06 novembre 2021

LOVE : Alone again or


Acquis sur le vide-grenier de Plivot le 5 septembre 2021
Réf : E-45056 -- Édité par Elektra aux États-Unis en 1984
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Alone again or -/- My little red book

Comme le Nina Simone, ce 45 tours fait partie du beau lot d'une dizaine de disques que j'ai achetés à 1 € pièce il y a quelques semaines.
Certes, c'est une simple réédition sans pochette de deux faces A de single, mais j'ai été bien content de tomber dessus. De votre côté, vous en voyez souvent des 45 tours de Love ? Moi, jamais. Je crois bien sans exagérer que c'est l'une des très rares fois où j'en ai vu un.
Et il ne faut pas se leurrer, il y a très peu de chance de voir un jour sur un vide-grenier les éditions françaises originales de My little red book et Alone again or !! Mais ça ne coûte rien de regarder les pochettes et de baver un peu :





Je connais bien la série de rééditions Spun gold d'Elektra. En effet, l'un des premiers 45 tours que j'ai achetés, au début des années 1980, est une réédition de Light my fire des Doors dans cette collection. Une belle erreur de débutant, puisque je me suis retrouvé avec une version de la chanson de moins de trois minutes, à comparer avec les presque sept minutes de la version de l'album. Évidemment, c'est la longue partie instrumentale presque hypnotique qui a été coupée.
Comme mentionné sur la rondelle, ce 45 tours est sorti initialement après la compilation de 1970 Love revisited, mais mon pressage est plus tardif. Le premier 33 tours de Love que j'ai écouté, dans les années 1980, c'est justement l'exemplaire de Love revisited de l'ami Dorian Feller. Et si je m'intéressais à ce groupe à ce moment-là, c'est parce que je venais de le découvrir avec la reprise de 7 and seven is que les Jasmine Minks faisaient en concert (comme on peut l'entendre sur Alive in the Living Room) et parce que les fanzines anglais de l'époque en parlaient beaucoup.

Il devait y avoir d'immenses batailles d'égos et de pouvoir au sein de Love. Arthur Lee en était la tête de proue, le principal auteur-compositeur et chanteur, et aussi le co-producteur de Forever changes, l'album devenu un classique dont Alone again or est extrait. Mais l'auteur et le chanteur d'Alone again or, ce n'est pas Arthur Lee, c'est l'un des autres guitaristes du groupe, Bryan McLean, qui co-signe aussi avec David Angel les arrangements des deux titres de l'album dont il est l'auteur. Et c'est Alone again or qui ouvre l'album et qui en a été le premier single extrait.
Mais Bryan McLean a quitté Love peu de temps après la sortie de l'album (l'une des raisons étant peut-être qu'il avait signé un contrat solo). A la suite de quoi, Arthur Lee a viré les autres musiciens du groupe pour en embaucher de nouveaux.
Ce n'est sûrement pas un hasard si, au verso de la réédition européenne de 1971 de Forever changes, la photo du groupe de 1967 a été remplacée par une photo du seul Arthur Lee ! Et au dos de ma réédition CD, on lit la mention "All songs written and sung by Arthur Lee", et il faut continuer la lecture, sans qu'apparaisse le mot "except" pour apprendre plus bas que "Tracks 1 & 5 - written & sung by Bryan McLean" !!
Forever changes est dans l'ensemble un excellent album, mais pour moi Alone again or en est la plus grande réussite. Il se passe vraiment plein de choses en à peine trois minutes. Il y a la guitare acoustique un peu hispanisante, les voix à la Byrds, un arrangement de cordes pour une fois réussi, rythmique et pas sirupeux, et puis, de façon surprenante, une trompette façon mariachi qui arrive à un moment.Excellent.
Bizarrement, je n'aime pas la reprise qu'en a fait en 2003 un de mes groupes fétiches, Calexico. Je trouve même que c'est l'un de leurs singles les moins intéressants.

En face B, on trouve My little red book. Ce fut en 1966 le premier titre du premier album de Love, et aussi leur premier 45 tours. C'est une reprise d'un titre de Hal David et Burt Bacharach, ce qui signifie qu'aucun des titres de mon disque n'est composé par Arthur Lee. Par contre, c'est tout comme si c'était un original car on est dans le cas plutôt rare où la reprise transcende complètement la version de départ.
Dans ce cas précis, il s'agit d'une chanson du film What's new pussycat ? de 1965 interprétée par Manfred Mann. Que ce soit la version du film ou celle sortie en 45 tours , elles paraissent toutes les deux complètement molles du genou et inécoutables une fois qu'on a entendu la version beaucoup plus rock et électrique de Love.

Demain, il a près de chez moi la bourse aux disques de BD-Bulles. Comme je suis toujours optimiste, j'espère bien y trouver d'autres grands classiques du rock de cette trempe à petit prix !


Love, My little red book, dans l'émission American bandstand, le 18 juin 1966.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

dans ce qui semblait alors la pléthore de disques qui venaient d’Angleterre ou des usa fallait être surement parisien ou très branché pour connaître LOVE à l'époque. En 69 ou même 70,j'ai entendu le Lp pour la 1ere fois chez un copain fortuné (il a tjrs sa collec de la West Coast l'animal et ça doit valoir un paquet), ça semblait pas mal mais déjà le vent retournait en GB avec soft machine, caravan etc et quant aux americains Love semblait un brin anecdotique derriere la loco des doors ou des dead ou airplane et même de Spirit and co. Surement pas de chance pour un groupe déjà pas mal chaotique. Ceci dit tu as bien raison qui cracherait sur un single de Love en broc? Même si j'ai raté le coche je le prendrais!Ph