08 mai 2020
NASH THE SLASH : 19th nervous breakdown
Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate le 18 novembre 2010
Réf : DIN 29 -- Édité par Dindisc en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : 19th nervous breakdown -/- Danger zone
L'autre jour, quelqu'un a changé sa photo de profil pour un cliché où il est masqué de blanc avec des lunettes noires. Ce n'étaient pas des bandages mais, en voyant cette photo, j'ai tout de suite pensé à Nash The Slash, l'artiste New Wave du début des années 1980, qui est un peu le pendant film d'horreur/violon électrique de ce que Klaus Nomi était à la même époque au chant opératique.
Je me souvenais que j'avais un 45 tours de lui et je suis allé le rechercher dans mes boites. De mémoire et par recoupements, je suis à peu près sûr que j'ai acheté ce disque en même temps que le single No more heroes des Stranglers. Et au même prix, 50 pence : j'avais eu de la chance ce jour-là.
Quand j'ai examiné le disque, j'ai trouvé qu'il était suffisamment lugubre pour être parfaitement dans l'air du temps. Sachant que Nash The Slash est à l'origine le nom du tueur dans Do detectives think ?, une parodie de film policier de 1927 avec Laurel et Hardy, on pourrait, en français, présenter le disque ainsi :
"Les productions Coupe-Gorge présentent Georges l’Égorgeur, qui en est à sa 19e dépression nerveuse et entre dans une zone de danger". Nash The Slash est un personnage créé par Jeff Plewman, un canadien multi-instrumentaliste, par ailleurs membre du groupe de rock progressif FM. Après avoir publié ses premiers disques en indépendant au Canada, il a fait la première partie de Gary Numan en Angleterre en 1980 et 1981 (ils ont aussi collaboré) et a signé chez Dindisc, la filiale de Virgin chez qui on trouvait aussi Orchestral Manoeuvres in the Dark, Martha and the Muffins et The Monochrome Set.
les deux faces de ce 45 tours sont extraites de Children of the night, son deuxième album, paru en 1981. Il est produit par l'ex-Gong Steve Hillage, qui a aussi travaillé avec Simple Minds cette année-là.
C'est un pari à double tranchant de s'attaquer à un classique comme 19th nervous breakdown. Certes, on a de l'excellente matière, mais ce n'est pas évident de faire plus que de donner envie d'aller réécouter l'excellente version originale. Cette reprise a une base instrumentale plus synthétique, bien sûr, et elle est tout à fait honorable, mais elle n'a pas le côté révolutionnaire qu'avait le Satisfaction de Devo. En tout cas, il faut croire que les artistes New Wave en pinçaient pour le répertoire des Rolling Stones des années 1965-1966, puisque j'ai déjà chroniqué ici des versions de Get off of my cloud par The Bakersfield Boogie Boys et Mother's little helper par Polyphonic Size en plus du Devo.
En face B, Danger zone est un truc bien oppressant, bien dans l'ambiance de film d'horreur que Nash The Slash appréciait visiblement. La boite à rythmes bien speedée, quand elle arrive, semble presque anticiper la techno !
En 2012, Jeff Plewman a annoncé qu'il mettait Nash the Slash en retraite. Il n'en aura pas profité longtemps puisqu'il est mort en 2014 à 66 ans.
Pour mieux se rendre compte de l'apparence de Nash the Slash, la pochette de son 45 tours précédent, Dead man's curve, que je n'ai pas, et en bonus ci-dessous la vidéo pour cette reprise de Jan and Dean :
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3 commentaires:
Nash the Slash "qui est un peu le pendant film d'horreur/violon électrique de ce que Klaus Nomi était à la même époque au chant opératique", excellent résumé de l’œuvre et de l'ambition musicale du gonze. J'avais acheté le lp "children of the night" (jolie pochette), chez Punk Records à Nancy, à l'époque où j'achetais compulsivement tout ce qui était "new" de peur de rater un wagon, une marche, une étape. Cela heureusement m'a passé. Un disque d'un ennui abyssal, vite revendu ; j'écoute, là, sur youtube sa "reprise" de "Pierre et le Loup", baptisée "Wolf" et c'est vraiment pathétique. Je ne savais pas qu'il faisait partie d'un groupe prog, ceci expliquant cela. Je persiste à croire que le violon est un instrument qui, rapidement, peut devenir pénible, très pénible où virtuosité gratuite se tire la bourre avec la frime toute aussi gratuite... d'ailleurs, à la même époque, Walter Stedding, violoneux itou, sortait un 45 t sympathique, suivi d'un lp qu'il fallut vite oublier tant l'anecdotique et la fadeur le disputaient à l'accablement qui s'en suivait.
De tête, en cherchant un peu, dans la combinaison Violon/New Wave (mais pas que), je pense à Laurie Anderson qui a fait des choses intéressantes, sans oublier Ultravox! au début.
Hors New Wave, je conserverai toujours une place à part pour Lewis Furey, bien sûr.
Les débuts de Laurie Anderson, en effet, étaient écoutables. Ceux de Tuxedomoon aussi ça se gâtera avec la "Suite en Sous-Sol" où là, c'est un peu Caravelli et ses 120 violons !
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