07 mars 2020
CE N'EST PAS DE LA COUILLE, VOICI LA NEW WAVE
Offert par Fabienne M. à Mareuil sur Ay en février 2020
Réf : 25804 ET -- Édité par Ariola en Belgique en 1977
Support : 33 tours 30 cm
15 titres
Désolé de persévérer dans la négation à caractère sexuel, mais après The man don't give a fuck, voici Ce n'est pas de la couille !
Et, comme pour le Super Furry Animals, je regrette de ne pas avoir acquis ce disque à temps pour l'inclure dans un de mes livres. Le disque précédent aurait pu figurer dans Vente interdite. Quant à cette compilation, elle aurait bien sûr mérité une place d'honneur dans ma Discographie personnelle de la New Wave.
Cet album a été édité en Belgique en 1977 par Ariola, qui y présente des titres sous licence de labels comme Beserkley, Chiswick, Virgin ou Shelter. Comme c'est la Belgique, ce disque a son pendant néerlandophone, Geef voor New Wave, sorti un peu plus tôt si j'en crois les références catalogue, avec la même liste de titres, sauf que Motorhead par Motorhead y remplace Spanish stroll de Mink de Ville. Mais en-dehors de ça, le concept est différent. Comme le titre Donnez pour la New Wave et l'illustration de la pochette l'indiquent, les clients sont invités à soutenir les artistes ("Toutes les redevances sont reversées aux artistes de la Nouvelle Vague","Votre achat leur redonne espoir") et un coupon sur la pochette intérieure permet de participer à un concours pour gagner un voyage à Londres.
Ici, pas d'opération commerciale associée, juste un titre qui adapte en français le Never mind the bollocks des Sex Pistols et une pochette signée Jerry Wanker, lui-même une figure de la scène punk belge, qui était alors guitariste du groupe Chainsaw.
Les notes de pochette ne sont pas créditées, mais le texte qu'on trouve en entête est intéressant :
"Dans les futures encyclopédies du rock, on pourra lire ceci :
'NEW WAVE : Terme apparu en 1977 pour qualifier un courant musical opérant la fusion de diverses tendances du rock, en réaction à l'hypertrophie putrescente des superstars de l'époque. La New Wave regroupait un renouveau du hard, allégé et simplifié (THE MOTORS, TOM PETTY, THE HOT RODS, EARTHQUAKE), un retour de la pop pas débile, au rythme agressif et aux paroles intelligentes (GENERATION X, THE RUBINOOS, RADIO STARS, DWIGHT TWILLEY BAND, MINK DE VILLE, JONATHAN RICHMAN) et surtout, surtout, un raz-de-marée : le mouvement punk (THE SEX PISTOLS, JOHNNY MOPED, THE ADVERTS, X-RAY SPEX, RADIATORS FROM SPACE).'
Mais vous vous foutez de l'histoire et vous avez raison. C'est maintenant que la NEW WAVE est importante, vitale. Si vous ne la connaissez pas encore, il est temps de sauter dans le wagon et d'écouter 'C'EST PAS DE LA COUILLE, VOICI LA NEW WAVE'."
Ce qui mérite d'être noté là-dedans, c'est que, comme pour la compilation New Wave de Vertigo, on a là une définition de la New Wave d'époque (1977), qui diffère de celle qui prendra le dessus à partir de 1978 et que pour ma part j'utilise, définition qui finira par aboutir après coup à la notion de post-punk. Là, on considère comme New Wave toute la musique apparue à partir de 1976-1977 qui bouscule l'ordre rock établi, tous styles confondus, punk y compris. Personnellement, à l'écoute du disque, j'aurais plutôt mentionné pub rock, post-glam ou power pop que "hard allégé et simplifié", mais j'aime bien cette notion de "pop pas débile, au rythme agressif et aux paroles intelligentes".
Au bout du compte, ça donne un disque varié, qui étend même les limites temporelles du genre, puisqu'on trouve ici I'm on fire, le premier single du Dwight Twilley Band, qui date de 1975, et le classique pré-punk des Modern Lovers, Roadrunner, ici dans sa version dite Once, de 1975 également. Et par ailleurs il y a un vrai classique du punk avec le Pretty vacant des Sex Pistols.
Pour le reste, il y a à boire et à manger et je n'aime pas tout ce qu'on trouve ici.
Je trouve par exemple Rock and roll is dead des Rubinoos assez décevant. L'intérêt principal de le placer en ouverture est que les premiers mots de l'album sont "Baisse-moi ça !" et le refrain "Le rock est mort et on s'en fout".
C'est du même tonneau pour Dancing the night away des Motors. Il y a une partie de guitare que j'aime bien, mais sinon ce n'est pas renversant. Et pareil pour No one de Johnny Moped, du punk basique.
On monte d'un cran ensuite avec Do anything you wanna do. J'ai plusieurs disques d'Eddie and the Hot Rods, mais pas celui-là et c'est dommage car c'est une réussite. Et ça enchaîne avec deux grands classiques du punk et de la New Wave, Gary Gilmore's eyes des Adverts et Oh bondage up yours ! d'X-Ray Spex, avec entre les deux Your generation de Generation X, pas mal dans son style.
La face se conclut avec Anything that's rock 'n' roll, extrait du premier album de Tom Petty and the Heartbreakers. Pas mal du tout, mais j'aurais préféré les Heartbreakers de Johnny Thunders !
Sur la face B, outre les grands classiques, j'aime beaucoup le Spanish stroll de Mink de Ville, tiré du premier album Cabretta, où j'entends des échos de Lou Reed dans le chant et les paroles.
Pour le reste, on a deux excellents titres parus initialement chez Chiswick qui sont bien réjouissants, speedés et rigolos, Television screen des Radiators From Space et Dirty pictures des Radio Stars. Quant au Trainride d'Earthquake, c'est un titre trop long et assez décevant.
Mais dans l'ensemble, Ce n'est pas de la couille, c'est de la New Wave est une compilation intéressante, idéale pour se redécouvrir la façon dont on abordait la New Wave à ses tous débuts. Et le titre de l'album a quand même dû bien marquer la scène belge puisque, dans les années 2010, il y avait des soirées à Bruxelles qui avaient repris ce titre, et actuellement encore il y a un groupe Facebook pareillement nommé.
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2 commentaires:
Bon disque ça monsieur. J'ai jamais compris pourquoi le do..... wanna do n'a pas été un gros succès, c'est un morceau parfait et plein de vitamines, l'album était faiblard mais ce titre excellent. J'en avais une version live en 45t qu' un indélicat de nos connaissances ne m'a jamais rendu (parmi d'autres) mais je l'ai retrouvé sur une broc, ouf. De même j'ai acheté l'album sur une broc que pour ce morceau.Bravo Fabienne!
L'album d'Eddie & Hot Rods n'est pas faiblard, c'est un des meilleurs albums de l'époque. Suffit d'écouter "Beginning Of The End" pour regretter de ne pas les avoir vus live :)
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