontournables de Cure, A forest et Killing an Arab, enregistrés lors de la tournée qui a accompagné la sortie de l'album en Angleterre (le 27 avril 1982 à Manchester).
The Cure n'est pas le genre de groupe à beaucoup faire varier ses morceaux du studio à la scène ou d'un concert à l'autre. Ces deux versions ne sont donc pas très différentes de dizaines d'autres, mais elles sont quand même très bonnes, rapides, avec un très bon son, et surtout il me semble bien qu'elles n'ont jamais été reprises ailleurs, même pas sur la réédition "de luxe" de Pornography qui comporte pourtant tout un CD bonus !
Si j'avais dû extraire un titre de l'album pour en faire un single (tâche pas facile, il faut bien l'admettre), c'est One hundred years que j'aurais mis en face A. Dans l'esprit, il est peut-être un peu proche de Primary, mais c''est le titre le plus "rock" et "électrique" de l'album, avec des échos de New Order (la basse mélodique en avant, la boite à rythmes) et du Flowers of Romance de PIL (l'importance des percussions, comme sur tout l'album). Mais bon, d'un autre côté je comprends bien que les radios et les télés d'un pays anglophone n'auraient probablement pas fait une très grosse promotion pour une chanson dont les paroles s'ouvrent sur "It doesn't matter if we all die", avant d'évoquer, sans trop de structure, le coup fatal, des patriotes fusillés, la mort du père d'une petite fille, de la viande fraiche dans une pièce propre et de finir sur "Nous mourons l'un après l'autre, et encore et encore, et encore et encore" !!
Sans avoir à y réfléchir plus d'un instant, je peux citer au moins dix singles de Cure des années 70 et 80 que je préfère à The hanging garden, de Boys don't cry à Just like heaven ou de Charlotte sometimes à The caterpillar. Ce n'est pas que je n'aime pas cette chanson, ou que je la trouve particulièrement mauvaise (elle fonctionne d'ailleurs plutôt bien, avec ses percussions façon PIL, toujours, ou façon Creatures, le groupe de Siouxsie et Budgie que Robert Smith connaissait très bien), mais The Cure a tellement fait mieux par ailleurs, plus pop, plus original, plus excitant, que The hanging garden pâlit en comparaison. Le disque n'a d'ailleurs pas fait mieux que la 34e place des charts anglais...


Publicité pour Pornography parue dans Rock & Folk au printemps 1982.

1 commentaire:

Chants éthérés a dit…

@The Cure n'est pas le genre de groupe à beaucoup faire varier ses morceaux du studio à la scène ou d'un concert à l'autre :

J'avais un ami qui était un fanatique de ce groupe, il possédait bien entendu ce EP comportant quelques raretés en live.

Mais il me filait régulièrement des K7 pirates du groupe. J'ai donc pu écouter des tonnes de concerts datant de 1979 jusqu'à la fin des années 80, et en réalité, j'ai remarqué que la couleur des morceaux changait constamment. C'est notamment le cas pour "The forest", "Killing an arab" (il y a un abime entre les versions de 79 et celles de 85 par exemple) mais je pourrais citer d'autres exemples comme le fameux "Forever" alias "All mine " issu du morceau "Three" du second LP.