14 octobre 2023
LUNA : Superfreaky memories
Acquis par correspondance via Ebay en août 2023
Réf : BBQ 334CD / 031.2334.22 -- Édité par Beggars Banquet / PIAS au Benelux et en Allemagne en 1999
Support : CD 12 cm
Titres : Superfreaky memories (Radio edit) -- Neon lights -- The bad vibe merchant
Comme je le disais cet été, sur l'excellente compilation des Inrockuptibles Un printemps 99, j'avais découvert deux grandes chansons des années 1990, Instant street de Deus et Superfreaky memories de Luna. Les deux chansons ne sont pas enchaînées sur le CD (un titre de Pavement s'intercale), mais elles auraient aussi bien pu l'être car, outre qu'elles sont sorties au même moment, elles ont beaucoup en commun : elles sont plutôt longues, se situent dans un style de pop-rock à guitares avec un arrangement travaillé mais qui reste simple, et elles ont toutes les deux ce qu'on a défini pour Deus comme étant une fintro instrumentale. Et aussi, comme pour Deus, je n'ai pas acheté la bonne version du single, car apparemment l'édition anglaise contient bien la version complète de la chanson, qui fait autour de 5 minutes, tandis que mon édition européenne la réduit d'une bonne minute, soi-disant pour faciliter les passages en radio, et c'est justement la fin qui est coupée !
Superfreaky memories est extraite du cinquième album de Luna, The days of our nights, produit par Paul Kimble (de Grant Lee Buffalo, entre autres). Jane Scarpantoni est invitée au violoncelle, et il y a une deuxième voix très discrète, que j'entends comme féminine, mais si c'est le cas elle n'est pas créditée.
La diction de Dean Wareham sur les couplets me fait immanquablement penser à celle de Momus au moment de sa trilogie magique (The poison boyfriend / Tender pervert / Don't stop the night), mais je n'arrive pas à pointer un titre précis.
Le souvenir super bizarre qui a inspiré les paroles, Dean Wareham le raconte dans les notes de pochette du Best of Luna, c'est celui de Kristina, une lycéenne photographe qui avait deux ans de plus que lui et qui l'aguichait impitoyablement. Elle l'avait invité chez elle une nuit où ses parents étaient absents. Il espérait voir ses espoirs les plus fous se réaliser, mais tout ce qui l'intéressait elle c'était de le photographier avec l'attirail d'un drogué...!
Si je place Superfreaky memories un petit cran en-dessous d'Instant street, c'est uniquement parce qu'elle n'est pas assez longue, même dans la version complète. Au moment où on sent que ça pourrait partir dans une belle envolée instrumentale, le son se met à baisser progressivement pendant 45 secondes et on sent bien que l'enregistrement est coupé en plein pendant la performance des musiciens.
Les deux faces B sont excellentes et l'ensemble donne un single de grande tenue.
On a d'abord Neon lights, une reprise de Kraftwerk (l'original était sur The man machine en 1978 et j'ai eu la chance de trouver en 2011 le maxi anglais fluorescent). J'ai déjà chroniqué un disque où cette version figurait, l'EP Close cover before striking.
Toujours dans les notes du Best of, Dean explique que cette reprise a été enregistrée le jour suivant la fin de l'enregistrement de l'album. Il dit même, mais il exagère, qu'ils ont attendu la fin pour produire leur meilleure journée de travail, puisqu'ils ont également mis en boite ce jour-là des versions de Sweet child o' mine de Guns and Roses et Emotional rescue des Rolling Stones (cette dernière n'ayant jamais été terminée).
Il a déjà été prouvé à maintes reprises que les chansons de Kraftwerk sont suffisamment bonnes pour être transposées dans des styles musicaux variés. Cette reprise est à mettre dans le lot de celles à guitares, qui comprend également Radioactivity par Kat Onoma et The model par Big Black.
The bad vibe merchant est une chanson originale de Luna précédemment inédite et qui n'a jamais été rééditée depuis. Au vu des crédits, on peut affirmer qu'elle date des sessions de l'album. Elle en a été écartée, et pourtant elle me plaît bien. Elle débute calmement, façon troisième album du Velvet Underground, avant de continuer en beaucoup plus rythmé.
Cette face B m'a causé bien des soucis. Pour vous la faire écouter, j'ai dû la repiquer et la mettre en ligne moi-même car il n'y en avait qu'une version disponible, sur la chaîne YouTube officielle de Luna. Or, à l'écoute, il a bien fallu se rendre à l'évidence, ce n'est pas la bonne chanson !
Après quelques recherches, j'ai fini par déterminer que, ce qu'on entend à la place, c'est High time amplifier (Witchman mix) de Ian Astbury, le chanteur de The Cult. Comment c'est possible ? Eh bien, c'est une erreur de base de données, puisque le single d'Astbury est sorti sous le même label que celui de Luna, avec la référence BBQ 344CD, alors que pour Luna c'était BBQ 334 CD...!
Mais ce n'est pas tout : avant d'acheter le single que je chronique via Ebay, j'en avais commandé un autre chez Momox. Et à la place du disque de Luna, j'avais reçu celui d'Astbury ! Je viens seulement de comprendre pourquoi aujourd'hui. J'ai été remboursé du disque, mais pas des frais de port pour le retour, toute l'histoire garde donc un petit goût amer. Au moins, ça m'a fait une anecdote à raconter...
Luna s'est reformé en 2015. Je ne sais pas si c'est parce que leur nom signifie Lune en espagnol, mais en tout cas ils vont donner six concerts en Europe à la fin de ce mois d'octobre, et tous les six seront en Espagne !
A écouter : Luna : The bad vibe merchant
Luna, Superfreaky memories, en concert à la salle Zeleste à Barcelone le 5 octobre 1999.
Luna, Superfreaky memories, en concert à Elsewhere à New York le 18 octobre 2019. Pour l'occasion, Britta Phillips laisse sa place au bassiste original Justin Harwood.
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2 commentaires:
Juste pour dire que sur ta page: https://vivonzeureux.fr/Pages/discotheque
Il manque les artistes en A et B
Sinon super blog.
Merci Laura.
Bien vu pour la page des A-B manquante.
Elle n'est pas en ligne (si elle y a jamais été, elle était déjà manquante en 2008, d 'après Wayback machine) et pas non plus sur mon disque dur actuel.
A moins que je retombe sur une très vieille sauvegarde, j'ai bien peur qu'elle soit perdue pour de bon. Et évidemment je n'ai aucun souvenir de son contenu détaillé.
Il y a juste un extrait de la discothèque publié dans le fanzine imprimé Vivonzeureux! n°4, où je citais "Girl from Mars" d'Ash et "Tears of a clown" de The Beat...!
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