12 février 2022

PENSÉES NOCTURNES : Douce fange


Acquis par correspondance chez Les Acteurs de l'ombre Productions en janvier 2022
Réf : AO-168 -- Édité par Les Acteurs de l'ombre Productions en France en 2022
Support : CD 12 cm
9 titres

Que j'achète un disque de death metal ? Je pense avoir des goûts musicaux un peu touche-à-tout, mais si on m'avait posé la question, j'aurais répondu que c'était très improbable !
Et puis, et puis, quelqu'un a partagé à la fin de l'an dernier un lien vers une chanson intitulée Gnole, torgnoles et roubignoles. Certes, je me remettais à peine de la sortie, quarante ans après la formation du groupe, du premier album des Combinaisons, mais ce titre était suffisamment à la fois intrigant et alléchant pour que je clique pour aller découvrir la chanson en question.
Et c'est comme ça que j'ai fait la connaissance de Pensées Nocturnes, présenté par Wikipedia comme un "projet musical black metal néo-classique" (N'en jetez plus !).
Ce qui m'a surpris et beaucoup plu, c'est l'association d'un son rock brutal avec un rythme de valse et de l'accordéon. Comme si Tom Waits s'était lancé dans un duo avec Napalm Death ! Il y a un côté chants russes également. Tourneboulant !
La chanson était diffusée en avant-première de l'album Douce fange. Comme une édition CD était proposée, j'ai décidé de la pré-commander.

Il s'agit du septième album de Pensées Nocturnes, un projet qui a longtemps été celui en solo et uniquement en studio de Léon Harcore, le taulier, également connu sous le nom de Vaerohn. Depuis 2017, Pensées Nocturnes est devenu un groupe et s'aventure sur scène.

Alors que le disque précédent, Grand Guignol Orchestra, était dédié au cirque, Douce fange revient plutôt sur "une vieille France aux Halles insalubres, aux ruelles coupe-gorge, aux bobinards malfamés et aux bistrots dépravés".
Du passé donc, mais aussi de l'actualité. Une ambiance qui convient malheureusement à cette année électorale qui s'annonce nauséabonde.
Le ton de l'album est parfaitement rendu par le graphisme de la pochette et du livret abondamment illustré qui l'accompagne. Du bleu, du blanc, du rouge et beaucoup de noir dans ces illustrations rétros retravaillées et brillamment mises au goût du jour et de Pensée Nocturnes par Cäme : Roy de Rat.
Dans le livret, on trouve également les paroles, ce qui permet de saisir les jeux de mots qui les parsèment. Il y a beaucoup de raisiné et, d'une manière générale, c'est sombre et pas ragoûtant.

Il s'avère que Gnole, torgnoles et roubignoles est le dernier titre de l'album. Celui qui l'ouvre, Viens tâter d'mon carrousel, fait aussi partie de ceux qui me plaisent, avec son ambiance de manège, même si le manège a tendance à s'emballer parfois !
Dans la même veine, un de mes titres préférés est Le tango du vieuloniste, sous-titré Concerto pour vieille à roue. Il y a aussi Saignant et à poings, avec la voix de Benoit Poelvoorde repiquée d'un film (C'est arrivé près de chez vous, probablement), qui est presque une reprise du Padam, padam de Piaf (l'album est parsemé de références à des airs connus).
AU bout du compte, le plus surprenant est que j'apprécie la plupart des titres de l'album. C'est hardcore, mais toutes les chansons ont des orchestrations ou des rythmes qui surprennent, comme PN mais costaud, avec ses respirations un peu reggae. En tout cas, c'est vivifiant et décoiffant !

Je ne peux m'empêcher de faire le lien entre Douce fange et Fête sans village de Tina Thorner, une autre découverte musicale, faite il y a pile un an. Il y a au moins deux points de rapprochement : l'accordéon (Tina Thorner expérimentait avec du techno-musette, là c'est plutôt du death-musette) et le hardcore, puisque Tina avait adapté un titre d'un groupe hardcore suisse.

Je ne sais pas si Pensées Nocturnes pourra faire une vraie tournée en 2022. Pour l'heure, un concert est annoncé le 18 mars à Nantes. En tout cas, s'ils passent près de chez moi, je me munirai peut-être de protections d'oreille, mais je serais curieux d'aller les écouter.







1 commentaire:

Pol Dodu a dit…

Cet album de Pensées Nocturnes m'a servi de point de départ ce mois-ci pour explorer Bandcamp : entre la fange et les ronces, j'ai vraiment joué au fouille-merde pour le webzine Casbah !