Acquis sur le vide-grenier du parking Leclerc à Pierry le 29 septembre 2019
Réf : [sans] -- Édité par Éditions Monica en France en 1969
Support : 40 pages 27 cm
6 titres
Ça serait bien, mais on ne peut pas faire tous les dimanches des récoltes de disque aussi bonnes et variées que celle que j'ai faite à Val de Vesle cette année. Deux semaines plus tard, à Pierry, juste avant que les grosses averses annoncées n'éclatent, je n'ai acheté aucun disque. Je ne suis pas reparti bredouille pour autant puisque, juste avant la fin de mon tour, je suis tombé sur un lot de partitions en bon état, même si elles sentent la cave. A 50 centimes pièces, j'ai en ai extrait deux de Georges Jouvin que je ne connaissais pas, et cet album pour orchestre de six titres rock steady / ska.
Visiblement, il y a eu en France en 1969 des tentatives pour faire du rock steady et du ska des danses en vogue. Je ne sais pas jusqu'à quel point ça a réussi, mais en tout cas on trouve la trace de ces efforts dans la publication d'au moins deux 45 tours, Dansez le rock steady de John Musy (Régine lance une nouvelle danse sur une musique composée par Joe Dassin !) et l'instrumental Super-Danse / Rock steady !! Ska !! de l'organiste Jean-Pierre Sabar. La publication en France cette année-là ce cet album de partitions s'inscrit bien sûr dans cette tendanse (si je peux me permettre cette facétie...).
Et qu'est-ce qu'on trouve dans cet "album" ? Eh bien les partitions de six chansons, avec pour chacune, un recto pour le chant et la guitare mélodique, la guitare basse, la guitare rythmique (je n'en ai pas numérisé, mais une partition de guitare rythmique d'un titre ska ou rock steady, c'est d'une monotonie et d'une régularité vertigineuse !), les cuivres (trompette ou saxophone) ainsi que les paroles.
En feuilletant rapidement la chose, j'ai vite remarqué qu'un certain Edmund Grant signait ou co-signait tous les titres. Sans avoir besoin de le vérifier, j'ai su tout de suite qu'il s'agissait d'Eddy Grant. Et, effectivement, chose assez surprenante, en plus d'être membre des Equals, groupe signé chez President au Royaume-Uni, Eddy Grant était en contrat comme auteur-compositeur et producteur avec ce label et ses sociétés satellites. C'est ainsi que, en 1967 et 1968, sont sortis des 45 tours sur lesquels on retrouve les six chansons de mon album de partitions :
- Ethiopia par The Four Gees, avec Rough rider en face B.
Les quatre G sont Derv Gordon, Eddy Grant, Lincoln Gordon et Patrick Grant.
- Rock steady '67 par Little Grants & Eddie.
- Everything is all right en face B de Rudie's dead par Little Grants & Eddie.
- John Chewey en face B de Train tour to Rainbow City par The Pyramids, un groupe réputé, connu entre autres sous les noms de The Bees ou Symarip.
- Don't say goodbye par The West Indians, un autre des noms de groupe utilisés par The Pyramids.
En France, pas plus de compilation que de 45 tours, mais les éditions Monica ont passé un contrat avec Joy pour publier cet album de partitions. Les arrangements sont du compositeur Léo Nègre et d'un certain Gidet.
Comme il ne faut surtout pas compter sur moi pour vous donner une interprétation musicale à partir de ces partitions, je vous propose d'écouter les versions originales des 45 tours.
Ethiopia cite ouvertement Strawberry Fields forever. pour une chanson aux paroles très rasta.
Pour Rough rider, j'ai tiqué quand j'ai vu que cette chanson était signée par les membres de The Four Gees. Depuis que j'ai acheté en 1980 I just can't stop it de The Beat, qui en contient une version, je sais que cette chanson est de Prince Buster. Certes, la version de 1968 de Prince Buster est la plus connue, mais c'était déjà une reprise. Les crédits de l'album de The Beat ont été corrigés lors des rééditions.
Rock steady '67, qui cite de grands succès de ska et de rock steady, était déjà un peu datée deux ans plus tard, alors, sur la partition, c'est devenu Rock steady '69.
Pour Everything is alright, comme pour Ethiopia, les chœurs sont pompés sur un titre très connu. Cette fois-ci, c'est Uptight de Stevie Wonder qui est passée à la moulinette d'Eddy Grant.
Don't say goodbye est très bien également dans le style. Quant à John Chewey, la version que j'en ai trouvée, qui semble être celle du 45 tours, est instrumentale. Pourtant, comme pour les autres chansons de l'album, des paroles françaises sont proposées dans l'album, dues à l'auteur très prolifique Jean Eigel.
C'est souvent gentillet, y compris pour Rough rider, qui devient Hé, minute, Cocotte !, même si certaines allusions sexuelles sont conservées ("Je ne sais pas si tu t'imagines ? Je ne suis pas une machine" et "Avoue qu't'y vas un peu fort. L'amour, ça n'est pas du sport.").
J'aurais préféré un disque, mais je suis quand même bien content d'être tombé sur ces partitions. La même équipe a également publié un album avec douze chansons des Equals.
Cet album a été publié à destination des orchestres. J'ai cherché, mais je pense qu'aucune de ces partitions n'a été utilisée pour enregistrer une version sur disque. Dommage. S'il y a des volontaires pour se lancer maintenant, voici les paroles et la partition chant de Rough rider :
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