10 juillet 2021

THE KINKS : Mister Pleasant


Acquis aux Puces du Canal à Villeurbanne le 9 avril 2006
Réf : PNV 24 191 -- Édité par Pye en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Mister Pleasant -- This is where I belong -/- Two sisters -- Village green

Le producteur Shel Talmy, connu notamment pour son travail avec les Kinks et les Who, aura 84 ans le mois prochain. Visiblement, il tient la forme et il raconte régulièrement sur Facebook ses souvenirs d'enregistrements (en espérant qu'on lui proposera à un moment de les rassembler dans un livre). Son article cette semaine sur Mr. Pleasant a particulièrement retenu mon attention.



Il y explique que, pour cet enregistrement, les quatre membres des Kinks ont été rejoints par John Beecham au trombone, Nicky Hopkins au piano et l'épouse de Ray Rasa aux chœurs.
Aujourd'hui encore, il n'arrive pas à s'expliquer pourquoi cette chanson enregistrée début 1967 n'est pas sortie en face A de single en Angleterre. Ce fut pourtant bien le cas en avril 1967 un peu partout en Europe (avec This is where I belong en face B) puis en mai aux États-Unis (couplée cette fois avec Harry rag). Mais en Angleterre, Pye a renoncé à sortir ce disque et s'est concentré sur Waterloo sunset, devenue un classique, enregistrée en avril et sortie en mai.
Mister Pleasant n'a été publiée en Angleterre qu'en octobre 1967, en face B d'Autumn almanac.
Une fois connue la décision du label, et impressionné par la performance de Nicky Hopkins, Talmy lui a fait enregistré une version instrumentale de Mister Pleasant, sortie sur un 45 tours crédité à Nicky Hopkins & the Whistling Piano.

Tout ça fait bien mon affaire car Mister Pleasant est l'un des deux seuls EP des Kinks que je possède. J'ai acheté mon exemplaire à Villeurbanne il y a quinze ans, le même jour que le Louie Louie des Beach Boys, alors que je publiais ce blog depuis quelques mois.
J'avais noté à l'époque que c'était un professionnel plutôt sympathique qui m'avait vendu ce disque issu de sa propre collection. Je constate aujourd'hui en l'examinant de près qu'il avait dû bien l'écouter, son disque : la pochette est en plutôt bon état mais le disque lui-même est très marqué, avec des rayures et même des impacts. Il passe difficilement sur une platine récente (mais je suis sûr qu'avec un électrophone je n'aurais pas de problème !).

On sait que la France était l'un des rares pays à cette époque à publique systématiquement les 45 tours sous la forme d'EP quatre titres. Le plus souvent, le label français rassemblait deux 45 tours face A face B et ça faisait l'affaire. Ou alors, on allait chercher deux pistes d'album pour compléter un 45 tours deux titres. Dommage que sa pochette soit aussi moche mais, fait probablement unique pour un groupe de cette stature, quand cet EP Mister Pleasant est sorti en France, ses quatre titres étaient complètement inédits en Angleterre !!
On a vu ce qu'il en était de Mister Pleasant. Quant à This is where I belong, elle n'est jamais sortie à l'époque en Angleterre, mais on peut supposer que la compilation américaine The Kink Kronikles de  1972 y a largement été importée.
Quant aux deux autres chansons, elles n'étaient carrément disponibles qu'en France à ce moment. Two sisters a ensuite été incluse en septembre 1967 sur l'album Something else by The Kinks et quant à Village green, c'est carrément dix-huit mois plus tard (une éternité en temps années soixante) qu'elle apparaîtra sur The Kinks are the Village Green Preservation Society.

Écoutons ces chansons maintenant.
En fait, je serais assez d'accord avec le label anglais, puisque Mister Pleasant est la chanson du lot que j'aime le moins. Il y a un côté rétro qui, en parallèle ou associé au psychédélisme, a marqué le rock de 1967. C'est plaisant, effectivement, pas mauvais du tout, mais Ray Davies a fait beaucoup mieux par ailleurs.
This is where I belong est la chanson la plus rock du lot et aussi la plus "ancienne", puisqu'elle date des sessions de l'album Face to face un an plus tôt. C'est très bien, et il y a à nouveau un lien très ténu avec mon actualité du moment sur les chansons de Jonathan Richman, puisque Jonathan a participé en 2002 à l'album-hommage This is where I belong, sur lequel il reprend Stop your sobbing.
Two sisters est une très belle chanson. Ray Davies avait six sœurs aînées. Il avait sûrement beaucoup d'expériences et de souvenirs à partager à leur sujet mais, comme il l'expliquait lui-même lors  d'un concert en 2010, le véritable sujet de cette chanson sur les différences de caractère et les jalousies fraternelles, c'est Ray et son seul frère Dave, le guitariste du groupe.
Village green est une autre très bonne chanson. On peut considérer qu'elle est la chanson à l'origine de l'album désormais très réputé The Kinks are the Village Green Preservation Society puisqu'elle est la première à avoir été composée, et l'album devait initialement porter son titre.

Ces chansons sont partie des derniers enregistrements des Kinks produits par Shel Talmy. Ray Davies a pris le contrôle complet ensuite et s'est installé seul à la barre. Mais, comme Shel Talmy a eu l'occasion de le faire remarquer, le groupe a eu moins de succès après son départ.


The Kinks, Mr. Pleasant. Le groupe s'amuse bien sur le plateau de l'émission de télévision allemande Beat Club, le 20 mai 1967.

1 commentaire:

Monsieur Vinyle a dit…

Je ne crois pas me tromper en disant que Ray Davies avait une soeur ainée rentrée je crois du Canada qui lui a fait cadeau de sa guitare.
Elle est décédée d'une crise cardiaque le soir même d'où un certain nombre de souvenirs à rapporter quelques années plus tard.
Cdlt.