27 juillet 2024

SUPERFLU : Dieu que cette nuit est belle


Acquis par correspondance chez Rakuten en juillet 2024
Réf : VIVE 039 / VVR 5002233 -- Édité par Le Village Vert / V2 en France en 1998
Support : CD 12 cm
Titres : Dieu que cette nuit est belle -- Vingt-cinq ans -- Journal de bord (Démo) -- Mékita (Démo)

Une souscription est actuellement en cours pour la réédition de Et puis après on verra bien, le premier album de Superflu. Pour 15 €, on peut pré-commander un CD qui comptera trois titres bonus par rapport à l'édition originale. Un très bon investissement.
Au fil des années, depuis que j'ai découvert la chanson Vingt-cinq ans sur la compilation Une rentrée 98 des Inrockuptibles, j'ai fini par acquérir quasiment toute la discographie de cet excellent groupe, originellement de Lille. En fait, à part quelques singles promo, il ne me manquait que cet EP, leur tout premier disque, sorti en mars 1998, six mois avant l'album, et tiré à 500 exemplaires.

Le disque s'ouvre avec deux titres qui seront repris sur l'album.
Dieu que cette nuit est belle est une bonne chanson, bien représentative de ce qui fait la spécificité du groupe, avec l'association des voix de Nicolas Falez et Sonia Bricout sur un tempo plutôt lent. Mais difficile d'envisager un large succès radio avec un tel single. En réécoutant l'album, je me dis que, à la place du label, j'aurais peut-être joué la sécurité en optant pour la chanson la plus enlevée du lot, Elle & lui, que j'avais l'intention de qualifier de "disco", entre guillemets. Et j'aurais mis dans le mille : A l'occasion de cette chronique, j'ai découvert que trois des membres de Superflu se produisaient auparavant sous le nom de Les Fleurs. Ils ont sorti un 45 tours, plusieurs titres sur diverses compilations et ont diffusé au moins deux cassettes démo, dont l'une, Chanson(s) pour hier soir, contenait une première version d'Elle & lui sous-titrée pour l'occasion "Discotrash".

Vient ensuite le petit chef d’œuvre du groupe, Vingt-cinq ans, une ritournelle, une chanson d'amour existentialiste, avec des paroles marquantes et une mélodie qui reste en tête. J'ai toujours associé cette chanson à Je ne veux pas mourir de Mendelson, découverte pile un an plus tôt sur une autre compilation des Inrocks, Une rentrée 97.
Un quart de siècle a passé depuis que le groupe chantait "Regarde-nous, vingt-cinq ans, ce n'est plus pareil déjà. Tu vas me dire ça n'est pas encore vieux, mais ça pourrait le devenir". Peut-être que la réédition de l'album serait l'occasion de se lancer dans une version actualisée, Cinquante ans ?

Les deux titres suivants sont des démos enregistrées en février 1998, quelques mois après les sessions de l'album. Je les ai connues en les téléchargeant sur le site du groupe, vers 2003-2004.
Journal de bord est très bien, mais la perle pour moi, c'est Mékita ("Mais qui t'accompagne maintenant et t'embrasse sur ton seuil ?, mais qui t'embrasse maintenant et te tient par la main ?"), ma chanson préférée du groupe avec Vingt-cinq ans. Je l'avais d'ailleurs mise en 2004 sur ma compilation virtuelle On a tous des défauts. On y trouvait aussi Les Frères Nubuck et je pense souvent à eux en écoutant Superflu. Les deux formations devaient se connaître et s'estimer, une autre démo de Superflu s'étant retrouvée en 2004 sur la compilation Les banlieusards du label des Nubuck.
 
Superflu a sorti deux autres albums par la suite, dont La chance, mais Mékita et Journal de bord n'ont jamais été publiées autrement que dans ces versions démos (qui par ailleurs se suffisent parfaitement à elles-mêmes). J'espère vraiment qu'elles feront partie des trois bonus pour l'instant confidentiels de la réédition de l'album (peut-être, si l'on s'en tient à des titres déjà parus, avec la version inédite de Le tournebride, qu'on trouvait en face B d'un single promo).

En tout cas, on a là un grand disque francophone, à rapprocher de celui d'un groupe établi juste de l'autre côté de notre frontière septentrionale, Melon Galia, qui  a sorti Vous me quittez déjà au cours de cette même année 1998.

PS : Au-delà de soixante ans, je peux vous le garantir, c'est devenu vieux. Au moment de boucler cette chronique, je me suis demandé si par hasard je n'aurais pas vu Superflu en concert à la même affiche que les Nubuck. Ce n'est pas le cas, mais j'ai bien assisté à l'un de leurs concerts, le 5 mars 1999 à la MJ.C. Claudel de Reims, avec Calc et LW en première partie. Je me souviens bien des amis LW, peut-être un tout petit peu vaguement de Calc, mais je n'ai malheureusement aucun souvenir de la prestation de Superflu. Pourtant, c'était la tournée qui a suivi la sortie de l'album, alors ils ont certainement joué Vingt-cinq ans, et peut-être même Mékita. Alors regardez-moi, même pas capable de remonter le temps...




Superflu, Vingt-cinq ans, en concert aux Rockomotives de Vendôme en octobre 2000.

3 commentaires:

tehu a dit…

Du premier album, je garderai surtout Monsieur Paul, qui est une allusion assez claire au Tanger de Paul Bowles.
On peut aussi citer le lp des Fontaines Wallace avec le même Nicolas Falez.

Pol Dodu a dit…

"Monsieur Paul" est l'une des chansons qui était au répertoire de Les Fleurs. Elle est sur le 45 tours.

Anonyme a dit…

dès 25 ans o sent des accointances avec les Nubucks, avec qd même une approche un peu plus"travaillée" pour le son. Tout est bon dans ce superflu et du coup j'ai aussi écouté la chance c'est vrai que c'est un groupe important de la musique fr et en fait je découvre. Merci Msieur Pol, pour la mémoire c'est pas si grave puisque tu arrives encore à nous faire découvrir de belles pièces. Ph