29 août 2010
PRIMAL SCREAM : Star
Acquis probablement à la Petite Boutique Primitive à Reims vers 1997
Réf : SCR 664610 2 -- Edité par Creation en Europe en 1997
Support : CD 12 cm
Titres : Star -- Jesus -- Rebel dub -- How does it feel to belong
Vingt-cinq ans après leur premier single, je peux dire qu'il y a certains des disques de Primal Scream que je n'aime pas beaucoup, notamment l'album Primal Scream de 1989, Give out but don't give up, avec son drapeau sudiste sur la pochette, Xtrmntr et ce que je connais de Riot city blues.
Par contre, j'ai beaucoup aimé tout ce qu'ils ont fait au moment de l'album Vanishing point en 1997, au point que j'ai fini par acheter, sous une forme ou une autre, chacun des singles qui en ont été extraits, de Kowalski à Stuka en passant par Burning wheel, If they move, kill'em et ce Star.
Je pense même que Vanishing point est leur album le plus consistant. Certes, ils ont fait des singles plus forts et plus importants au moment de Screamadelica (Loaded et Higher than the sun, principalement), mais j'ai toujours trouvé l'album lui-même déséquilibré avec d'un côté l'aspect compilation de singles dansants et de l'autre des ballades hallucinées.
Il y a en tout cas quelque chose qu'on ne pourra pas enlever aux principaux membres de Primal Scream, c'est que ce sont des fous de musique. Et au fil du temps, ils ont eu l'occasion de réaliser un paquet de rêves, en jouant avec Mick Jones ou George Clinton par exemple, ou en se payant les producteurs des Stones ou d'Atlantic. Sans parler de The Silver Machine, le groupe de reprises qu'ils viennent de monter avec un ex-Sex Pistols et le fils d'un ex-Beatles !
Il y a également des invités prestigieux sur ce single, marqué globalement par une atmosphère de calme et de sérénité. Comme Bobbie Gillespie l'a expliqué à Uncut en 1999, les bases du titre principal, Star, ont été enregistrées par les membres de Primal Scream live en studio avec Augustus Pablo. Par la suite, les cuivres des Memphis Horns ont été posés dessus. Quant aux percussions, elles associent intelligemment boite à rythmes et tablas.
Les paroles sont un hommage aux militants, notamment ceux qui se sont battus pour les droits civils des noirs dans les années 60 (Rosa Parks, Malcolm X, Martin Luther King), ce qui explique le choix des photos de pochette, assez marquantes, qui montrent le jeune membre des Black Panthers Bobby Hutton en mai 1967. Moins d'un an après avoir posé avec son fusil devant la prison d'Oakland, il était tué par des policiers de la ville alors qu'il se rendait après un contrôle qui avait mal tourné.
Ceux qui ont du mal avec le chant de Bobby Gillespie apprécieront Rebel dub, la version instrumentale de Star, où le mélodica de Pablo, les tablas et les cuivres sont particulièrement bien mis en valeur.
Les deux autres titres de ce single sont à placer sous un autre auspice, le troisième album du Velvet Underground. On y pense tout de suite en voyant une chanson titrée Jesus. Il ne s'agit pourtant pas d'une reprise, mais ce Jesus là convoque l'esprit du Velvet calme de ce troisième album (sur lequel figure le Jesus du Velvet), mais aussi celui d'un de ses successeurs, Felt, car la moitié du groupe de Lawrence est présente sur cet enregistrement, le batteur Gary Ainge faisant une apparition en plus de l'organiste Martin Duffy, très en valeur ici, qui lui a rejoint Primal Scream de façon permanente après la séparation de son premier groupe.
De façon surprenante, How does it feel to belong est également complètement dans l'esprit du troisième Velvet. La guitare en intro, déjà, cite spécifiquement le groupe de Lou Reed (Some kinda love ou un autre titre ? C'est évident à l'oreille, mais je n'ai pas tout réécouté. Quant au refrain/titre, dans ce contexte il ne peut que faire écho au "How does it feel to be loved" de I'm beginning to see the light. Ou comment faire brillamment étalage de sa culture rock sans tomber dans la pâle copie ni le plagiat...
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