27 novembre 2011

JAD FAIR AND DANIEL JOHNSTON : It's spooky


Probablement offert par Philippe D. au début des années 2000
Réf : PAPCD19 -- Edité par Paperhouse / Fire en Angleterre en 1993
Support : CD 12 cm
31 titres

Ceci est le premier billet d'une série informelle dédiée à un carré d'artistes, Jad Fair, Daniel Johnston, The Pastels et Teenage Fanclub et à une partie de leurs collaborations croisées. C'est aussi en quelque sorte un hommage à un certain David E. Barker, un anglais visiblement très fidèle dans ses goûts et ses amitiés musicales puisque, au fil des années et sur les différents labels dont il a eu la charge (Glass, Paperhouse Seminal Twang, August, God Bless), il a eu l'occasion de publier en Angleterre des disques de tous ces gens, ensemble ou séparément. Il a ainsi signé les Pastels après leur départ de Creation, lancé Teenage Fanclub chez Paperhouse avant qu'ils ne rejoignent eux Creation. Lui-même y a travaillé de 1992 à 1994, où il a eu droit à son propre sous-label, August.
Là, il s'agit de deux artistes américains, mais Barker suivait le travail de Jad Fair depuis bien longtemps quand il a sorti ce disque puisque l'un des seuls titres des très prolifiques Half Japanese (Jad et David Fair) que je possède se trouve sur Shadow and substance, une compilation de son label Glass de 1984 ! Avant ça, j'avais été très impressionné par Half Japanese quand j'avais découvert chez un disquaire que ce groupe underground avait carrément sorti un coffret de trois albums, 1/2 gentlement not beasts (mais je ne l'avais pasq acheté).
Ce CD It's spooky est une première réédition de l'album sorti sous le titre Jad Fair & Daniel Johnston en 1989 sur le propre label de Jad, 50 Skidillion Watts (avec 20 titres sur le 33 tours et 25 sur la cassette et le CD).Je ne sais pas comment s'est faite la rencontre entre Daniel Johnston et Jad Fair, mais après coup elle apparait presque inévitable tellement ils ont de points communs : production minimaliste, chant approximatif, excellentes chansons, forte productivité, éditions indépendantes, travail graphique en parallèle à la musique... A la limite, le seul risque de cette collaboration était que leurs talents ne s'additionnent pas tellement ils sont proches l'un de l'autre. Mais non, ça fonctionne.
L'album  a été enregistré en août 1988. Il y a six reprises et pour le reste, Daniel Johnston en signe la moitié seul et l'autre avec Jad Fair, qui ne place ici qu'un seul titre de lui seul.
Batterie, piano, guitares, quelques bidouillages (pas le plus intéressant de l'album), on n'est pas surpris d'avoir ici une production bricolée. Sur les 31 titres, tous ne me plaisent pas, bien sûr, mais il y a de grandes réussites et mes deux chansons préférées sont sûrement First day at work et son piano façon Méthode Rose ("It's your first day at work and you feel so nervous, you feel just like a jerk, and your boss is being nice to you but that's just for today, tomorrow he'll be mean to you so you'd better listen up and do what you're supposed to do") et I did acid with Caroline (une chanson à la Jeffrey Lewis avant l'heure).
J'aime aussi beaucoup l'assez rock Oh honey, If I'd only known,Tongues wag in this town et sa mélodie pop, I met Roky Erickson, le chien chanteur de Kicking the dog et Hands of love, chanté en choeur.
Côté reprises, Johnston a beau être grand fan des Beatles, je n'accroche pas trop à celle de Tomorrow never knows mais j'aime beaucoup celle du Chords of fame de Phil Ochs, qui se termine d'ailleurs par un bout du Act naturally de Buck Owens, et le chant de Happy talk n'est presque pas pire que celui de Captain Sensible sur sa propre version.


Daniel Johnston, Don't play cards with Satan, filmé par Jad Fair au moment de l'enregistrement de It's spooky. Ce titre ne figure pas sur l'album mais la vidéo a été ajoutée en bonus de la réédition de l'album par Jagjaguwar en 2001.

1 commentaire:

debout a dit…

vous avez parfaitement raison "first day at work" est une chanson digne de figurer sur l'anthologie des chansons parfaites : paroles, musique, interprétation (piano méthode rose "but the less is the best, isn't it ?"), fougue... tout quoi !