16 janvier 2021

DONNA SUMMER : Can't we just sit down (And talk it over)


Acquis par correspondance via Rakuten en décembre 2020
Réf : 10958 -- Édité par Atlantic en France en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Can't we just sit down (And talk it over) -/- I feel love

Parmi les quelques blogs que je lis très régulièrement, il y a The (new) Vinyl Villain, publié par un JC écossais. L'été dernier, une de ses chroniques s'intitulait L'un des disques les plus influents, et l'un des meilleurs, de tous les temps. La chronique lui a été inspirée par la lecture d'un article du Guardian où le critique Jon Savage et le producteur Ewan Pearson revenaient sur l'importance dans l'histoire de la pop de la chanson I feel love de Donna Summer.
Chez JC, j'ai appris notamment que la chanson est extraite d'un album, I remember yesterday, dont le concept était de confronter le disco aux différents styles de musique dansante des décennies passées. Mais I feel love, en fin d'album, était censée anticiper le futur de la musique. Ce qui n'est jamais facile, mais on peut confirmer rétrospectivement que ce fut assez réussi.
J'ai aussi appris à cette occasion que, initialement en 1977, I feel love n'était que la face B du premier 45 tours extrait de l'album. Par la suite, les deux faces ont assez vite été inversées. Le cas n'est pas rare du tout mais toujours intéressant. Ça m'a donné envie d'en savoir plus et je me suis mis en quête de l'une des éditions de ce disque, ce qui n'est pas très compliqué ni très cher.
Pour les quarante ans de la chanson en 2017, plusieurs articles de fond ont été publiés sur I feel love, notamment par Simon Reynolds chez Pitchfork, et par Bill Brewster chez Mixmag (ce dernier ayant l'intérêt d'avoir été traduit en français).

Passons rapidement sur la face A de ce 45 tours, Can't we just sit down (And talk it over). C'est une version d'une chanson écrite par Tony Macaulay. Dans l'album, elle est apparemment censée représentée le genre de la ballade rhythm and blues. Dans les faits, c'est un slow avec violons et compagnie, sans intérêt.

I feel love c'est tout autre chose. J'ai bien sûr dû entendre régulièrement cette chanson à la radio au moment de son succès en 1977-1978, mais je l'ai aussi en disque depuis 1981 : dans le lot de disques Vogue offert par mon cousin qui comprenait Incontinent de Fad Gadget, il y avait aussi le Volume I du On the radio - Greatest hits de Donna Summer. Il est sans pochette, mais je l'ai toujours conservé parce qu'il contient I feel love, et je l'ai régulièrement ressorti, notamment quand je voyais des mentions de l'influence de son utilisation du séquenceur sur des groupes comme New Order.
Car c'est ça qui fait l'originalité d'I feel love. Un chef d'oeuvre de production électronique par Giorgio Moroder et Pete Bellotte, avec une utilisation innovante du synthétiseur Moog grâce à l'apport de l'ingénieur du son Robby Wedel, qui avait travaillé avec Eberhart Schoener et qui a apporté ses connaissances pour le séquençage et la synchronisation des pistes.
Le résultat est ce qu'il y a de mieux en matière de musique électronique en 1977 avec le Trans Europe Express de Kraftwerk, mais en plus dansant. Et effectivement, le disque annonce la suite, à commencer par Human League et jusqu'à la House, la Techno et Daft Punk.
Mais la bande instrumentale de la chanson toute seule n'aurait sûrement pas eu le même impact. Ce qui fait le succès d'I feel love, c'est l'association de l'aspect synthétique et machinal de la musique avec le chant par définition humain et très sensuel de Donna Summer.

Plusieurs versions d'I feel love ont été publiées au fil des années :Dans les années 1980, Bronski Beat a largement contribué à confirmer le statut de classique d'I feel love, en incluant une reprise sur son premier album Age of consent avant d'avoir un tube avec une autre version en single en 1985, en duo avec Marc Almond de Soft Cell.

Donna Summer est morte à 63 ans en 2012. Pete Bellotte et Giorgio Moroder poursuivent chacun leur chemin. Moroder notamment a une carrière impressionnante. Et si vous insistez, je chroniquerais peut-être un jour sa Symphonie des amoureux solitaires de 1973, que j'ai trouvée en 45 tours la semaine dernière.


Donna Summer, I feel love, en concert à l'Universal Amphitheatre de Los Angeles en 1978.


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