03 septembre 2011
THE JESUS AND MARY CHAIN : Psychocandy
Offert par Matthew Jones par correspondance en août 2011
Réf : EDSG 8006 -- Edité par Edsel en Angleterre en 2011 -- For promotional use only
Support : 2 x CD + DVD 12 cm
20 + 24 + 9 titres
Le label a raté de quelques mois le 25e anniversaire (cet album aura vingt-six ans en novembre prochain), mais cette méga-édition de deux CD et d'un DVD convient très bien à un album de la stature et de l'importance de Psychocandy (les autres albums de Jesus and Mary Chain , sauf peut-être Munki, vont avoir droit au même traitement, même s'ils ne sont pas tous aussi marquants).
Voilà une reconnaissance supplémentaire pour cet album considéré comme un classique des années 1980, et cela devrait satisfaire Jim Reid, qui déclarait au moment de sa sortie : "On a passé des mois à faire des remixes pour obtenir le bon résultat. Il faut que ça tienne la comparaison pendant des années. J'espère que ce sera un de ces disques comme le premier album du Velvet Underground, qui continue à se vendre, tout le monde l'a et il est toujours dans les rayons. J'essaie de me projeter à quelque chose comme dans une vingtaine d'années.". Bingo, Jim ! Et, comme pour le Velvet, on sait que Psychocandy a influencé énormément de monde. My Bloody Valentine, évidemment, mais aussi pour n'en citer que deux les Pixies, qui ont repris Head on, et Nirvana.
En plongeant dans ma malle à souvenirs, j'ai pu fournir quelques documents au coordinateur de ce projet. Seuls deux d'entre eux se retrouvent dans le livret (l'affiche de la tournée européenne Creation Package d'octobre-novembre 1984, avec aussi The Jasmine Minks et Biff, Bang, Pow ! à l'affiche, ainsi que mon passe pour le concert de JAMC à l'université de Leeds le 27 novembre 1985, mais ça m'a valu un remerciement dans le livret et cet exemplaire de la chose.
L'impressionnant à l'écoute des quatorze titres de l'album original c'est de constater que c'est un disque sans temps mort, excellent de bout en bout. J'aurais tendance à diviser les titres en trois groupes, les lents, les bruyants bruyants et les bruyants plus pop, mais on ne va pas chipoter ou disséquer, puisqu'on aime tout : les trois singles, Just like honey, Never understand et You trip me up (avec à chaque fois un petit pincement à l'écoute de ce dernier en me souvenant que, la première fois que j'ai entendu cet enregistrement, le 15 février 1985, il filtrait à l'extérieur du bureau de Geoff Travis chez Rough Trade, où les Mary Chain et leur manager Alan McGee étaient en réunion ); My little underground, qui aurait aussi pu sortir en 45 tours, et aussi The hardest walk, Taste of Cindy et Taste the floor; The living end et Inside me pour s'éclater; Cut dead et Sowing seeds pour se calmer un peu; Something's wrong avec sa boite à rythmes (présente sur une minorité de titres) et son chant plus travaillé, qui rétrospectivement semble annoncer Darklands.
Si les deux faces du tout premier 45 tours Upside down, reprises ici, sont imparables, il y a à boire et à manger dans les faces B des singles Blanco Y Negro. Just out of reach, que le groupe réenregistrera en 1988, est au-dessus du lot, tout comme la reprise d'Ambition de Subway Sect, deuxième dans la liste des reprises au goût impeccable de Mary Chain, après Vegetable man de Pink Floyd/Syd Barrett et avant Can, Bo Diddley et The Temptations, parmi d'autres.
On trouve sur le deuxième CD les trois sessions enregistrées par le groupe pour John Peel en 1984-1985. La plus intéressante, c'est la fameuse session "acoustique" du 29 octobre 1985, diffusée pile au moment de la sortie de l'album, que le groupe a certainement voulue aussi dépouillée pour montrer que ses chansons se tenaient sans feedback ni distortion. Cette session fournit les seules versions de Some candy talking et la chanson Psychocandy incluses dans cette édition. Les acheteurs de la version CD de l'album diffusée à partir de 1986 seront peut-être surpris de ne pas trouver ici la version single de Some candy talking, mais l'album original de 1985 (en 33 tours ou cassette) ne comptait effectivement que quatorze titres et Some candy talking, sorti en 1986, n'était qu'un ajout postérieur pour le CD. Le choix du label de le mettre plutôt sur la réédition de Darklands est logique.
L'un des intérêts de cette édition est de proposer des démos et autres titres rares ou inédits. C'est ainsi que la version démo d'Upside down que j'avais sur un maxi connait ici sa première sortie officielle, tout comme le titre multi-censuré mais musicalement sans trop d'intérêt Jesus fuck. Le morceau le plus intéressant du lot, ce serait plutôt Up too high, une démo des tous débuts du groupe (1983-1984), déjà éditée aux Etats-Unis en 2008 sur le coffret The power of negative thinking. Elle sonne très new wave, avec de forts échos de New Order, c'est à dire très différemment de tout ce qu'on connaissait de Mary Chain à cette époque. Il y a aussi deux bonnes version démos de The living end et de My little underground datées de juin 1985. Si j'en crois la cassette de cette session que j'avais repiquée chez Alan en 1985, il reste de la matière pour une prochaine édition définitive de Psychocandy (pour les cinquante ans ?), puisque trois autres démos avaient été enregistrées à cette occasion : Just like honey, You trip me up et surtout une très bonne version de Cool about you, que Sandie Shaw enregistrera (j'avais oublié ça) et que le groupe incluera sur Darklands avec un titre abrégé en About you.
Les illustrations proposées ici font la part belle à l'émeute du concert à la North London Poly le 15 mars 1985. Les quelques fois où j'ai vu les Mary Chain en concert, j'ai échappé à ces scènes de bagarres, même si les concerts étaient courts, bruyants et imbibés.
Le meilleur des cinq reste le tout premier, le 9 juin 1984 à la Living Room, où le son du groupe était saturé, distordu, mais sans feedback, ce qui fait que je n'avais pas eu besoin de l'avis d'Alan McGee, qui sautait partout en disant que c'était les nouveaux Sex Pistols, qu'il allait les signer et faire un album avec eux, pour apprécier la qualité des chansons du groupe.
Les autres fois, ces chansons étaient noyées dans le bruit. Il faut dire que, à la MJC Claudel de Reims le 3 novembre 1984, j'ai beau avoir organisé le concert, je n'ai fait qu'entendre les Mary Chain sans les voir car, le temps risquant de manquer, j'étais à l'étage en train d'interviewer Alan pour mon émission de radio.
Les concerts des 26 et 27 novembre 1985 à l'Hacienda de Manchester et à Leeds m'ont surtout marqué parce que j'accompagnais le groupe et parce que Felt et les Shop Assistants étaient de la partie.
Le concert du 6 mars 1985 aux Bains Douches, haut lieu de la branchitude parisienne à l'époque, était justement typiquement parisien. Les gens ont payé 90 ou 100 Francs pour l'habituel concert très court. Je pensais que pour ce prix ils pourraient profiter de la soirée entière en discothèque, mais non, tout le monde a été mis dehors après le concert, avant que la boite ne ré-ouvre. Mon meilleur souvenir reste le moment, dans les loges ou sur scène après le concert, quand le groupe a entonné comme une ritournelle "JC Brouchard, Brouchard JC" sur l'air du carillon de Big Ben !
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4 commentaires:
C'est bien tentant mais je préfère continuer à écouter de temps à autres (ou à faire écouter pour effrayer les potes) le Riot box ou le ki fearce qui passent sur un 45 tours me boxon de l'émeute de la london poly.
Je veux surtout dire que tu es un heureux homme d'avoir vécu tout ça, et que je regrette vraiment d'avoir quitté Reims pour Lille pile poile à cette époque (fin 83 en fait), ce qui me permis toutefois de me rapprocher également de sons ebm (je continuais toutefois à acheter mes F242 et autres Nebb chez Vitamine C quand je rentrais !!!)
Mais ce concert à Claudel, arf !
Tentant oui, mais quand même, ce qui compte d'est d'avoir un exemplaire du classique qu'est "Psychocandy", en 33 tours, CD ou cassette. Le 2e CD et le DVD, ce n'est que du bonus...
Acheté ce disque à Newcastle en 1986 lorsque je vivais là-bas et je l'ai écouté pendant des semaines. C'est depuis toujours resté un de mes disques de chevet. Je les avais vu bien plus tard à Lyon pour l'album Automatic et pour moi la magie était passée malgré un très bon set par trop classic. Cette réédition ne fait que confirmer la stature de cet album. Un classique! Merci pour tous tes détails de l'historique des débuts du groupe. Il y a deux trois bootleg qui traine sur le net et il serait peut être bien que tu nous en propose un qui sonne bien. Fred
Pogo,
Je ne suis pas spécialiste des pirates de JAMC mais, sachant que les sessions Peel sont sur cette réédition, avec des démos, je ne pense pas qu'il traîne grand chose d'intéressant. Il y a des pirates live mais, franchement, les concerts de l'époque pouvaient être une expérience intéressante à vivre mais je ne pense pas que leurs enregistrements soient très intéressants.
A la limite, je te conseillerais plutôt le Psychocandy Live Barrowlands sorti l'an dernier et enregistré pendant la tournée de 2014-2015 (on trouve l'édition en simple CD pour une dizaine d'euros). Musicalement, c'est bien meilleur qu'à l'époque et ça rend bien mieux justice à l'album.
Et puis, prochainement, il devrait y avoir un tout nouvel album...
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